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Réflexions à chaud sur de noires élections européennes …

Réflexions à chaud sur de noires élections européennes ...

Selon les premières estimations réalisées par les instituts Harris Interactive et Ipsos, le Front national recueillerait entre 24,5% et 26% des voix, l’UMP 20% à 21%, le PS et le PRG 14% à 15%, l’UDI et le MoDem 9% à 10,5%, EELV 9% à 9,5% et le Front de gauche autour de 6,5%. Les autres partis termineraient sous la barre des 5%, score nécessaire au niveau d’une des huit grandes circonscriptions pour obtenir un siège d’eurodéputé.

Le Front national vainqueur incontestable de cette élection quadruple donc son score d’il y a cinq ans . L’UMP échoue à obtenir la première place et perd huit points par rapport à son score de 2009, et le centre droit: aujourd’hui alliés dans l’Alternative, le MoDem et l’UDI obtient deux petits points de plus que le Modem seul en 2009.

Pour le PS, il s’agit d’une véritable débâcle, puisqu’il se retrouve avec un score électoral égal ou presque à celui des européennes de 1994 (14,49%). Sans que cela profite aux autres formations de gauche, EELV divisant quasiment son score par deux par rapport à ses 16,3% de 2009, notamment …

Voilà pour les faits ! Pour les commentaires, d’abord une profonde tristesse et une grande honte à voir ainsi notre pays donner une image de lui aussi contraire aux valeurs qu’il sût incarner tout au long de son histoire ; des valeurs et des principes dans lesquels se reconnaissent encore tant de peuples ; des peuples qui demain se tourneront vers nous pour nous demander d’où vient ce mal qui infecte ainsi notre identité et atteint notre honneur .

Ce mal, contrairement à tout ce que je viens d’entendre à l’instant , ne vient pas de l’Europe mais de France et de France principalement . C’est le mal du mensonge, de l’absence de courage , de la division et du déshonneur , parfois .

Cela fait plus de 30 ans en effet que nos élites politiques mentent aux français en leur faisant croire que la situation économique et financière n’est pas aussi grave que ce qu’en disent les mauvais augures ; plus de 30 ans , et à coups d’alternances , qu’on recule et reporte sans cesse les réformes de structures nécessaires en pariant sur des réformes sociétales pour masquer le manque d’audace à affronter les problèmes de fond ; plus de 30 ans que s’affrontent des majorités plus préoccupées de conserver ou de conquérir des postes et des pouvoirs que de l’intérêt de tous et de celui de l’Etat ; plus de 30 ans enfin que de scandales en affaires et compromissions les partis de gouvernement payent le prix d’affairistes et d’ambitieux prospérant en leur sein … À Paris et en province !

Le reste, je veux dire la responsabilité, l’éloignement , que sais je encore , de l’Europe, ne tient pas ! Même si elle est le bouc émissaire facile et favori de nos gouvernements qui orientent sans cesse vers elle nos frustrations et nos peurs.

Oui, la situation est sérieuse et grave . Mais rien n’est jamais acquis !

Que le gouvernement et sa majorité se concentrent sur l’essentiel ; que l’opposition s’organise et crédibilise son projet ; que des compromis s’établissent sur des réformes de structures ; que les actions suivent, y compris et surtout contre des élus qui , comme ceux de ma région Languedoc-Roussillon, ne veulent rien entendre aux réformes les concernant ; que soient abordés enfin, sans concessions et sans démagogie, les problèmes touchant à la sécurité et à l’immigration et , j’en suis convaincu, nous n’aurons plus à revivre de soirée électorale aussi désespérante .

Vivement demain !

Christian Bourquin a-t-il jamais été « socialiste »?

Unknown-3Si la promotion et la défense du « progrès social et politique » devaient caractériser ceux qui prétendent être socialiste, à coup sur , lui ne l’est pas … Défenseur inconditionnel du cumul des mandats et champion du maintien en l’état du mille-feuilles des collectivités territoriales, il est de cette race d’élus de  » progrès  » qui , après avoir conquis des mandats , des pouvoirs et un confortable statut économique et social, n’entendent pas qu’on les en prive .

