Les projets de prison et d’aire de grand passage ne doivent pas cacher la forêt proliférante des zones pavillonnaires et d’activités…

       

Voilà un sénateur membre du PS assumant une ligne politique résolument opposée à celle du gouvernement et du Président de la République expliquer à (et dans) la presse et aux personnes qui refusent l’éventuelle implantation d’une prison souhaitée par les élus de ce territoire dans une zone comprise entre Narbonne et Marcorignan, qu’il allait proposer à Emmanuel Macron lui-même (sans rire !) de la déplacer dans le secteur du Lézignanais. Ce qui serait du plus haut comique s’il ne nous prenait pas pour des imbéciles, ou des « dindons ».

La guerre du rail n’aura pas lieu…

La SNCF est à la dérive avec une dette hors de contrôle passée de 44 milliards d’euros en 2010 à 62,5 milliards en 2016 ; un régime spécial des cheminots, avec des départs en retraite à 57 ans pour le personnel non roulant et dès 52 ans pour les conducteurs, qui coûte 4 milliards par an à la collectivité ; des charges d’exploitation : 22,2 Md€ financées à hauteur de 10,5 Md€ (soit 47 %) [1] par des dépenses publiques (et donc des prélèvements obligatoires) ; des capitaux propres  négatifs pour – 5,9 Md€… Au total, la SNCF bénéficie bien d’un soutien de 14 milliards d’euros par an (l’équivalent du budget total de l’Éducation nationale), et ce pour une qualité de service, disons discutable (je suis gentil !). Dans ce contexte, l’État veut réformer, vite ; et le débat classiquement se polarise sur des positions idéologiques. Résumons !

À Droite, la réforme de la SNCF serait une réformette. Il serait nécessaire d’aller beaucoup plus loin :

Le Grand Narbonne et la Narbonnaise menacés par l’étalement urbain !

 

Centres-ville de Narbonne-Marcorignan (vue aérienne). Entrée de ville centre et lotissement…

   

j’ai récemment consacré un billet « aux dindons de la farce Marcorignan »  – un collectif qui s’oppose aux projets de construction d’une prison et d’une aire de grand passage à l’entrée de leur village – en soulevant une question qui va bien au-delà de celles posées par les intéressés (je signale au passage qu’une chaîne humaine est prévue le 4 mars, à 16 heures, aux portes de Marcorignan). Ces projets, je les conteste aussi,  en effet ; et ce pour des raisons de fond qui tiennent à la politique d’aménagement menée dans cet espace sensible de la narbonnaise. [1]

l’AFEP, le lobby patronal des Grands Corps…

 

Ambroise ROUX (1920-1999), PDG de la Compagnie Générale d’Electricité (photo Guy Le Querrec/Magnum Photos, s.d.)

 

Je reprends ici, in extenso, avec son autorisation, l’article publié par mon ami Alexandre Moatti dans son blog : « Les zélites en France, histoire(s) » (dont je conseille vivement la lecture) :

 

L’AFEP (Association française des entreprises privées) étant sous les feux de l’actualité (on parle d’un code de gouvernement des entreprises, créé en 1995, réactualisé récemment — dont j’ignorais comme beaucoup sans doute l’existence ; des universitaires ont écrit une tribune dans Le Monde du 20 février 2018 à ce propos, notamment sur la rémunération des patrons), je me décide à accélérer ce billet que je voulais faire sur l’AFEP de longue date. La page Wikipédia de l’AFEP étant très lisse, ou lissée, quelques compléments sont nécessaires.