Article, ou plutôt compte rendu d’entretien avec Didier Mouly, dans l’Indépendant d’hier. Lu dans un bistrot des Barques. Stupéfiant ! Ai cru à un premier avril, en moins rigolo cependant. Résumons. Il demande à Jacques Bascou de lui « rendre » le Parc des Expositions pour le raser, ce qui est juridiquement impossible et politiquement stupide ; constate, au passage, que sa salle multimodale, si elle voyait le jour, ferait doublon, sur ce créneau économique, avec le-dit Parc, ce qui démontre le sérieux avec lequel ce projet de salle a été lancé ; se propose de rapatrier la foire économique de printemps en centre-ville, ce qui, là encore, est de compétence Agglo et politiquement affligeant ; d’installer une brasserie dans l’enceinte du Parc des Sports et de l’Amitié, ce dont je me moque comme d’une guigne, pour rester poli : je n’y mettrai jamais les pieds; et, enfin, cerise dans ce papier, se lamente des difficultés et des obstacles administratifs qui retarderaient l’ouverture du nouveau quartier des « Berges de la Robine », ce qui est une vraie information, rassurante, à le lire sur les autres sujets, sur les limites de son pouvoir. Alors me vient un doute. Tant d’inepties en si peu de lignes et de mots, pourquoi ? Mener une guerre d’ego, perdue et ruineuse, avec le Grand Narbonne, ou la marque d’une absence totale de lucidité politique. Ou les deux à la fois…
J’ai, depuis l’annonce faite par Didier Mouly de créer une salle multimodale…., toujours considéré que ce n’était pas une priorité, tant pour des raisons économiques et sociales, que financières. Dans un contexte de crise des finances publiques durable, de raréfaction des ressources fiscales et de baisse des dotations de l’État, il convient de privilégier, en effet, plutôt des investissements publics au taux d’utilité, pour les contribuables Narbonnais, le plus élevé possible, que des opérations de prestige, à vocation sportive et culturelle pour des publics ciblés, générant d’importantes dépenses de fonctionnement (1). De ce point de vue, l’extension de l’aménagement des Barques jusqu’au parvis du Théâtre pour doter notre cité d’une des plus belles « places » de centre-ville de la future grande Région, eût été, me semble-t-il, beaucoup plus judicieux. Son intérêt d’usage et de fonction pour l’ensemble des Narbonnais est si évident qu’il n’est pas besoin de d’argumenter, comme on se passera aisément de longs développements pour en souligner sa pertinence économico-touristique, notamment.
Une armada de nauticards conduite par Robert Déjean a fini par couler une grande partie de la « flotte » emmenée par Jacques Heurley, le président sortant de la S.N.N (1). Un coup de Trafalgar orchestré par Didier Mouly qui ne supportait pas que ledit Jacques n’obéisse pas à ses orientations navales concernant le petit port de la Nautique – Une vraie petite perle en bord d’étang… Les chantiers validés par l’équipage de Jacques Heurley et le précédant maire, Jacques Bascou, n’étaient pas à son goût: trop ambitieux peut-être, trop commerciaux sans doute, contraires à l’esprit du lieu, si j’en crois les raisons des « anciens » embarqués dans cette décisive offensive maritime. Des anciens dont l’audace, à lire ce qu’en rapporte la presse locale, ne dépasserait pas celle qu’exige le pilotage gentiment pépère d’une « catalane » ou l’organisation d’une grillade-party. Le grand large n’est pas leur horizon, il n’est pas non plus, à première vue, celui de Didier Mouly qui, en « délégant » de la concession donnée à la SNN, a fixé son cap – essentiellement terrestre! D’abord, sécuriser le port en y installant des caméras de vidéo surveillance – encore trop d’individus à « la conduite morale » douteuse navigueraient alentour, fut-il précisé -, ensuite, piétonniser les bords de l’étang, ce qui , en soi, n’est pas une mauvaise idée – à condition de ne pas en faire un « front de mer » à baraques à frites. Un cahier des charges – je n’en connais cependant pas les détails – très loin donc des ambitions d’antan quand Jacques Heurley et son équipage ambitionnaient d’accrocher à la Nautique le pavillon haut de gamme d’un grand chef étoilé. Trop téméraire, Jacques Heurley n’a pas vu arriver le coup de houle qui a mis fin, la semaine dernière, à sa carrière et ses projets… Plus maître à bord, c’est peu de dire « qu’il l’a saumâtre » à la vue du paradoxal drapeau rouge qui , désormais, flotte sur la Nautique.
(1) La Société Nautique de Narbonnea été créée en 1907 par une poignée de négociants et de propriétaires viticoles en 1907.
3 à 0 sur les trois cantons de Narbonne au profit du PS-PRG, ce qui n’était jamais arrivé à la droite locale depuis l’élection de son père Hubert, ne semble pas troubler son fils Didier depuis un an son héritier. C’est l’impression que l’on tire d’un long article à lui consacré par Manuel Cudel dans le Midi Libre d’hier. Tout baigne! Les intercommunalités sont toutes à gauche, le département Itou et le FN premier parti en voix, mais Y’a de la joie, nous chante le maire de Narbonne. À l’inverse d’un Py, le patron de l’UMP qui, à juste titre, se remet en question et promeut désormais une droite assumée et libérée d’une quelconque tutelle idéologique du maire de Narbonne; à commencer par les régionales de décembre 2015. Ce qui lui vaut d’être menacé de représailles électorales.