Scène de la vie ordinaire et du monde d’après !

 

Mardi 2 juin : deuxième phase du déconfinement, titrent les journaux. Il est 8 heures ; devant ma fenêtre grande ouverte, je jette un coup d’oeil vers un ciel lourdement chargé : le vent marin y pousse de sombres nuages gris.

On ne porte plus des « habits du dimanche »…

Famille d’ouvriers agricoles en habits du dimanche.

Dans le monde d’avant celui-ci – bien avant –, dans le monde de mon enfance, précisémen, « sortir » de chez soi le dimanche était un évènement, pour ne pas dire une « fête ». Le matin ou l’après midi et quelles qu’en fussent les raisons, domestiques, privées ou sociales, nous « sortions », en effet ; mais nous ne sortions pas de n’importe quelle manière.

Entre ciel et mer, la pointe des Albères semblait guider mes pensées…

         

     

Hier après-midi, à Gruissan, deux heures de marche et de rêveries sur la même plage où, l’été, le repos agité des petits plaisirs balnéaires occupe l’essentiel de mon temps.

Scène de la vie ordinaire : « Je cherche mes oreilles ! »

   

C’est, plongé dans le feuillage d’arbustes buissonneux aux pointes joliment bleutées, qu’en cette fin de matinée, cours Mirabeau, je l’ai aperçu : il était en train d’y tailler, au couteau et à l’aveugle, des branches. Je m’en suis approché et, calmement, lui ai demandé ce qu’il faisait ainsi à la place des jardiniers municipaux dont c’est le métier.

Cet homme est un mystère…

 
Rue déserte de Narbonne.
   

Cet homme est un mystère.Tous les matins il traversait le champ de ma fenêtre. Toujours à la même heure, il allait à grands pas ; toujours courbé sous un lourd havresac qui tirait sur ses maigres épaules.

Articles récents