Royal Aubry, le débat n’est pas clos…



Un certain nombre d’analystes de la vie politique française, comme Olivier Duhamel notamment, expliquent les difficultés et les divisions du Parti Socialiste par le fait que ses dirigeants et ses militants ( pour l’essentiel des élus locaux ou des collaborateurs d’élus aspirant à l’être ) n’ont aucun intérêt à détenir le pouvoir national, au risque de perdre leurs rentes locales, quasi assurées dans une situation d’opposition.
Nous serions donc installés dans un nouveau type de cohabitation où le national serait dévolu à la droite et le local à la gauche.L’argument est sans conteste sérieux et met en lumière, sous l’apparente irrationalité du dernier congrès de Reims et de ses suites, la conduite, elle, parfaitement rationnelle de ses principaux acteurs. La version politicienne de l’ hégélienne  » ruse de la raison  » en quelque sorte. Mais qui me semble occulter un autre  » surmoi  » tout aussi puissant, celui de son vieux fond révolutionnaire, marxiste et anti-capitaliste  qui  l’empêche de souhaiter à tout prix l’exercice du pouvoir, d’être tout entier tendu vers lui.
Dans l’esprit de beaucoup de ses dirigeants, en effet, cet exercice du pouvoir ne vaut qu’à la condition de pouvoir engager des réformes  » substantielles ou structurantes  » ,  » d’éclairer l’histoire  » . A quoi bon gouverner donc, si les conditions économiques du moment empêchent une politique généreuse de dépenses et un accroissement sensible de la redistribution? Reste un dernier facteur en prendre en considération, et non des moindres, à savoir le blocage politique et intellectuel de prendre acte que nous vivons dans un régime présidentiel et en démocratie d’opinion. Et dans tirer toutes les conséquences en termes d’organisation, de doctrine et de stratégie.
Contrairement à ce qu’en ont rapporté les médias, c’est bien ce débat là qui est engagé chez les socialistes français.Et la victoire à l’arraché et dans la confusion politique de Martine Aubry ne l’a pas clos.Sauf à postuler évidemment qu’elle sera capable, avec Hamon, Fabius, Jospin et Emmanuelli de faire sauter ces trois grandes inhibitions. Ce que je ne crois pas! La plus décomplexée pour ce faire étant indiscutablement, quoique l’on puisse penser de sa personnalité et de ses  » capacités « , madame Royal…

La démocratie n’est pas simple.

Philippe Val, n’écrit pas que des bêtises, il écrit même plutôt bien:

« Ségolène Royal n’aime pas le Parti, qu’elle veut remplacer par une foule à 20 euros plus sensible à la prédication qu’à la réflexion et à l’expertise, elle évite le Parlement, et oppose le bon sens régional — où la démocratie est censée être plus directe, ce qui, d’ailleurs, est faux — à la complexité nationale — où la démocratie est forcément représentative. Pour elle, chaque problème national doit être réglé par le niveau régional. Par exemple, les prisons sont un scandale d’inhumanité ? Confions leur gestion aux Régions. Les conditions de détention changeront du tout au tout d’une Région à l’autre ? L’égalité républicaine deviendra un vain mot ? On s’en fout. Par cette attitude vis-à-vis de la représentation, Ségolène Royal est vraiment dans l’air du temps. Les corps intermédiaires font l’objet d’une solide méfiance. Le savoir n’est pas en vogue. La société n’a guère d’estime pour ses professeurs, ses journalistes, ses médecins des hôpitaux, ses magistrats, ses artistes, ses politiques… Elle a tort. Ils sont censés, à divers niveaux, s’interposer entre la violence du pouvoir et le corps du citoyen. Les médias permettent aux démagogues de faire croire que tout irait mieux si on se « parlait en direct ».sans tous ces parasites d’intermédiaires. Cet éloge d’une démocratie plus simple marque, en réalité, le désir d’un pouvoir sans obstacle. La démocratie n’est pas simple. C’est une culture subtile, qui, au contraire, gagne en efficacité à mesure qu’elle gagne en complexité. Le travail des hommes et des femmes politiques consiste, entre autres choses, à nous élever et à nous intéresser à cette complexité. On est loin du compte. »

Philipe Val, Charlie-Hebdo

En politique il n’est point de parti de la vertu.

pas content

L’ ancien maire de Narbonne: Michel Moynier, apolitiquement divers droit , prend à témoin la presse locale et l’opinion du mauvais traitement que le nouveau: Jacques Bascou, apolitiquement socialiste, lui infligerait: exiguité des locaux mis à disposition de son groupe, téléphonie défaillante, balayage et dépoussiérage fictifs…

O sole mio…

Dans Le Point.fr, ceci :

« À quoi tient un congrès du PS… Si Bertrand Delanoë avait accepté l’offre des ­socialistes marseillais, c’est sa motion qui serait arrivée en tête le ­6 novembre. Le duel de dames n’aurait pas eu lieu, les contestations qui ont suivi pas davantage. Avec des « si », on mettrait Paris (et son maire) en bouteille, mais il s’en est bel et bien fallu d’un cheveu. Mi-septembre, le chef des socialistes marseillais, Jean-Noël Guérini, a dépêché son bras droit, Patrick Mennucci, pour négocier le ralliement des Bouches-du-Rhône. Rendez-vous a été pris avec Harlem Désir, lieutenant de Delanoë, dans un café proche du siège de Solferino. Si le deal n’a pas été scellé, c’est que le maire de Paris jugeait exorbitantes les conditions des Marseillais (notamment la tenue de primaires ouvertes à toute la gauche pour la présidentielle) et qu’il ­réprouvait les pratiques d’une fédération contrôlée par Guérini d’une main de fer. « Faire de la politique, c’est avoir une ligne et des principes », commente Harlem Désir. Ségolène Royal, elle, a topé sans ­hésiter. Résultat : elle a hérité de 4 300 voix dans les seules Bouches-du-Rhône. De quoi distancer largement ses rivaux… »

Même opération mains propres (!!!) dans l’Hérault où G. Frêche a troqué les voix de ses fonctionnaires territoriaux et de ses obligés contre sa réintégration au parti.Raté! Comme quoi la rénovation des moeurs et des pratiques promu par Ségolène passe aussi par des alliances méditerranéennes aux accents disons, pour rester courtois… napolitains. Je l’imagine tenant par la main Guérini et Frêche :  » Fra…ter…ni…té… »  » Fra… … … » …

 » Moi, je vais vous dire… »

 

  » Moi, je vais vous dire…  » l’expression qui revient sans cesse et en boucle dans la bouche de Ségolène quand elle implore, interroge ou apostrophe. Ce  » moi, je  » qui signe son projet : être élue à la présidentielle, sa conception du parti: une masse de supporters opiumisés à l’image, son programme: une république de gogos adoratifs. Et ses moyens? les fédérations clientélistes du Sud et les stars du spectacle.Un oxymore social ! Bref, Ségo est  à Martine, ce que Nicolas était à Dominique. On comprend pourquoi Valls et Mignard veulent assigner devant la justice et l’opinion la félone Aubry.Et que le véritable inspirateur de madame Royal est monsieur Sarkozy…