Jean-Christophe Cambadélis, mercredi 26 août dans Le Canard Enchaîné. Cité par l’hebdomadaire, le patron des socialistes admet que le président du PRG est « quelqu’un qui commence à peser lourd, car les radicaux nous soutiennent au Parlement et sont nos seuls alliés aux régionales ». Jusqu’ici, rien de bien étonnant. Encore que! Placer ainsi, au premier tour, les autres « forces de gauche » dans l’opposition n’est pas très malin. Au second, le prix de la fusion, si elle se fait, risque d’être en conséquence plus élevé. Surtout en LRMP! Car c’est dans cette région que l’accord avec Monsieur Baylet et le PRG trouve sa véritable raison d’être politique. Explication de Monsieur Cambadélis, toujours rapportée dans ce même « Canard »: « Baylet est désormais le patron non seulement de ‘La Dépêche’, mais aussi du ‘Midi Libre’. Or c’est dans cette région du Grand Sud-Ouest que va sans doute se jouer une partie de la présidentielle pour Hollande.« CQFD!
Le niveau monte! Carole Delga, dans Midi-Pyrénées Politiques du 14 août, qui sort ce genre d’argument pour justifier la création d’une présidence déléguée:
Midi-Pyrénées Politiques. Votre été est « pourri » par une polémique sur la création d’une présidence déléguée au profit de Damien Alary. Vous défendez ce projet ?
Carole Delga. Dans les régions qui fusionnent, une présidence déléguée est utile. Il faut arrêter de dire aux gens que tout est simple et facile. Pendant une période transitoire, c’est utile d’avoir un président délégué en charge des politiques de convergence. Il va falloir des convergences dans le domaine ferroviaire ou des politiques environnementales. Le président délégué peut être en charge de ce travail. Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant. Au point de vue budgétaire, cela ne va coûter plus cher et cette présidence déléguée pourrait intervenir uniquement pendant le 1er mandat.
À lire et/ ou entendre les propos tenus par les « leaders » de gauche et de droite du Languedoc-Roussillon durant cette pré-campagne des régionales, on ne peut pas ne pas être « frappé » par une convergence surprenante, avec des nuances certes, sur le thème « Montpellier va se faire dépouiller par Toulouse ». J’insiste: Montpellier seulement. Comme si l’élargissement des frontières administratives à Midi-Pyrénées et la désignation de Toulouse comme capitale de la future grande région, en « déclassant » administrativement Montpellier, allait entraîner les autres composantes territoriales, hors la métropole montpelliéraine dans le déclin. ( voir aussi mon billet du 1/08/2015 : ici )
Patrice Prat, Christophe Cavard, Jean-Claude Perez, Monique Iborra, tous députés de la future grande région LRMP et membres de la majorité à l’Assemblée Nationale, s’élèvent, enfin, contre la proposition de loi Alary projetée à la rentrée. Tous les autres, pour le moment, mal à l’aise mais prudents, se cachent. Aucun d’entre eux, à ma connaissance en tout cas, ne s’est exprimé pour, publiquement, la soutenir. Il est vrai que l’émoi soulevé chez les militants et électeurs de gauche est considérable.
Philippe Martin n’est pas n’importe qui en LRMP. L’ancien ministre de l’Écologie, préside le Département du Gers; et même s’il s’est vu souffler la conquête de la future présidence du Conseil Régional de la grande région par Carole Delga, il mène campagne pour elle, et justifie l’accord PS/PRG toujours contesté par nombre d’élus et de militants de son parti, et non des moindres. C’est donc avec le plus grand intérêt que j’ai pris connaissance de l’interview exclusive qu’il vient de donner à Midi-Pyrénées Politiques. Quelle déception! Creux… Rien en effet que de vagues considérations politiciennes de très faible intensité intellectuelle.
Picasso Pablo (dit), Ruiz Picasso Pablo (1881-1973). Paris, musée national Picasso – Paris. MP72. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]