Un après midi paisible à rêvasser sur ma terrasse.[…]

 

   

Un après midi paisible à rêvasser sur ma terrasse. Dans mon champ de vision, un anarchique agencement de toits diversement ocrés et la plus vaste étendue d’un ciel uniformément bleu – que constellent cependant de rares petits nuages gris, épars. Un corbeau repose sur le rateau d’une antenne de télévision du voisinage, indifférent aux troupes de martinets qui crient et s’agitent en tout sens au dessus de nous. Au loin, une couche épaisse de brume tapisse le massif de la Clape. L’air est doux, et le silence profond. Rien d’humain ne trouble ce moment de quiétude propice au vagabondage d’images et d’idées. Nées sans raisons, je n’en retiendrai finalement que de fragiles esquisses. Une cloche sonne trois heures ; l’air soudainement devient plus lourd. Le dernier coup cependant redonne de l’élan à mes songes. Tout est oublié des humeurs de la veille, des choses vues et des mots lus – et entendus. De ceux qui avilissent l’esprit et donnent la mesure du commun. Ainsi, plus dense est le sentiment de vivre. Comme certains soirs d’été, quand le balancement des vagues couvre le mouvement du monde.

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