Ce matin, ne me demandez pas pourquoi, je me suis arrêté quelques instants sur la page Facebook et le dernier post d’un ancien président socialiste du Conseil Départemental de l’Aude, encore très jeune cependant, appelant à la « mobilisation pour que les candidates NUPES l’emportent dimanche… » La présence de Carole Delga sur la photo de groupe, peut-être ? Enfin ! Toujours est-il que, cherchant toujours un point de vue inattendu ou insolite pour en tirer quelques « vérités », j’ai pêché dans le fil des commentaires sur sa dernière publication, cette petite perle sous la forme d’un très brillant dialogue entre un militant fatalement sceptique et un premier vice-président en titre, formidablement enthousiaste.
Le militant : « Il était temps que Carole Delga soutienne la NUPES. Quand je regarde la photo des deux candidates qui écoutent Carole Delga, je me demande quelles sont leurs pensées à cet instant…. Le V.P : « Comme j’y étais, je peux te le dire . Elles ont spontanément dit MERCI.. Et voilà , c’est assez simple la politique »
Qu’opposer à cette réponse d’une simplicité enfantine ?
Plus bas, toujours, dans ce fil de discussion très consensuel, un ancien et très éphémère ministre que j’ai connu honoraire quand il œuvrait dans l’administration du Département de l’Hérault, ose toutefois sentencieusement ce « vilain » trait :
« Cette femme (Carole Delga, c’est moi qui précise) est une girouette sans aucune morale ».
Ce qui est évidemment faux. Faux et vrai. D’abord la girouette a, en quelque sorte, une « morale », une fonction, une utilité ; et puis, pour rester sur un plan disons plus « philosophique », user d’un tel cliché c’est confondre fidélité – en l’occurrence à un parti et à ses dirigeants – et morale ; morale publique et intérêt politique ; intérêt politique et « défense des valeurs » etc. Bref, oublier que, dans ce domaine, l’intérêt est la règle et la morale l’exception. Ce qui, en ce sens, fait de la girouette, il est vrai, l’image même du politique.
Après les déserts d’Arabie et les plages cubaines, Hollande hier discourait dans la cité médiévale de Carcassonne. Il pleuvait! Et le « Nord » y soufflait en rafales. La République y fut louée et sa politique vantée. Le Dôme vibrait sous les applaudissements des élus invités. L’ivresse des campagnes, en ville et entre soi! « J’ai fait des choix, tout pour l’emploi, tout pour la jeunesse, tout pour l’avenir. Prenez mon discours de mai 2012 au Bourget, et vous verrez que je tiens le cap. Il y aura le Bourget 2012 et maintenant Carcassonne 2015 ! » Ciel incertain, ce matin. Des nuages! Qui courent toujours dans le même sens… Il pleut toujours où c’est mouillé…
André Viola a donc été hier matin président du Conseil départemental de l’Aude à l’unanimité moins un bulletin blanc (le sien) . Les deux seuls conseillers départementaux UMP élus dimanche dernier dans l’Aude ont voté pour lui, ce qui suscite l’interrogation de la presse locale et la réprobation d’une certaine fraction de la droite départementale. Pas la mienne, en tout cas, et ce pour au moins deux raisons. La première est qu’il n’y avait aucun enjeu de pouvoir dans ce troisième tour, et la seconde parce que ce binôme Martin-Marie-Christine Théron-Chet a bénéficié du soutien du PS face au candidat du FN, au second tour de ces départementales. Un geste de courtoisie et d’élégance républicaine!