C’est un restaurant musical comme on en voit dans certains films américains, entre Narbonne et Gruissan. Au milieu de nulle part , Sylvain, le jeune maître de maison, sait accueillir ses clients amateurs de jazz et de bonne musique autour de menus simples et savoureux. L’ambiance en salle, en terrasse ou sur l’ancien chemin de halage respire » l’esprit du lieu » : un ilot cerné par les eaux d’étangs et de rizières. Le soir venu, ses lumières clignotent sur celle du canal de la Robine. En toile de fond, la » Clape » offre ses formes lascives, que le soleil couchant caresse de nuances cuivrées. C’est un endroit, comme ce soir d’été, où l’on rencontre une amie danoise perdue de vue, une petite troupe de sexagénaires anglo saxons descendus d’un village des Corbières, un inconnu venu en Panhard de collection, dont je sais à quel point sa restauration fut difficile, un fonctionnaire démissionnaire faisant office de serveur, des musiciens de Toulouse venus en spectateurs et d’autres personnages assemblés ici dans une joyeuse et nostalgique ambiance des années 60. Sur scène les Oldies, nous remettaient en tête et en corps ACDC, les Stones, Hendrix, The Animals… la joie et l’insouciance d’une génération qui vit se briser les codes et les moeurs d’une société bloquée : les français s’ennuyaient disait-on !… C’était un soir d’été , au Tournebelle, loin, très loin des médiocres » animations » bistrotières des centres-ville alentours et d’un pseudo festival de jazz . Au plus près de ce qu’offre de sincérité un paysage à nul autre pareil. Si par bonheur ou par hasard vous prenez l’envie de vivre quelques heures hors de la vulgarité marchande quotidienne , c’est à la Guinguette qu’il vous faut rendre. A minuit ou à la pointe du jour, quand s’éteignent les lumières et que les yeux brillent, les rizières ressentissent du chant d’amour des grenouilles…
Ce matin, de bonne heure, avant de prendre connaissance de l’actualité nationale et locale, j’ai parcouru sur mon compte Amazon.com, les notes prises au fil de mes lectures sur ma Kindle . J’ai retenu celles ci, tirées de l’essai de Simon Leys : « Le bonheur des petits poissons ».
Un article fort intéressant , et instruit, sur la fusion des régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénnées , que nos élus régionaux, dont l’inculture historique et géographique laisse pantois , devraient lire – il ne prend que quelques minutes – pour ne plus nous assommer de pauvres arguments afin de justifier, dans un front régional inédit rassemblant le PS, l’UMP et le Front National, un statut quo dont plus personne ne peut désormais ignorer la seule logique corporatiste et rentière.
Les fidèles de ce blog savent que Christian Bobin figure en bonne place dans ma bibliothèque . Il n’est pas seulement le poète des » petites choses » qu’en disant il craint de nous blesser . Il sait aussi , dans sa merveilleuse prose, trouver la source de nos irritations. Et on se sent moins seul devant le spectacle du monde. Celui qui nous est présenté par le petit écran. Un spectacle auquel nul d’entre nous – ou si peu – ne peut échapper … En mettant ses mots sur cette douloureuse contradiction, Christian Bobin nous aide à la vivre ; et on se sent moins seul … Voici :
Ma.27.3.2024 Dimanche au cinéma (Théâtre+Cinéma Scène nationale Grand Narbonne) « Laissez-moi » de Maxime Rappaz, avec Jeanne Balibar, Thomas Sarbacher, Pierre-Antoine Dubay. Un train au cœur de la […]
Di.25.3.2024 « Les hirondelles buvaient déjà au lavoir et happaient les éphémères, quand ma « compagnie » s’en alla. L’air avait son goût usagé d’après-midi, et la chaleur était grande sous le soleil […]