Le Père Noël supplicié !

levy_strauss_pere_noel_supplicie.jpg

 

Ce sera mon petit cadeau de Noël à mes fidèles lecteurs. Quelques pages de Claude Lévi-Strauss publiées en 1952 dans la revue  » Les Temps Modernes « , le numéro 77. Un texte  devenu depuis un Classique, dans lequel sont balayés un certain nombre de clichés,  lieux communs et autres contre vérités… De quoi passer ces fêtes sans rester « idiot ». Bonne lecture :  » Le Père Noël supplicié «  .

La démocratie n’aime pas les « Grands Hommes » !

 pantheon_c2ab-aux-grands-hommes-la-patrie-reconnaissante-c2.jpg

 
 

Contrairement à mes habitudes, je vous renvoie pour ce faire à la tribune de Brice Couturier de ce matin sur France Culture. En voici les premières phrases : « Les héros, les grands hommes, les fondateurs d’Etats, les législateurs à la Lycurgue et Solon n’ont pas bonne presse en nos temps démocratiques. La démocratie n’aime pas ceux qui s’élèvent au-dessus de la moyenne. Peut-être parce que les héros nous font singulièrement défaut, leur absence nous renvoie à la médiocrité de l’époque : elle ne suscite plus de vocations…

Jean Claude Pirotte est aussi un peu d’ Aude !

 

1491726_781123405246580_948224_n.jpg

Jean Claude Pirotte écrit des poèmes et des récits dans une langue magnifique. Né en Belgique sous la pluie… Il a exercé par défaut la profession d'avocat pendant onze ans; il défendait les exclus, les marginaux, des délinquants, les pauvres, les immigrés. Choisissant la cavale plutôt que la prison, faussement accusé de complicité d’évasion d’un de ses clients, il commence alors une vie d’errance et de clandestinités dans toute la France profonde, avec une prédilection pour les terres à vignobles ; jusqu’à se poser quelque temps dans l’Aude, dans une maison du village de Montolieu, près de l’égliseAujourd’hui, il vit à La Pannebourgade flamande à 25 kilomètres de Dunkerque, dans le «  capharnaüm d’un déménagement annoncé faute de droits d’auteurs suffisants pour assurer le droit d’ici demeurer… ». C’est donc de Flandres que nous vient ce dernier et merveilleux petit livre : « Brouillard, aux éditions du Cherche Midi. » Un voyage intérieur où il se souvient de ses lectures : Larbaud, Thomas, Dhôtel…, d’un village, de sa petite fille… Les phrases de Pirotte vous tombent dessus , et ne vous quitte plus leur douce et tendre mélancolie. Certaines, sur la vigne et le vin, sont sans doute parmi les plus belles qui aient jamais été écrites : « Je sais vraiment peu de choses. On croirait même que je ne sais rien. Il convient parfois de tromper son monde. J'écoute parler le vent qui vient de la mer avec son goût salin, et le terroir qui recueille la lumière du ciel et porte la vigne, j'écoute le feu qui brûle et accorde ses fibres, et je recueille aussi la parole silencieuse du temps. » Et celle ci encore: « Je crois, oui, je crois que la vie, le vin, ne cessent de nous ménager des surprises en nous restituant le passé, l'enfance, les belles images au détour d'une ruelle, ou dans l'éclat soudain de l'automne jaillissant d'un vignoble. » (Jean-Claude Pirotte, Autres arpents). Et enfin: « L'écriture est la quête d'un vin qui n'existe pas. » Lisez vite Pirotte !

L’imposture de l’art contemporain s’expose à la FIAC.

th.jpeg

 

 

Je viens de lire la chronique de Brice Couturier sur, disons «  l’économie de l’art contemporain », texte dans lequel il montre que le pouvoir y est détenu par les collectionneurs en connivence avec les galeristes . En conclusion , il se demande à quoi peuvent bien servir ces collections d’objets aux formes les plus saugrenues actuellement exposées à la FIAC de Paris. J’ai le souvenir de m’y être promené avec certains de mes amis férus d’art contemporain qui, tous les dix mètres, ne cessaient de répéter « c’est intéressant, c’est intéressant ! », sans jamais pouvoir répondre à ma question : « mais quoi d’autre, quoi d’autre ? ». Dire que je m’y suis ennuyé serait en dessous de la vérité. J’y ai surtout vu une immense imposture orchestrée par de jeunes et moins jeunes marchands  au style vestimentaire légèrement décalé: celui de leur clientèle, cette grande bourgeoisie financière qui fait les cotes , avec le zeste de petite provocation qui sied à tout contemporain aisé et branché.  André Blanchard exprime bien le fond de ma pensée sur ce sujet : « Si familièrement sollicité, je ne me fais pas prier pour placer ma salade, toute prête depuis le temps que je fulmine en voyant certain public qui simule de mouiller devant la peinture. « Foin du snobisme, dis-je, c’est une matière où je n’entrave pas grand-chose, qui m’ennuie en rien de temps même. Si ! si ! non, ne me faites pas crédit de ma franchise, tout le plaisir est pour moi : que voulez-vous, arrive un âge où on fait copain-copain avec ses tares… Donc, face à un tableau, soit j’aime, d’instinct, soit je déteste, itou, soit cela me laisse de marbre, et sans qu’il y ait bien souvent le moindre rapport avec la valeur du tableau. Je crois que, de tous les arts, la peinture est celui où le jugement se révèle le plus délicat, pour un profane s’entend. » Mais, poli, je m’abstiens d’ajouter le fond de ma pensée, savoir que, de tous les arts, c’est aussi celui où l’imposture est la plus aisée – à l’opposé : la musique. »