Quel nom pour la nouvelle Région ? Votez ! C’est le concours lancé par la Dépêche, l‘Indépendant et Midi Libre, notamment. L’Express déjà l’avait fait, ainsi que Gauthier Langlois, mon ami blogueur de Villemoustoussou : ici sur son site ( remarquable!). J’en avais tiré un billet (1) qui montrait toute la difficulté de l’exercice. Et, sur d’autres supports, j’avais notamment critiqué un fort courant d’opinion en faveur de « Occitanie », proposition illogique et incohérente. Ses propres partisans concédant que ce territoire – qui n’a jamais existé sur le plan administratif – couvre une zone beaucoup plus large que la future collectivité, allant de l’Aquitaine à la Provence, et même jusqu’aux vallées italiennes du Piémont.
Deux pleines pages dans l’Indépendant pour « fêter » le premier anniversaire du mandat de Didier Mouly. Un joli cadeau de son intervieweur! Qu’en tirer?
D’un point de vue journalistique, on n’en dira rien, sinon que sa forme et son contenu, ne correspondent pas à ma conception du rôle de la presse… Mais bon!
Quant à ce que j’ai retenu, et dans le désordre, des propos de notre maire, voici:
« Pendant six ans cette ville a été réduite à l’état de léthargie. »
Rien que de très classique, qui figure dans les figures imposées de la rhétorique politicienne, de gauche comme de droite : tout adversaire politique ne peut rien faire ou mal faire…
« Que l’amélioration de la voirie, et je ne parle pas seulement de la chaussée, je parle également des trottoirs, du stationnement, de l’éclairage public, c’est très cher, c’est quelque chose de très lourd. Or, je suis sidéré par l’état des rues, c’est catastrophique… ».
Ce qui est vrai! Précisons, puisque la question n’a pas été posée, qu’il faudrait 3 millions d’euros par an pour que cette ville ait une voirie urbaine digne de son statut et de son patrimoine…
« Que l’opération des Berges de la Robine est également une priorité clairement établie. »
Soit! Mais quel en sera le coût pour la Ville en investissements de nécessité publique: rond-point, travaux de voiries etc… Allez!, à la louche un minimum de 10 millions d’euros
« Que la salle multimodale avance. Le diagnostiqueur (!) est intervenu, et maintenant c’est au tour du programmiste (!), avant que ne soit lancé le concours d’architecture ».
Le coût affiché: entre 15 et 18 millions d’euros, hors fonctionnement…
Si je m’en tiens à ces seuls trois grands « postes », et si j’arrondis, on frôle les 50 millions d’euros! Sans porter de jugement sur le bien fondé ou pas de ces projets, je me suis déjà exprimé sur ce sujet, on eût aimé en apprendre un peu plus, quand même!, sur comment tout cela serait financé et dans quel ordre de priorité…
À l’évidence, ce n’était pas à l’ordre du jour de cet entretien. Dommage, ses lecteurs eussent été un peu plus éclairés!
Le quotidien L’Indépendant affirmait, dans son édition du 14 décembre, que le Front National pourrait remporter les élections municipales de Perpignan en 2020. Il interrogeait pour cela le politologue Nicolas Lebourg, dont une étude très fouillée (1) évoque cette possibilité.
Rappelons que le parti d’extrême droite a connu le succès aux élections municipales de mars 2014 : 45 % pour son candidat Louis Aliot. Perpignan est la seule ville de plus de 100 000 habitants où le FN est arrivé en tête au premier tour des municipales de 2014, échouant pourtant au second.
Selon cet universitaire, la capitale du Roussillon est psychologiquement mûre pour élire un maire FN. La victoire lui serait acquise « mathématiquement » en 2020 car on constate une « radicalisation des difficultés », mais, précise l’auteur de cette étude, Louis Aliot devra « convaincre l’électorat arabo-musulman, encore acquis à Jean-Marc Pujol – le maire UMP de Perpignan – et surtout les seniors chez qui Pujol le distance ». De plus, note Nicolas Lebourg : « ce constat confirme la validité d’une campagne anti- clientélisme, le système ne satisfaisant plus une part suffisante de l’électorat. »
À la rédaction de l’Indépendant, hier soir, l’esprit était manifestement ailleurs et les claviers flottaient sous l’effet de profanes bulles. Quelle n’a pas été ma surprise, en effet, ce matin, de lire ceci, en gros et en gras: « A Béthléem, les pèlerins étrangers ont été dissuadés par le client de tensions qui règne entre la Palestine et Israël…. » Passons sur l’accent de trop sur le nom de ville où naquit le Christ, mais ce « client » à la place de climat, tout de même, quelle offense à celui qui, jadis, avec les marchands, les chassât hors du temple. Et ce complément « tensions » , qui devrait être au singulier… Ciel!