Un moment de la vulgarité de ce monde !

 

Unknown-3« La nuance voile la brutalité du monde. » Et la grossièreté l’habille. Comme dans cet échange ( !) entre D. Alary et C. Bourquin, respectivement Président du Conseil Général du Gard et Président du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon. Le premier, battu par le second à la présidence de la Région, bien qu’appartenant tous deux au même camp, a cette phrase : « Si j’avais été président, je me serai servi un peu » (dans les caisses de la Région, bien entendu !). Pour préciser, hilare, qu’aujourd’hui : «  Si j’ai un peu plus que les autres…. (c’est que) voilà les autres n’ont pas été candidats ». Le tout servi devant un aréopage de journalistes béats et complices. Un moment de la vulgarité de ce monde !

La rue et les urnes.

 

imgresAvec la fin des dictatures dans le monde arabo-islamique, la mise en place de premières élections libres se traduit par une nette victoire des partis se réclamant d’un islam plus ou moins modéré. C’est le cas en Tunisie et en Egypte. Et même au Maroc ! Mais ce qui nous intéresse ici, c’est plutôt le désarroi de nos élites politiques et médiatiques face à ce phénomène, pour elles, inattendu. Comment ! ce qui nous était montré tous les jours sur nos écrans et dans nos journaux ne reflétait pas la réalité du mouvement social à l’œuvre dans ces pays ? Ces jeunes gens modernes de la « génération Facebook » n’étaient donc point l’expression d’une volonté majoritaire d’en finir avec le despotisme ? A ces deux questions, la sanction des urnes vient d’apporter, encore une fois, une réponse nette : il ne faut pas confondre le pouvoir de la rue et celui des électeurs. Le premier peut faire basculer un régime, le second gagne souvent, pour ne pas dire toujours, contre le premier. L’éternelle ruse de la raison…

 

Bonne chance, Codor!

 

 

 

Pendant la dernière campagne des élections régionales, j’ai écrit,  ici, ce que je pensais du soutien apporté par Didier Codorniou au Président sortant Georges Frêche. Un soutien qu’il a payé, avec quelques uns de ses amis, d’une exclusion du parti socialiste. Aujourd’hui, on lui demande, la main sur le cœur, de le réintégrer. Ce qui entraînerait conséquemment l’arrêt brutal de ses ambitions parlementaires. Une ficelle un peu grosse en effet. Mais là n’est pas le plus important à mon goût. Ce qui, au-delà de nos relations amicales, me le rend cette fois ci humainement et psychologiquement plus proche, s’apparente à un certain sens de la dignité. Fidèle et constant dans ses prises de positions pro-frêchistes, il éclaire, par ses déclarations de ce matin dans la presse locale, la duplicité de ses propres amis politiques locaux : « …bien entendu que je reviendrai un jour dans la famille socialiste, sauf que c’est moi qui déciderai du moment. Car je ne veux plus être dépendant du parti comme j’ai pu l’être ».On retrouve en cette circonstance le « petit prince de l’Ovalie » qu’il fut. Suerte, Didier !

 

Est-il encore possible de faire campagne?

Pourquoi n’est-il plus possible de faire campagne en France? Comment  imaginer en effet une concurrence programmatique gagée sur croissance et dépenses publiques dans un contexte où la perte du triple A de la France ferait exploser le plan de sauvetage de la Grèce et conséquemment l’Euro? L’analyse de Jean Marc Daniel:

Personne ne ment autant que l’homme indigné!

   
Nietzsche qui parfois voyait juste, avait mis en garde : « Personne ne ment autant que l’homme indigné » (Par delà le bien et le mal). Un homme qui, passé un certain âge, n’est plus seulement dans le mensonge, mais dans l’imposture. Quand on a 17 ans, on peut mentir par ignorance et idéalisme. A plus de 80, non ! Au premier, je lui reprocherais de ne pas l’être. Le second, vieux routier de la politique, me scandalise. Lui, sait ! Il sait pour qui il roule, mais ne le dit pas. Il sait que la rage, la vraie, c’est contre plus de trente ans de gabegie budgétaire qu’elle devrait s’exercer. Il sait aussi notre arrogance bien française à s’en prendre à l’Europe quand elle nous sermonnait sur nos dépenses publiques. Comme il sait à présent qu’elle seule peut nous sauver du désastre. Il sait encore qu’on ne peut reprocher à des prêteurs de se soucier d’être remboursé et de douter des capacités des Etats à y faire face. Il sait enfin que si ces « abominables marchés » s’invitent dans le débat présidentiel ce sont la gauche et la droite confondues qui en sont responsables. Comme il sait que nous n’avons plus d’échappatoire possible aujourd’hui : Moody’s vient de mettre la France sous surveillance et tout ce qui dorénavant sera dit et proposé par nos candidats sera évalué et sanctionné par cette agence de notation. Voilà ce que masque sous ses airs de vieil homme narcissique et satisfait un Stéphane Hessel et tant d’autres enchanteurs de rêves. Et qui m’indigne ! Au plus haut point.
 
 
 

Articles récents