Bourquin « J’ai dit non à Manuel Valls » Un calendrier bousculé qui n’ébranle pas Christian Bourquin. Le sénateur socialiste des P.-O. et président du conseil régional de Languedoc-Roussillon se dit « serein et posé ». « La notion de date et de découpage n’est pas le premier sujet qui m’intéresse. Il faut se demander quelle France des collectivités veut-on et quels rôles veut leur donner le gouvernement, affirme-t-il. Un découpage du Languedoc-Roussillon n’est pas à l’ordre du jour et serait incohérent : on est la Région la plus attractive de France ! J’en ai parlé avec Manuel Valls et je lui ai dit que c’était non pour le Languedoc-Roussillon. Quant aux Départements, j’ai été président du conseil général des P.-O. pendant treize ans, leur proximité sociale et humaine est irremplaçable. Transférer le social aux intercommunalités ou aux Caf, c’est désespérant, il faudrait encore recruter, ce qui n’est pas propice aux économies. Non, c’est pas sérieux ».

L’indépendant du 17 mai 2014 ; Édition Perpignan

Au plan humain, on peut le comprendre ! Il n’est pas facile en effet de placer sur l’autel du  » progressisme  » la tête d’un exécutif comme celui de la région Languedoc-Roussillon et celle du département des P.O – qu’il dirige de fait . Cela représente un capital symbolique , politique et financier considérable, et en accepter le sacrifice suppose une conscience de sa nécessité libérée de tout attachement  » patrimonial  » , une abnégation totale à l’endroit d’intérêts politiques personnels.

Le moins que l’on puisse dire, dans le cas présent, est que le dévouement de monsieur Bourquin à son parti et à sa cause à des limites que sa raison pratique impose … Ce qui démontre au demeurant que c’est toujours dans ce genre de circonstances que la vérité d’un engagement et d’un caractère se dévoile ; et qu’apparaissent au grand jour les véritables ressorts d’une trajectoire personnelle .

Que l’on me comprenne bien, je ne fais pas ici le procès d’un parti en critiquant le comportement d’un de ses membres . C’est celui de la duplicité et de l’incohérence dont il est ici question. Du double jeu ( je ! ) entre des postures idéologiques , voire philosophiques et morales, et l’exercice d’un ou des pouvoirs, en politique surtout. Et ces dispositions d’esprit n’ont pas de frontières partisanes …

Sur le flanc droit politique, par exemple, j’ai connu un Président d’exécutif régional ultra libéral qui , au quotidien , agissait et décidait en interventionniste compulsif dans tous les secteurs de sa compétence ; y compris et surtout dans le champ économique …

Alors, pour en revenir à celui qui dirige notre région , Christian Bourquin , force est de constater que l’intérêt du pays, celui de son propre parti et de sa crédibilité passent après les siens . Ceux d’un homme et d’un  » militant  » qui pourtant sans trembler prétend les défendre …

C’est ainsi que se discréditent les hommes politiques, pas tous, et c’est heureux ; et que meurent avec eux les idéaux dont ils s’habillent …

L’Europe est ce que la France ne parvient pas à faire, c’est-à-dire une machine à compromis ! …

L'Europe est ce que la France ne parvient pas à faire, c'est-à-dire une machine à compromis ! ...

On approche du 25 Mai et des élections européennes . Avez vous entendu ou lu quelque chose qui présente la vérité de la politique menée par l’Union Européenne et du rôle – et du fonctionnement – de son Parlement ? Moi pas !

Je vous conseille donc de méditer ce bon papier d’Eric Le Boucher paru dans  » les Echos  » du 16 mai. Je ne vous en dirai pas plus et vous laisse goûter cet extrait où il est aussi question de la France et de sa classe politique :

Présenter le scrutin du 25 mai comme un match Juncker-Schulz est complètement factice. « Les programmes des deux grands partis européens (la droite du Parti populaire européen et la gauche du Parti socialiste européen) ne sont pas très éloignés l’un de l’autre et n’affichent, en réalité, que des nuances », note avec justesse Jean-Dominique Giuliani, le président de la Fondation Robert-Schuman. Il rappelle que Jean-Claude Juncker est un démocrate-chrétien luxembourgeois dont les « préoccupations sociales sont réelles » tandis que Martin Schulz est un social-démocrate allemand « réaliste au plan économique ». « Tous deux, poursuit Giuliani,siègeraient en France au centre et même ensemble au centre-gauche ! » Ajoutons que l’un comme l’autre parlent parfaitement français et sont des militants de l’axe franco-allemand (1). Pourquoi ne pas dire ces faits et continuer de nous emmener au cirque ? Pourquoi la classe politique française est-elle incapable d’expliquer la réalité de l’Europe ? Incapable de dire que l’Union n’est pas un combat mais tout l’inverse, l’Europe est ce que la France ne parvient pas à faire, c’est-à-dire une machine à compromis ? A Strasbourg, les alliances sont à géométrie variable : UMP et PS votent souvent ensemble et ils sont rejoints, dans 40 % des cas, par le FN et le Parti de gauche !
 

