Chronique de Narbonne: Au Grand Narbonne, le rond-point de la discorde pose une vraie question de fond.

Unknown-1Tiens voilà un vrai débat de fond sur ce que doit être le périmètre d’intervention d’une communauté d’agglomération en général, et celui du Grand Narbonne en particulier. La polémique lancée par Michel Py, le maire de Leucate, après qu’une vingtaine d’élus d’opposition, comme lui, du « groupe d’ouverture » présidé par Didier Mouly, auquel il n’appartient cependant pas,  se soient abstenus sur l’aménagement d’un rond-point giratoire sur la RD 627 s’y prête, si je puis dire, à merveille. À noter que Didier Mouly a voté pour, alors que Bertrand Malquier s’est abstenu – Tiens , tiens ! Mais allons à l’essentiel et écartons tout de suite le procès en « utilité » de ce rond-point: personne ne la conteste, semble-t-il. Non la seule question posée dans cette affaire est celle de savoir si le Grand Narbonne doit intervenir sur ce dossier en co-financement  d’une compétence strictement Départementale. La réponse est non! Et ce pour plusieurs raisons.

Chronique de Narbonne: « L’étang est avec la rue des Marchands mon domaine et mon champ de manœuvre… »

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Une page de Benjamin Crémieux:

« L’étang est avec la rue des Marchands mon domaine et mon champ de manœuvre. C’est de là que je bondirai un jour à l’assaut du monde.

Au bord d’un étang pareil à celui-ci, Achille venait, guidé par le Centaure Chiron, s’exercer à tirer de l’arc, à sauter, à forcer les cerfs et les lévriers à la course. C’est d’une rue bordée de boutiques pareilles à la rue des Marchands que Diderot, le fils du coutelier de Langres, Rousseau, le fils de l’horloger genevois, s’élancèrent vers la gloire. J’imagine, dans une édition future du Larousse, le début de ma biographie : « Rigaud (Jean-Hippolyte), né à Auzargues, le 12 novembre 1899, d’un père établi chapelier dans cette ville. Passe son enfance et fait ses premières études dans sa ville natale…

Je serai Rigaud, le fils du chapelier d’Auzargues, et des petits garçons, dans l’arrière-magasin de leur père, rêveront d’une destinée semblable à la mienne. Auzargues n’a encore fourni à la France aucun grand homme…

Réforme territoriale : Les sénateurs radicaux de gauche à la manoeuvre contre la fusion du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées…

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Le premier ministre va donc ouvrir mardi après-midi les débats sur la réforme territoriale avec une nouvelle carte des régions que le Sénat (à majorité de gauche à l’époque) avait rejeté en première lecture. La commission spéciale, présidée par Jean-Jacques Hyest (UMP, Seine-et-Marne), a – c’est la grande nouveauté – adopté un texte avec 25 amendements qui sera soumis à l’appréciation des sénateurs, dans un contexte qui transcende les clivages droite-gauche.

Benjamin Crémieux, un éminent narbonnais, grand critique littéraire et romancier…

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Longtemps j’ai écouté, tous les samedis matins, sur France Culture, loin de Narbonne, la ville natale de son père et la mienne, Francis Crémieux et son émission le Monde contemporain, animée avec Jean de Beer. Deux talents, deux personnalités aux fortes convictions; deux voix politiquement très opposées et cependant profondément respectueuses l’une de l’autre.  Journaliste communiste écarté de l’antenne en novembre 1948 en raison de sa participation à une manifestation devant les studios de la Radiodiffusion française, Francis Crémieux n’est réintégré dans son poste de rédacteur en chef qu’en 1981. Jean de Beer, lui , était gaulliste et chrétien. Ancien secrétaire général du Pen Club français, il est l’auteur de plusieurs essais tel le Tombeau de Jean Giraudoux (1952), une étude sur Montherlant ou l’Homme encombré de Dieu (Grand prix de la critique 1963), notamment.

Chronique de Narbonne: La revanche de Didier Mouly et l’ambition de Bertrand Malquier…

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Dans l’Express du 22 au 28 octobre, un dossier signé Manuel Cudel sur Narbonne : la revanche de Didier Mouly, ses premiers pas à la mairie, ses relations avec le Grand Narbonne et Jacques Bascou son président, ainsi qu’avec son adjoint Bertrand Malquier. Concis, bien documenté et très construit, on en tire, à la lecture, une image assez nette des deux personnalités autour desquelles est bâtie cette « enquête » . Celle de Didier Mouly d’abord,  en successeur d’un père toujours présent dans la mémoire collective des narbonnais et  à l’aune duquel il se sait perpétuellement jugé, celle de Bertrand Malquier ensuite, son jeune premier adjoint à l’ambition affichée et au désir manifeste d’un jour régner. Deux personnalités, deux profils, deux caractères opposés jusque dans leur  manière d’être et de se « mouvoir » dans l’espace public.  Le sérieux  conventionnel d’un avocat d’une petite ville de province au style vestimentaire un brin désuet – une marque de famille – de Didier Mouly, tranche en effet avec la nonchalance élégante  d’un Bertrand Malquier à l’allure moderne et au look « branché » – une marque de notre époque, qui se veut « cool ». Unis dans la conquête et l’exercice du pouvoir, très vite les trajectoires et les « images » des deux hommes ont divergé. D’autant que contraint à une cohabitation conflictuelle avec Jacques Bascou, qui a conservé l’Agglomération, Didier Mouly doit partager ce qui lui « reste de prérogatives avec son premier adjoint, Bertrand Malquier, devenu un véritable vice-maire « . Un vice-maire qui, chargé d’auditer la maison Nouveau Narbonne, aurait prononcé cette phrase rapportée par Manuel Cudel : « Il me fallait un Mouly, mais je voulais Didier Mouly » . Une petite phrase lourde de sous entendus que les amateurs  apprécieront  … Le fait est que cette « disjonction » donne la nette impression d’un pouvoir « incohérent » , sinon sur le fond en tout cas dans sa forme. On pourra me faire observer que 6 mois à peine son installation, on peut le comprendre. Certes! Mais c’est aussi dans  les premières initiatives prises, les premiers  « gestes symboliques » que se fixent les « images », les représentations des acteurs de la scène politique. J’en conviens aussi, rien n’est définitivement figé, bien heureusement  – dans la vie en général, comme en politique en particulier – ni en forces, ni en faiblesses et on aurait tort, à gauche et dans son propre camp, de sous estimer l’énergie, la volonté et la capacité de Didier Mouly à s’imposer durablement dans le paysage politique narbonnais. « Né de père connu », ne tient-il pas les clefs d’une revanche sur un destin familial et personnel qui le tenait dans l’ombre de son cabinet … Et ne dit-il pas déjà que son intention est bien de « rempiler ». Pour le prouver!…

PS:  Chez mon marchand de journaux, il reste encore des exemplaires de ce numéro de l’Express, disponible aussi ailleurs … La pile, il est vrai, diminue à vue d’oeil …