Contre-Regards

par Michel SANTO

C’est la rentrée!

C’est la rentrée scolaire et j’apprends que selon le Top 50 IFOP-Journal du dimanche  Zinédine Zidane serait la personnalité préférée des Français. Il raflerait, dopé par son peu glorieux «  coup de boule », 66 % des suffrages chez les 15-24 ans.

Mais comment  vais-je donc expliquer à mes petits-enfants qu’il s’est comporté, pendant  cette finale de la coupe du monde, comment un élève de cours élémentaire très mal élevé. Et ce, après que celui qui devrait incarner les plus hautes valeurs morales et civiques de ce pays,Jacques Chirac, ait évoqué une réaction "compréhensible » et que la prétendante à sa succession , Ségolène Royal, ait salué "sa capacité à défendre farouchement les valeurs auxquelles il tient profondément, en particulier le respect dû (…) à sa soeur".

 

Dur ! Je plains nos enseignants, coincés entre la légitimité apportés par nos hommes et femmes politiques,  les médias et les grandes marques de la mode et du sport à ce qui s’apparente à un code d’honneur et leur devoir d’enseigner des principes moraux fondés sur le respect dû à l’être humain, quel qu’il soit.

Quant  à moi, tant pis, je vais devoir assumer encore une fois le rôle du vieux ringard ! Me le pardonneront-ils? Drôle d’époque…

 

 

 

 

 

 

La valse des éléphants

En ces temps d’université d’été  rose, bleu, rouge et noire, ou le niveau des débats  sur les grands problèmes que devra résoudre la future majorité présidentielle tangente le zéro pointé, me vient irrésistiblement aux oreilles  la très subtile «  valse des éléphants » de Camille Saint-Saëns. 

La marée du soir

Comme je le fais souvent le matin,j’ouvre, au hasard, le premier livre qui me vient sous la main.Je lis ceci,page 97,dans l’édition de 1972,chez Gallimard,des carnets (1968-1971)d’Henry de Montherlant:"Cette année 1970,féconde en morts d’hommes publics,a été féconde en oraisons funèbres dithyrambiques,dont les auteurs,dans leurs outrances,perdaient de vue complètement la réalité,et oubliaient aussi qu’ils y disaient tout le contraire de ce qu’ils disaient très peu d’années auparavant:la confusion d’esprit est de tous temps mais surtout du nôtre,et par ailleurs la palinodie est tellement entrée dans nos moeurs qu’elle est inaperçue non seulement du public mais de celui qui l’accomplit." Et, un peu plus loin:"Roule,torrent de la futilité."Tout est dit.Rideau!

Le vol des hirondelles

banniereC’était un matin du moi de juin. Je venais de quitter mon marchand de journaux de la rue du Pont et me dirigeais, plutôt content, vers la place de l’hôtel de ville. Mais, par malheur, je tombai, au sens propre comme au sens figuré, sur le nouvel occupant d’un magasin autrefois spécialisé dans la friandise. Et qui, sans l’habituelle transition météorologique narbonnaise, m’entreprît sur le dur métier de « commerçant de centre ville ». Blindé, je m’apprêtais à encaisser le lot habituel de critiques sur les conséquences néfastes de la piétonisation et du plan de déplacement urbain. L’esprit déjà ailleurs pour en sauvegarder le peu  de considération qui me reste encore envers cette pourtant fort honorable corporation. C’est son regard attristé dirigé vers le ciel qui m’a mis la puce à l’oreille. Les voitures et les piétons ne volant pas encore, je m’inquiétais qu’un pot de fleurs ne nous tombât sur le crâne. En  fait de fleurs, c’est de la fiente des hirondelles dont se désolait notre commerçant. Elles souillaient son auvent de toile récemment installé. Et de me demander tout de go si la mairie  ne pouvait pas faire quelque chose? Abasourdi, je lui fis remarquer que c’était une espèce protégée ( les hirondelles, pas la mairie…), et qu’on ne pouvait pas en demander l’élimination. A sa tête de carpillon privé d’air, j’ai tout de suite compris que ma réponse ne l’avez pas convaincu. Je décidai donc de le planter devant sa boutique pour aller m’installer à la terrasse du « Petit Moka » en la compagnie ironique d’un ballet aérien mêlant joyeusement hirondelles et martinets . Un moment de pur bonheur…

 

                               

L’arbre qui cache la forêt.

Réponse à Monsieur Silvestre aprés sa réaction à mon article du 11 août dans l’Indépendant.

Je ne connais pas ce Monsieur Silvestre (l’Indépendant du 13 août 2006) Et encore moins son association « Energie citoyenne ». Mais, par contre, il me semble avoir reconnu, sous le masque arboricole, la plume un tantinet agitée du premier magistrat de gauche (!!) d’une petite commune de l’agglomération narbonnaise. J’eusse aimé de sa part, pour la clarté du débat, un peu plus de franchise.Enfin ! Cela mis à part, que reste-t-il de son texte après en avoir éliminé les nombreux clichés et les classiques procès d’intention ? Une confirmation, et je l’en remercie, de mon analyse (voir l’Indépendant du 11 août 2006 ) quant aux raisons étroitement politiciennes du refus, par une majorité d’élus de droite et de gauche, de la fusion de la Communauté de communes Corbières en Méditerranée avec la Communauté d’Agglomération de la Narbonnaise. Trop tôt : « nous sommes en fin de mandat », nous dit, en effet, « alias » Silvestre. Et voilà au passage, d’un coup, d’un seul, le mandat de maire raccourcit de deux ans. Et la création d’une grande agglo de la Narbonnaise renvoyée au mieux en 2009/2010.C’est ce que ce monsieur  doit appeler l’esprit de responsabilité assortit du courage politique! Le même, sans doute, que défendent des élus de l’U.M.P et du PC, dans l’Hérault, pour refuser la fusion de l’agglomération de Montpellier avec celle de Sète. Fusion dont je prétends, encore une fois, qu’elle est nécessaire et urgente pour l’avenir de notre Région. Doit-on en conclure, pour autant, comme l’affirme M. « Silvestre » pour messieurs M. Py et M. Moynié, que je m’exprimerais, «  camouflé derrière ma stature d’ancien DGA de la Région » en conseiller en communication politique de G.Frèche. Ridicule ! Il ne tue plus, hélas, en cette époque particulièrement vulgaire. Il faudra pourtant bien que certains s’y fassent. Libéré de mon obligation de réserve, j’ai bien l’intention de continuer à dire ce qui me semble utile au bien commun d’une ville et d’un territoire qui m’ont vu naître. Ceux qui me connaissent un peu le savent : ma pensée n’est sous la tutelle d’aucune chapelle et ma parole libre d’engagement partisan.