Un essai de circonstance de Pascal Perrineau : « La France au Front » !

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Présentation par JOSSELINE ABONNEAU :

À quelques semaines des élections européennes, scrutin de choix pour le Front national, le dernier essai de Pascal Perrineau s’impose à tout honnête homme qui ne borne pas sa compréhension du monde politique aux analyses mondaines parisiennes.

Observateur chevronné d’une formation dont il analyse depuis quarante ans les circonvolutions, l’éminent politologue du Cevipof expose comment la séquence électorale ouverte par les municipales, qui s’étire jusqu’en 2015 (sénatoriales, territoriales, régionales), offre à Marine Le Pen toutes les opportunités pour infiltrer le système politique. Et rebattre les cartes pour le PS, l’UMP et le FN, avec en ligne de mire la clé de voûte de la Ve Répu­blique, l’élection présidentielle de 2017.

Dans un concentré historique illustré de cartes et graphes qui se lit d’un trait, l’auteur plante le décor pour l’avenir d’un parti « ni tout à fait le même ni tout à fait un autre » car il a tout connu : la marginalité (1972-1982), l’entrée dans la cour des grands partis (1983-1998), l’instabilité des frondes et scissions (1999-2009), le renouveau et l’implantation nationale et locale d’une formation (2010-2014), qui, contrairement à la droite, a un chef, un programme, une unité affichée.

Bref, un FN en ordre de bataille porte voix de tous les malaises de la société dans une démocratie alanguie et submergée par le discrédit de la politique. « Gauche et droite sont en crise, l’une ne convainc pas, l’autre minée par un combat de chefs peine à accoucher d’une ­alternative crédible, le FN se nourrit de ce discrédit. »

Mais les choses changent avec Marine Le Pen dont le parti « aspire à sortir de sa dénonciation permanente à dégager des majorités d’idées, construire des alternatives et non plus seulement des protestations. Pour cela il a besoin d’aller au plus près des clivages qui traversent la société française, de les traduire sur la scène politique, de les organiser et de les exprimer afin de mobiliser les électeurs et de répondre aux demandes qui sourdent d’en bas ». Celui qui a théorisé le gaucho-lepénisme (basculement de l’électorat populaire de la gauche radicale et communiste dans le camp frontiste) met au jour les sources de la ­dynamique frontiste. Ces cinq fractures (économique, européenne, territoriale, sociétale et culturelle) qui brouillent la frontière gauche-droite, jettent le trouble dans les partis, ­dynamitent le consensus mou gauche-droite de notre démocratie libérale apaisée. Avec ses diables (l’euromondialisme, l’islamisme, le communautarisme, l’UMPS, les eurocrates, l’établissement, etc.) et son discours sur la nation, le FN donne une seconde jeunesse à l’idéologie comme force motrice de l’histoire. C’est, note Pascal Perrineau, « le seul parti capable de réinsérer dans le système politique ceux qui en sont sortis et d’attirer aux urnes des électeurs qui les boudent ». Quand bien même, la poursuite de sa progression lui commande de fédérer ses trois électorats fort dissemblables (les bourgeois droitiers, les gaucho-lepénistes populaires victimes de la désindustrialisation et les classes moyennes des lisières entre monde rural et monde urbain).

Quel avenir prédire à cette force de ­dé­stabilisation politique ? Un coup d’œil dans le rétroviseur de l’histoire de ­l’extrême droite en France, Pascal Perrineau s’avance sur le terrain glissant de la prospective. Avec l’habileté d’une dentel­lière, il échafaude plusieurs scénarios en évaluant leur « faisabilité »… non sans avoir constaté la forte droitisation de la société et des partis, ce qui, dans l’immédiat, peut partiellement se mettre au crédit du FN…

Valls , à Rome , affiche sa conception de la laïcité et trace sa route vers l’Elysée …

« Face aux religions, Manuel Valls n’est ni François Hollande ni Nicolas Sarkozy. Il n’a, vis-à-vis des questions religieuses, ni l’indifférence de l’actuel président de la République, ni la bienveillance de son prédécesseur.

Mais en représentant la France à la canonisation de Jean-Paul II et de Jean XXIII, le premier ministre fait plus que remplir une obligation protocolaire. Au titre de sa réflexion personnelle, il a toujours considéré que « la laïcité n’est pas le refus du sacré et des religions, mais l’acceptation de croire et de ne pas croire ». Au titre des considérations politiques, il affiche un impératif d’«apaisement» qu’il a énoncé sur les questions de société dans son discours de politique générale » … Ainsi commence l’édito de Guillaume Tabart dans le Figaro – la suite dans le fichier joint !