Contre-Regards

par Michel SANTO

Les ennemis de l’info.

Patrick Nappez est rentré et l’information ( la vraie! ) est de retour.Exemple tiré dans le numéro du jeudi 31 août 2006 où notre talentueux  journaliste écrit ceci à propos de l’arrivée d’un nouveau sous-préfet à Narbonne : « que lui reproche-t-on alors ?….d’avoir joué un rôle dans l’affaire Cécilia, selon nos confrères parisiens. ». Admirez le: « selon nos confrères… ».

Toujours dans la même veine : « Selon les milieux politiques et les observateurs des coulisses parisiennes… a vraisemblablement etc.. ». Ah ! Ces « observateurs des coulisses » et ce « vraisemblablement… » Prodigieux ! …

 

En matière de journalisme, et pour paraphraser Patrick et la conclusion de son billet d’humeur du même jour, les coulisses et leurs observateurs (mais comment peuvent-ils faire ?) sont souvent, pour ne pas dire toujours, les ennemis de l’information.

Lettre à un journaliste éperdu

   

Monsieur

L’Humeur est très mauvaise conseillère. Vous en avez pourtant fait votre muse. Sous son ombrelle, et avec l’assurance  de celui qui ne peut-être contredit, vous  distribuez vos leçons à coups de procès d’intention et d’affirmations démagogiques. Votre dernière sortie à l’adresse de ceux ( j’en suis ) qui ont critiqué les élus de gauche et de droite ayant voté contre le projet d’une  agglo rassemblant La Narbonnaise et Corbières en Méditerranée (voir mon article « Du courage en politique » publié dans l’Indépendant du 11 août) en témoigne. Ils se contenteraient , dites vous, « d’affirmer doctement que seules  les collectivités de plus de 100 000 h s’en sortiront demain ». Je comprends mieux à présent pourquoi vous vouliez me parler, hier après midi. Votre papier me visait, entre autres… Je laisse donc à ceux qui m’ont lu sans de mesquines arrières pensées le soin d’apprécier votre grossière affirmation. Grossière affirmation, que vous agrémentez ensuite d’une petite perfidie afin d’ostraciser tout point de vue un tant soit peu distancié sur ce sujet. Je vous cite: « la plupart des intervenants, y compris ceux qui se parent des costumes du sage et de l’expert ne sont pas exempts d’arrière pensées politiciennes ». Écrivant cela pensiez-vous donc aux vôtres ? Vous concédez quand même que si on vous apportez la preuve que 1) la super agglo changerait la vie… et que 2) il y aurait du boulot pour tous…, vous en seriez le plus ardent promoteur. Et pourquoi pas en 3) la diminution du réchauffement climatique. Je dois vous avouer, avant de devoir heureusement vous quitter, que je reste admiratif de la façon avec laquelle vous exposez sans trembler de tels propos. La démagogie élevée à ce niveau relève en effet du grand art. L’apprend-on seulement dans les écoles de journalisme ?

Bien à vous.

Une phrase immonde.

Hier, Isabelle Chésa aurait dit, devant les militants de l’U.M.P, à Carcassonne: « Sur l’immigration, on ne peut être la poubelle du monde. » Ecrivant cette phrase immonde, pour le besoin de ce billet, j’en tremble encore de rage. Comment peut-on, quand on souhaite représenter la nation française, tenir des propos aussi indignes ? Comparer les immigrés, mêmes en situation irrégulière, à des déchets, des ordures est au-delà de tout ce que j’ai pu entendre et lire sur ce sujet. Et les mots me manquent pour exprimer ma colère. Que notre pays ne puisse accueillir toute la misère du monde, certes. Mais la moindre des chose, et au premier chef le respect qu’on se doit à soi même, devrait nous amener à ne jamais retirer à quiconque ce qui le constitue en tant qu’homme: sa dignité. Cette dame l’a fait.Sait-elle que les nazis ont d’abord commencé leur œuvre de mort en niant l’humanité des juifs ? Pour les envoyer ensuite dans des fours.Comme des déchets…Décidemment, un air nauséabond est en train d’envahir les esprits en ce début de campagne électorale. 

Revue de presse

Les journalistes, enfin, pas tous, ceux qui font l’opinion : les quelques « grandes signatures de la presse écrite », nous prennent vraiment pour des andouilles. Les revues de presse de ce matin, à la radio et à la télé nous apprennent en effet  que le « débat » d’hier au soir organisé par le P.S pour départager Ségolène,Dominique et Laurent était ennuyeux. Les mêmes, qui, hier, tiraient à boulets rouges sur la politique spectacle se désolent aujourd’hui qu’il n’y ait pas eu de « mise à mort symbolique ». C’est ce que l’on appelle l’esprit de suite. On se «  paye » les politiques quand ils font dans la petite phrase assassine et on se les « repaye » quand ils n’en font pas… C’est le marché qui commande… Bon, cela dit, c’est vrai que c’était un peu … raide et, comment dire,… policé. Mais, au final, intéressant ! Ségolène est apparue comme une candidate à la présidence… des présidents de Région, Laurent, mal fagoté pour une fois ( était ce volontaire ?), nous a fait un remake de 2001 sans le programme commun de gouvernement et Dominique, au milieu, était bien dans la posture assumée du social-démocrate décomplexé. Il avait des airs de Clinton… Si les adhérents du P.S avaient un comportement « rationnel », c’est sur lui que devraient se rassembler leurs suffrages. Mais ! Comme disait, tonton ( je ne suis pas tout à fait sur de la formule…) : « le PS est composé de vrais petits bourgeois qui se donnent des airs de vrais-faux révolutionnaires. »

Avez-vous remarqué que derrière chacun des présidentiables se trouve un ancien jeune dirigeant trotkiste? Dray pour Ségo,Weber pour Fabius, Cambadélis pour Dominique.Et j’oubliais François (Rebsamen) derrière François (Hollande)!

PS: Ce serait bien si à l’U.M.P les primaires se déroulaient de la même manière…Quelle foire en ce moment!


 

 

 

 

Royaliste l’Aude?

Les socialistes audois sont du genre facétieux. Cet été, une de leur jeune militante faisait pleurer Jospin. C’était il y a un siècle, ils votaient non avec Fabius et Montebourg au traité constitutionnel européen. Au dernier congrès de leur parti, ils se sont prononcés pour une synthèse fourre-tout présentée par Hollande. Et, aujourd’hui, leurs dirigeants se déclarent Royalistes. Avec une Ségolène qui surfe sur l’opinion après avoir envoyé par-dessus bord « le programme qui engage le parti … » ! Comprenne qui pourra ! Nous ne sommes pas cependant au bout de nos surprises. Hier, en effet, Lionel est parti en campagne. Et la machine à distribuer des bouffes aussi…Le spectacle politicien continue. Et il promet ! A gauche comme à droite… Quant au véritable débat d’idées les citoyens patienteront.Jusqu’à quand et à quel prix?