Un article sur « l’entente des villes de Carcassonne, de Narbonne et Béziers » sur le Canal du Midi, et un entretien d‘André Viola avec Laurent Costes, dans l‘Indépendant du jour, ont retenu mon attention. Ou plutôt m’ont fait bondir! Le premier par ce qu’il ne dit pas, le second par une question posée, et sa réponse…
La publication des chiffres du chômage, chaque mois, donne lieu à des commentaires toujours partiaux et très souvent partiels. Celle de mars n’échappe pas à la règle. Elle annoncerait, clament tous les médias, ou presque, avec le même titrage, et sur le même ton, l’esquisse, l’ébauche, le commencement de l’hollandienne « inversion de la courbe du chômage ».
Merveilleuse presse régionale! Ce titre, dans l’Indépendant : « Le chômage en forte baisse dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales ». Que l’on doit trouver dans tous les journaux de la grande région LRMP, et d’autres départements que le mien, du groupe de presse de monsieur Baylet. À la vérité, n’ayant pas les moyens de les lire, je m’avance peut-être un peu trop dans ce qui pourrait s’avérer un faux procès. Dans ce cas, si par un tout aussi merveilleux hasard, ou improbable déviance éditoriale, il en était autrement, de cette information relative au marché de l’emploi, je prierais le lecteur de ce billet d’humeur de me le faire savoir.
6.327.700 personnes sont inscrites dans les différentes catégories que recense Pôle emploi en métropole ou dans l’outre-mer, soit 21 % de plus que lors de l’arrivée de François Hollande au pouvoir. La responsabilité du Président est ici accablante, comme celle de tous ceux qui l’ont précédé. Mais aussi celle, plus généralement, des français, qui restent attachés à un système qui fait du salariat un luxe, notamment en raison du poids des charges sociales. En cela, le chômage est un choix de société bâti sur des systèmes sociaux privilégiant un salaire minimum relativement élevé et des charges pesantes conçus durant les décennies de forte croissance. Ils se retournent aujourd’hui contre les intérêts des salariés les plus modestes comme ceux des classes moyennes. Moins de petits boulots mal payés, plus de chômeurs de longue durée et plus d’impôts et de la dette pour financer des emplois aidés et administratifs ainsi que des allègements de charges pour les emplois peu qualifiés… Disons le clairement : un consensus liant les pouvoirs politiques et syndicaux aux français de manière générale. Alors que sous l’effet de la mondialisation et du progrès technologique, les entreprises sont poussées à un arbitrage tragique. Résultat: la machine remplace le salarié, le produit importé chasse le produit fabriqué en France, et la courbe du chômage ne cesse de monter.
Les chiffres viennent de tomber, et la situation de l ’emploi dans la région est , disons le, très mauvaise. Qu’on en juge!
Son taux de chômage atteint en effet 14,3% au 3ème trimestre 2014. C’est la région la plus touchée par le chômage en France, loin devant le Nord-Pas-de-Calais avec 12,9%. Voilà pour le diagnostic général. Si on s’intéresse, à présent, plus précisément, aux demandeurs d’emploi de catégorie A (sans emploi), ils étaient 195 531 en décembre 2014. Sur un an, ils ont augmenté de 5,9%. Avec une forte hausse chez les 50 ans et plus: sur l’année 2014, plus 12%! À titre de comparaison, le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans n’a augmenté, lui, « que de » 1,3% ( l’effet emplois aidés, sans aucun doute)