J’écoute le troisième entretien accordé par Claude Lanzmann à Laure Adler (À voix nues), diffusé sur France le 28/12/2005. Tout à la fin il évoque sa découverte, grâce à un camarade de lycée, de L’Etre et le Néant de Jean-Paul Sartre qui venait de paraître. Ce camarade était Jean Cau [1] : ils préparaient ensemble l’Ecole Normale supérieure à Louis-le-Grand. Cau, raconte Claude Lanzmann, était persuadé que pour réussir dans le monde littéraire et intellectuel parisien, il fallait assurer le « secrétariat »d’un « grand auteur ». Le seul qui répondit à son offre (envoyée aussi à Benda, Genet, Cocteau…) fut Sartre qui, lors d’un rendez-vous au café de Flore, sortit un paquetde « papiers » de sa poche et dit à Cau : « débrouillez-vous avec ça » ; ce qu’il fit pendant onze ans, de 1947 à 1956, rapporte Lanzmann.
Florian Philippot à Metz en décembre 2015 • Crédits : Vincent Kessler – Reuters
Malaise dans la rédaction… de France Culture. Ce matin, 21 avril 2016, Guillaume Erner recevait Florian Philippot. Son ton était « posé », mais, sous sa cadence, perçait toutefois une légère ironie mêlée de mépris. Dans cet affrontement policé, la preuve était aussi faite que « l’intellectuel-journaliste » – ou l’inverse -, catégorie sociologique et emblématique de cette chaîne, peut, sur son propre terrain, se trouver désarmé face à un adversaire de ce calibre.
Ce matin, dans « Le secret des sources », sur France Culture, étaient discutés les nouveaux modes d’accès à l’information. Les invités, André Gunthert, historien et sociologue, maître de conférences à l’EHESS, Aude Baron, fondatrice du Plus et rédactrice en chef d’Eurosport.fr et Thibault Henneton, responsable du site du Monde diplomatique, tentaient de répondre à trois questions: « Au moment où les manières de s’informer sont en pleine recomposition, devant l’explosion des réseaux sociaux, quelles conséquences cela a-t-il sur les pratiques de l’information en elles-mêmes ? Assiste-t-on à une multiplication des sources, ou ne risque-t-on pas au contraire les « effets de bulle » et l’enfermement dans des informations toujours similaires ? Et quelles conséquences sur la nature et le format de l’information en elle-même ? ».
Dans la revue de presse de ce matin , sur France Culture, j’entends que François Hollande aurait habilement piégé Nicolas Sarkozy, en particulier, et la droite en général, en reprenant son credo sécuritaire et certaines de ses propositions. Tiens donc! Comme si les évènements dramatiques que nous vivons étaient un terrain propice à ce genre de manoeuvres politiciennes. Un point de vue insultant pour le gardien de l’ordre public et de la sûreté des français qui, devant des périls comme ceux qui nous menacent, ne peut que remiser ses options idéologiques et politiques pour n’agir que dans le seul intérêt national.
Dans « la Croix », cette excellente analyse de Laurent de Boissieu, dans un style épuré , sans « gras » moral ou idéologique, comme on en trouve trop, hélas! , tous les matins, dans toutes les revues de presse, ou presque. Un seul exemple sur France Culture, où un «analyste politique», Thomas Guénolé, nous explique gravement que la lutte, pour la présidentielle de 2017, qui s’annonce entre Juppé et Sarkozy sera celle du combat «contre la lepénisation des esprits».