« L’étang est avec la rue des Marchands mon domaine et mon champ de manœuvre. C’est de là que je bondirai un jour à l’assaut du monde.
Au bord d’un étang pareil à celui-ci, Achille venait, guidé par le Centaure Chiron, s’exercer à tirer de l’arc, à sauter, à forcer les cerfs et les lévriers à la course. C’est d’une rue bordée de boutiques pareilles à la rue des Marchands que Diderot, le fils du coutelier de Langres, Rousseau, le fils de l’horloger genevois, s’élancèrent vers la gloire. J’imagine, dans une édition future du Larousse, le début de ma biographie : « Rigaud (Jean-Hippolyte), né à Auzargues, le 12 novembre 1899, d’un père établi chapelier dans cette ville. Passe son enfance et fait ses premières études dans sa ville natale…
Je serai Rigaud, le fils du chapelier d’Auzargues, et des petits garçons, dans l’arrière-magasin de leur père, rêveront d’une destinée semblable à la mienne. Auzargues n’a encore fourni à la France aucun grand homme…
Dans l’Express du 22 au 28 octobre, un dossier signé Manuel Cudel sur Narbonne : la revanche de Didier Mouly, ses premiers pas à la mairie, ses relations avec le Grand Narbonne et Jacques Bascou son président, ainsi qu’avec son adjoint Bertrand Malquier. Concis, bien documenté et très construit, on en tire, à la lecture, une image assez nette des deux personnalités autour desquelles est bâtie cette « enquête » . Celle de Didier Mouly d’abord, en successeur d’un père toujours présent dans la mémoire collective des narbonnais et à l’aune duquel il se sait perpétuellement jugé, celle de Bertrand Malquier ensuite, son jeune premier adjoint à l’ambition affichée et au désir manifeste d’un jour régner. Deux personnalités, deux profils, deux caractères opposés jusque dans leur manière d’être et de se « mouvoir » dans l’espace public. Le sérieux conventionnel d’un avocat d’une petite ville de province au style vestimentaire un brin désuet – une marque de famille – de Didier Mouly, tranche en effet avec la nonchalance élégante d’un Bertrand Malquier à l’allure moderne et au look « branché » – une marque de notre époque, qui se veut « cool ». Unis dans la conquête et l’exercice du pouvoir, très vite les trajectoires et les « images » des deux hommes ont divergé. D’autant que contraint à une cohabitation conflictuelle avec Jacques Bascou, qui a conservé l’Agglomération, Didier Mouly doit partager ce qui lui « reste de prérogatives avec son premier adjoint, Bertrand Malquier, devenu un véritable vice-maire « . Un vice-maire qui, chargé d’auditer la maison Nouveau Narbonne, aurait prononcé cette phrase rapportée par Manuel Cudel : « Il me fallait un Mouly, mais je voulais Didier Mouly » . Une petite phrase lourde de sous entendus que les amateurs apprécieront … Le fait est que cette « disjonction » donne la nette impression d’un pouvoir « incohérent » , sinon sur le fond en tout cas dans sa forme. On pourra me faire observer que 6 mois à peine son installation, on peut le comprendre. Certes! Mais c’est aussi dans les premières initiatives prises, les premiers « gestes symboliques » que se fixent les « images », les représentations des acteurs de la scène politique. J’en conviens aussi, rien n’est définitivement figé, bien heureusement – dans la vie en général, comme en politique en particulier – ni en forces, ni en faiblesses et on aurait tort, à gauche et dans son propre camp, de sous estimer l’énergie, la volonté et la capacité de Didier Mouly à s’imposer durablement dans le paysage politique narbonnais. « Né de père connu », ne tient-il pas les clefs d’une revanche sur un destin familial et personnel qui le tenait dans l’ombre de son cabinet … Et ne dit-il pas déjà que son intention est bien de « rempiler ». Pour le prouver!…
PS: Chez mon marchand de journaux, il reste encore des exemplaires de ce numéro de l’Express, disponible aussi ailleurs … La pile, il est vrai, diminue à vue d’oeil …
Il n’est vraiment pas content Yves Bastié. Et on peut le comprendre! Maire de Sallèles,ex PS, divers on ne sait pas trop quoi, il apprend comme nous que, pour les prochaines cantonales, il aura sur son « terrain de jeux » un binôme constitué du maire de Ventenac et de son ex-adjointe PS – son actuelle première opposante dans sa petite ville de Sallèles. Et comme il est vice-président du Grand Narbonne, il l’a fait savoir à son président, le socialiste Jacques Bascou.
Temps lourd et vent marin sur le Parc des Sports où le Racing Club Narbonnais Méditerranée (RCNM) recevait ce samedi la Section Paloise. Les nuages étaient bas, le public clairsemé et l’ambiance plombée . Devant la tribune officielle, un « tigre » sur son skateboard semblait anesthésié. Secoué par moment de pulsions désordonnées, sous son déguisement, un humain , comme nous, se demandait quand donc finirait cette corvée.
La petite révolution institutionnelle envisagée pour 2015 autour de la naissance d’une grande Région Languedocrassemblant Perpignan, Toulouse et Montpellier, aura de multiples conséquences annexes. Parmi ces effets, les Chambres de Commerce vont évoluer d’une formule actuelle à neuf entités, à seulement trois, selon la volonté de leurs présidents. « Trois chambres fusionneraient avec celle de Montpellier, trois autres avec celle de Perpignan », d’après l’édition du magazine économique La Lettre M, en date de ce mardi 8 octobre.