Hier, dans un billet surtout consacré aux racines culturelles et politiques communes de l’Indépendant de Perpignan et de la Dépêche du Midi, je faisais état du fait que les négociations exclusives ouvertes début septembre entre La Dépêchedu Midi et le GroupeSudOuest (GSO), concernant la vente des Journaux du Midi (Midi libre, L’Indépendant, Centre presse Aveyron), étaient prolongées au-delà du 31 octobre. Selon PresseNews.fr, un audit diligenté par le groupe toulousain sur les Journaux du Midi révélerait en effet plusieurs points noirs. Une importante hémorragie de journalistes, seraient attirés en effet par l’aubaine d’une future clause de cession, au point que, de sources syndicales, les 3 millions d’euros provisionnés par La Dépêche pour la clause en question seraient probablement insuffisants. D’autre part il s’avère que les rotatives de l’Imprimerie du Midi sont en mauvais état et que le coût social induit par la réorganisation des régies publicitaires aurait été largement sous estimé par la Dépêche. On comprend donc pourquoi, dans ces conditions, le groupe de Jean-Michel Baylet, leader du futur tour de table qui regroupera aussi Centre France (La Montagne) et des acteurs locaux – en particulier l’architecte François Fontes et l’industriel Louis Nicollin -, s’est pour l’instant abstenu de présenter un dossier de rachat à l‘Autorité de la concurrence … À noter qu’hier Louis Nicollin était sur toutes les pages du Midi Libre en super commentateur de l’actualité nationale et régionale. Sans doute un hasard! Quant à François Fontes, qui n’est plus qu’accessoirement architecte et principalement homme d’affaires avisé, l’opportunité d’un foncier important et disponible dans le périmètre du Midi Libre ne doit pas le laisser insensible … À suivre!
Dans l’Express du 22 au 28 octobre, un dossier signé Manuel Cudel sur Narbonne : la revanche de Didier Mouly, ses premiers pas à la mairie, ses relations avec le Grand Narbonne et Jacques Bascou son président, ainsi qu’avec son adjoint Bertrand Malquier. Concis, bien documenté et très construit, on en tire, à la lecture, une image assez nette des deux personnalités autour desquelles est bâtie cette « enquête » . Celle de Didier Mouly d’abord, en successeur d’un père toujours présent dans la mémoire collective des narbonnais et à l’aune duquel il se sait perpétuellement jugé, celle de Bertrand Malquier ensuite, son jeune premier adjoint à l’ambition affichée et au désir manifeste d’un jour régner. Deux personnalités, deux profils, deux caractères opposés jusque dans leur manière d’être et de se « mouvoir » dans l’espace public. Le sérieux conventionnel d’un avocat d’une petite ville de province au style vestimentaire un brin désuet – une marque de famille – de Didier Mouly, tranche en effet avec la nonchalance élégante d’un Bertrand Malquier à l’allure moderne et au look « branché » – une marque de notre époque, qui se veut « cool ». Unis dans la conquête et l’exercice du pouvoir, très vite les trajectoires et les « images » des deux hommes ont divergé. D’autant que contraint à une cohabitation conflictuelle avec Jacques Bascou, qui a conservé l’Agglomération, Didier Mouly doit partager ce qui lui « reste de prérogatives avec son premier adjoint, Bertrand Malquier, devenu un véritable vice-maire « . Un vice-maire qui, chargé d’auditer la maison Nouveau Narbonne, aurait prononcé cette phrase rapportée par Manuel Cudel : « Il me fallait un Mouly, mais je voulais Didier Mouly » . Une petite phrase lourde de sous entendus que les amateurs apprécieront … Le fait est que cette « disjonction » donne la nette impression d’un pouvoir « incohérent » , sinon sur le fond en tout cas dans sa forme. On pourra me faire observer que 6 mois à peine son installation, on peut le comprendre. Certes! Mais c’est aussi dans les premières initiatives prises, les premiers « gestes symboliques » que se fixent les « images », les représentations des acteurs de la scène politique. J’en conviens aussi, rien n’est définitivement figé, bien heureusement – dans la vie en général, comme en politique en particulier – ni en forces, ni en faiblesses et on aurait tort, à gauche et dans son propre camp, de sous estimer l’énergie, la volonté et la capacité de Didier Mouly à s’imposer durablement dans le paysage politique narbonnais. « Né de père connu », ne tient-il pas les clefs d’une revanche sur un destin familial et personnel qui le tenait dans l’ombre de son cabinet … Et ne dit-il pas déjà que son intention est bien de « rempiler ». Pour le prouver!…
PS: Chez mon marchand de journaux, il reste encore des exemplaires de ce numéro de l’Express, disponible aussi ailleurs … La pile, il est vrai, diminue à vue d’oeil …
Belle photo dans le Midi Libre! Marc Delpoux , le Directeur de cabinet de Didier Mouly et Bertrand Malquier, son premier adjoint, confortablement installés dans un salon du Parc des sports aménagé dans le style cossu-cosy anglais.
Dans ma petite ville, qui s’enorgueillit d’être grande, cette semaine aura été marquée par l’ouverture de la Biennale de l’Aquarelle 2014, une ouverturemalheureusement grippée par une dérisoire querelle entre protagonistes locaux du pinceau et de la peinture à l’eau.
Comme tous les matins, je vais acheter mon pain, fais un petit tour aux Halles et les quitte en achetant au passage le Midi Libre. Pas tous les jours ! C’est sa » Une » qui m’y a incité hier :
Picasso Pablo (dit), Ruiz Picasso Pablo (1881-1973). Paris, musée national Picasso – Paris. MP72. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]