La capacité de nuisance de l’individu fait des progrès considérables. Sur le banc voisin du mien, hier, sur la promenade des Barques, une dame, son téléphone portable collé à l’oreille et son caniche jappant à ses pieds, m’imposait son interminable et sénile conversation.
Après un premier billet : « Narbonne ! Municipales2020 : À mon tour d’entrer en campagne ! » (ici). Poursuivons donc notre réflexion sur les grandes options d’aménagement que les équipes en compétition à l’exercice du pouvoir municipal devraient, à mon sens, inscrire comme prioritaires. Et prenons l’exemple d’un grand chantier structurant concernant le centre ville aux croisement de logiques urbaines, environnementales, culturelles… et de mobilités.
J’ai, depuis l’annonce faite par Didier Mouly de créer une salle multimodale…., toujours considéré que ce n’était pas une priorité, tant pour des raisons économiques et sociales, que financières. Dans un contexte de crise des finances publiques durable, de raréfaction des ressources fiscales et de baisse des dotations de l’État, il convient de privilégier, en effet, plutôt des investissements publics au taux d’utilité, pour les contribuables Narbonnais, le plus élevé possible, que des opérations de prestige, à vocation sportive et culturelle pour des publics ciblés, générant d’importantes dépenses de fonctionnement (1). De ce point de vue, l’extension de l’aménagement des Barques jusqu’au parvis du Théâtre pour doter notre cité d’une des plus belles « places » de centre-ville de la future grande Région, eût été, me semble-t-il, beaucoup plus judicieux. Son intérêt d’usage et de fonction pour l’ensemble des Narbonnais est si évident qu’il n’est pas besoin de d’argumenter, comme on se passera aisément de longs développements pour en souligner sa pertinence économico-touristique, notamment.
Au courrier , ce matin, une lettre d’un de mes lecteurs :
« Cher Monsieur. Stupeur! En me promenant sur les Barques hier après midi avec ma petite fille au sortir de son cours de musique, je suis tombé sur une armada d’employés municipaux occupés à démonter les bancs des Barques (déboulonnage, transports et chargement dans des camions) … afin de libérer les dites « Barques » pour le prochain salon de l’auto (voitures d’occasion) … J’en suis resté Baba … Comme brouillage du message politique, on ne fait pas mieux …
Jeudi matin, sur les Barques de Cité, le ciel était bleu. Je bavardais avec deux amis, à deux pas de la passerelle. Des airs joués à la trompette venaient jusqu’à nous, sans cependant agresser nos oreilles. Ce musicien, sans doute SDF, était assis sur un banc. Il ne faisait rien d’autre que cela: envoyer quelques sons dans l’espace; et peut-être demander un peu d’attention, quand deux policiers municipaux casqués, chacun sur leur scooter, se sont arrêtés à sa hauteur. Trop loin pour entendre les propos échangés, j’ai seulement constaté que mon musicien , sans un mot se levait et dignement s’éloignait, tandis que nosdeux motocyclistes roulaient en direction du « Palais ».
Ve.2.5.2023 Elles se sont assises autour d’une table du « Petit Moka », au soleil. La mienne, proche, était à l’ombre. J’y buvais ma dernière tasse de café ; elles […]
Ma.23.5.2023 Humeur ! Bénédicte Bonzi est chercheuse associée au Laboratoire d’anthropologie des institutions et des organisations sociales de l’EHESS. Sous […]