Finalement l’Europe n’est pas le sujet de cette campagne électorale. Partis et Médias rejouent vainement la présidentielle. Et la seule question posée est qui de Macron ou de Le Pen arrivera en tête. Ou plutôt aura gagné : ce qui est absurde ! Comme si le quinquennat ne durait que deux ans ! Ce pays aura donc encore une fois raté l’occasion d’ouvrir sérieusement ses frontières mentales pour mieux penser son rapport aux autres États européens. Demain, tout le monde attend, espère, impatiemment, la dernière bêtise d’une tête de liste ou d’un obscur suiveur pour lancer la machine à vendanger de l’audience. Il nous faut donc tenir 10 jours. Après, on pourra peut-être enfin parler d’Europe, de nous… Ce dont je doute !
PS : En attendant le 27 mai, lire le petit ouvrage de Laurent Gaudé, chez Actes Sud (en illustration de ce texte) : « Ce que nous partageons/C’est d’avoir traversé le feu,/D’avoir été, chacun,/Bourreau et victime,/Jeunesse bâillonnée et mains couvertes de sang. ». Avec ses vers libres, l’écrivain retrace l’histoire bouillonnante du continent et de ses peuples et dégage un héritage commun que nous semblont avoir oublié.
Ah ! cette « Une » de couverture. Et cette photo titrée : « L’Union Européenne investit dans les projets du Narbonnais » présentant les députés européens Andrieu (Ps) et Marlin (LR) entourés de gestionnaires d’organismes ayant bénéficié d’une aide financière de l’Europe, leur regard tourné vers le ciel et la lumière, dans une iconographie rappelant cette manne providentielle que Dieu envoya aux Hébreux pendant la traversée du désert.
Florian Philippot à Metz en décembre 2015 • Crédits : Vincent Kessler – Reuters
Malaise dans la rédaction… de France Culture. Ce matin, 21 avril 2016, Guillaume Erner recevait Florian Philippot. Son ton était « posé », mais, sous sa cadence, perçait toutefois une légère ironie mêlée de mépris. Dans cet affrontement policé, la preuve était aussi faite que « l’intellectuel-journaliste » – ou l’inverse -, catégorie sociologique et emblématique de cette chaîne, peut, sur son propre terrain, se trouver désarmé face à un adversaire de ce calibre.
l’Allemagne, débordée par l’afflux de réfugiés ce week-end, a donc décidé de réintroduire « provisoirement » des contrôles à ses frontières, dimanche 13 septembre. Une décision prise la veille d’une réunion des ministres de l’intérieur et de la justice des Vingt-Huit à Bruxelles pour tenter de résorber la crise migratoire qui touche l’Union européenne (UE). Contrairement à ce que titrent ou laissent entendre de nombreux médias, la libre circulation à l’intérieur des frontières des 26 pays signataires des accords de Schengen est, certes, un des piliers du projet européen mais des contrôles peuvent être réintroduits à condition qu’ils soient temporaires, pendant une durée variant de dix jours à deux ans, dans les cas de figure exceptionnels. Ce qui est évidemment le cas! Le temps et la phase strictement compassionnelle – très courts! – de la crise migratoire que vit l’Union Européenne étant passés, place donc au traitement rationnel et politique de ce défi historique.