Entre ciel et mer, la pointe des Albères semblait guider mes pensées…

         

     

Hier après-midi, à Gruissan, deux heures de marche et de rêveries sur la même plage où, l’été, le repos agité des petits plaisirs balnéaires occupe l’essentiel de mon temps.

Scène de la vie ordinaire : « Je cherche mes oreilles ! »

   

C’est, plongé dans le feuillage d’arbustes buissonneux aux pointes joliment bleutées, qu’en cette fin de matinée, cours Mirabeau, je l’ai aperçu : il était en train d’y tailler, au couteau et à l’aveugle, des branches. Je m’en suis approché et, calmement, lui ai demandé ce qu’il faisait ainsi à la place des jardiniers municipaux dont c’est le métier.

Cet homme est un mystère…

 
Rue déserte de Narbonne.
   

Cet homme est un mystère.Tous les matins il traversait le champ de ma fenêtre. Toujours à la même heure, il allait à grands pas ; toujours courbé sous un lourd havresac qui tirait sur ses maigres épaules.

Une heure dans ma ville et dans ce temps traversé…

   

15h 15 ! Sur la ville, d’épais nuages bas poussés par un fort vent de mer, filent vers l’intérieur des terres. Par moments, des trouées de lumière donnent à voir un peu de ciel bleu. Le soleil s’y glisse et colore des façades aux volets tristes. Tout semble las et respire l’ennuie.

Sur le cours Mirabeau, en revenant des Halles, j’ai croisé quelques ombres ; des masques aussi…

 

     

Il est 10h 45 ! Lavé, rasé, habillé et chaussé, je déplis mon attestation de déplacement dérogatoire, coche la deuxième case, la date, la signe ; prends la porte et descends l’escalier pour aller faire mes « achats de première nécessité ». Aux Halles, là tout près. La rue en bas est déserte, et le ciel très bleu. Un vent marin, un brin frisquet, pousse une canette de bière.

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