La lumière compromise!

direct sun light


Mes pages :

Paul Valéry — Regards sur le monde actuel, page 123 de cette édition électronique. Texte daté de 1939

«Parmi tant de progrès accomplis, il n’en est pas de plus étonnant que celui qu’a fait la lumière. Elle n’était, il y a peu d’années, qu’un événement pour les yeux. Elle pouvait être ou ne pas être. Elle s’étendait dans l’espace où elle rencontrait une matière qui la modifiait plus ou moins, mais qui lui demeurait étrangère. La voici devenue la première énigme du monde. Sa vitesse exprime et limite quelque chose d’essentiel à l’univers. On pense qu’elle pèse. L’étude de son rayonnement ruine les idées que nous avions d’un espace vide et d’un temps pur. Elle offre avec la matière des ressemblances et des différences mystérieusement groupées. Enfin cette même lumière, qui était le symbole ordinaire d’une connaissance pleine, distincte et parfaite, se trouve engagée dans une manière de scandale intellectuel. Elle est compromise, avec la matière sa complice, dans le procès qu’intente le discontinu au continu, la probabilité aux images, les unités aux grands nombres, l’analyse à la synthèse, le réel caché à l’intelligence qui le traque et pour tout dire, l’inintelligible à l’intelligible. La science trouverait ici son point critique. Mais l’affaire s’arrangera.» 

L’homme est un animal imitatif.

  Le Secret Mes lectures:

William Wilkie Collins (1824-1889) était l’ami et le rival de Dickens. Borges a chanté ses louanges. Il est l’inventeur, d’une certaine manière, du thriller moderne. Je viens de terminer la lecture de ce roman:  » Le secret « ; le plus noir qu’il ait jamais écrit. Formidable roman! A l’anglaise, et dans le style dit victorien… A l’emplacement 1431 de ma liseuse Kindle, ce passage…

Une France indécrottablement monarchiste!

 

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La France n’est jamais elle-même qu’en ces temps de « vœux ». Indécrottablement monarchiste ! Du palais présidentiel jusqu’à la plus mesquine sous préfecture, en passant par les différents hôtels : de ville, de département et de région, tout ce que ce pays rassemble de notables, de courtisans, d’affidés, d’adeptes, de quémandeurs et de mercenaires se rassemble pour écouter l’oracle en chaire. Une pratique de « cour » qui fait tâche d’huile dans toutes nos institutions civiles et privées. Ainsi, dans ma petite ville, hier, le Président de la MJC formait-il ses vœux, après que son député-maire les ai faits la veille. Et tout ce petit monde crédule ou intéressé attendant avec impatience, et inquiétude, pour certains, de recevoir la consécration du petit carton de la sous-préfète. Du pain béni pour nos journalistes locaux qui, malheureusement, n’ont pas le talent de plume d’un Saint Simon pour nous régaler des dessous coquins de ces bals masqués républicains, préférant en assurer de plats comptes rendus truffés de clichés et de lieux communs. Déjà Marx notait que la bourgeoisie qui avait fait la révolution en France n’aspirait qu’à reproduire les mœurs et les rituels de l’Ancien régime. Nous y sommes encore ! Un de mes amis, qui fut le plus proche collaborateur officiel, d’abord, et officieux, ensuite, de Gérard Saumade, me disait que «pour se faire remarquer dans ces petites coteries il fallait désormais ne plus s’y rendre…» Je termine ce billet en citant celui qui fut longtemps Président du Conseil Général de l’Hérault et député. Un hommage en passant à celui qui, un jour de 1986, m‘a proposé de diriger son cabinet, un soir, dans ses appartements, autour d’une table, en compagnie de Dominique Renucci. Mais cela est une autre histoire ! Gérard Saumade est mort hier, à 85 ans. J’aimais cet homme !

Renoncer à l’action?

       GustaveFlaubert

Mes pages:

Cet extrait d’une lettre de G.Flaubert à Louise Colet, mercredi, minuit.

… Mais quand je te prêche le renoncement à l’action, je ne veux pas dire qu’il faut que tu vives en brahmane. J’entends seulement que nous ne devons entrer dans la vie réelle que jusqu’au nombril. Laissons le mouvement dans la région des jambes ; ne nous passionnons point pour le petit, pour l’éphémère, pour le laid, pour le mortel. S’il faut avoir l’air d’être ému par tout cela, prenons cet air ; mais ne prenons que l’air.…

Langue source
Cet extrait d’une lettre de G.Flaubert à Louise Colet, mercredi, minuit.

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