La SNCF est à la dérive avec une dette hors de contrôle passée de 44 milliards d’euros en 2010 à 62,5 milliards en 2016 ; un régime spécial des cheminots, avec des départs en retraite à 57 ans pour le personnel non roulant et dès 52 ans pour les conducteurs, qui coûte 4 milliards par an à la collectivité ; des charges d’exploitation : 22,2 Md€ financées à hauteur de 10,5 Md€ (soit 47 %) [1] par des dépenses publiques (et donc des prélèvements obligatoires) ; des capitaux propres négatifs pour – 5,9 Md€… Au total, la SNCF bénéficie bien d’un soutien de 14 milliards d’euros par an (l’équivalent du budget total de l’Éducation nationale), et ce pour une qualité de service, disons discutable (je suis gentil !). Dans ce contexte, l’État veut réformer, vite ; et le débat classiquement se polarise sur des positions idéologiques. Résumons !
À Droite, la réforme de la SNCF serait une réformette. Il serait nécessaire d’aller beaucoup plus loin :
Oui, je l’ai fait! Je l’ai lue la lettre de la ministre aux enseignants des collèges. Quel jargon! Évidemment, elle n’est pas de sa plume. Mais quand même! Comment peut-on laisser passer un texte aussi mal foutu et truffé d’euphémismes? Comment demander ensuite aux principaux et enseignants de collèges d’améliorer les capacités d’expressions écrites et orales de leurs élèves? Lourd et confus, on pourrait déjà éliminer la moitié de ses signes sans que son sens en soit altéré. Et que dire de cette novlangue tirée du charabia de l’industrie de la communication et des techniques du marketing? J’ai connu un temps où un Directeur de l’ENA, alerté par le « corps préfectoral » du lamentable « niveau » en français ( grammaire et orthographe ) des stagiaires de la prestigieuse école envoyés dans les préfectures, avait introduit dans le cursus de son établissement l’apprentissage élémentaire de notre langue commune. À l’évidence, les « énarques » qui peuplent les cabinets ministériels devraient retourner à l’école. Leurs ministres aussi…
« Les présidents des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, Martin Malvy et Damien Alary, se sont réunis en dehors du Languedoc, à Collioure, ce 29 décembre.
Enseignant à Sciences Po, Pierre Conesa est l’auteur de Surtout ne rien décider. Manuel de survie en milieu politique, ouvrage qu’il résume comme suit : «l’art de la non-décision consiste à agir avec méthode et savoir-faire, assurance et détermination afin de laisser les inévitables réformes aussi intactes que possible à ses successeurs.» Et d’en dégager quelques principes:
1er principe : Démonter la prétendue urgence de la réforme.
2ème principe : Énoncer des principes ambitieux et généreux qui expliquent la lenteur et la complexité de la réforme.
3ème principe : Étudier bien et longuement le problème : commissions, haut conseil, haute autorité, etc.
4ème principe : Toujours communiquer pour expliquer l’inaction : novlangue, complexité juridique, exemples étrangers non-transposables, etc.
5ème principe : Quand toutes les voies de l’inaction ont été explorées, il reste à créer de la complexité.
Les préfets sont mal gérés. Ce n’est pas la première fois que la Cour des comptes le constate, mais le référé publié ce mardi 23 septembre enfonce le clou.