Joyeux Noël !

Salvador Dali

Salvador Dali
Lundi dernier, je me suis arrêté comme je le fais habituellement lors de mes longues promenades urbaines, devant la boîte à livres du Jardin de la Révolution. Une bonne âme l’avait heureusement débarrassée des nombreuses brochures et des traités de droit qu’y déposent régulièrement les membres de diverses sectes évangélistes et, sans doute, un clerc de notaire zélé à présent bourgeoisement installé, pour la garnir, dans sa totalité, d’ouvrages de différents formats, en bons états, et, de plus, correctement rangés.
Je lis Nicolas Bouvier : « L’échappée belle », qui rassemble des textes d’écrivains voyageurs — expression convenue que je n’aime pas. L’un d’eux est une préface à une nouvelle édition des « Nouvelles Asiatiques » de Gobineau. Je lis ceci :
Dans la plupart des pays européens confrontés aux mêmes problèmes : diminution des actifs et augmentation de la population âgé, la réforme des « retraites » s’est faite sans que leurs syndicats de cheminots et de conducteurs de métro, comme chez nous, bloquent la capitale et le pays tout entier ; leurs dirigeants à la démagogie abyssale, courant les « plateaux » pour nous expliquer, avec une mauvaise foi époustouflante, qu’en défendant leurs régimes spéciaux ils garantiraient celui du régime général des autre salariés du privé.
C’était avant-hier soir dans la rue du Pont des Marchands. J’aurais pu ne pas les voir, mais les manifestations de joie d’une petite famille devant un homme assis à même la chaussée étaient trop bruyantes pour que je passe mon chemin sans que j’en puisse connaître les raisons. L’agitation joyeuse des deux enfants en particulier étaient à son comble, tandis que leurs parents, silencieux, émus, les couvraient affectueusement de tendres et doux sourires.