Je n’aime pas voyager loin !

 
       
Je n’aime pas voyager loin ! À l’idée de préparer valise et sac, de me lever tôt après une courte nuit pour me rendre à l’aéroport ou la gare la plus proche en voiture, une grande fatigue alors m’accable, jusqu’à risquer de céder à la tentation de ne plus rien entreprendre.

Scène de rue : un enfant abandonné sur un trottoir…

     

C… m’a raconté hier soir cette petite histoire dont elle fut le témoin, et l’actrice en partie aussi, alors qu’elle attendait une amie, sur le trottoir, aux abords de l’entrée principale de la Poste. Une petite histoire navrante qui l’a profondément bouleversée.

J’aurais aimé porter ma main dans les cheveux de ce petit garçon…

     

Hier, j’étais devant mon premier café à la terrasse à moitié vide de « Chez Léonie » – qui a remplacé « Chez Michèle » ! La folie des premières sorties étaient heureusement passée. Il faisait moyennement beau. J’étais là à errer dans mes humeurs et pensées, quand j’ai vu arriver dans ma direction une mère et son enfant à demi allongé dans une chaise roulante adaptée à son handicap : un garçon d’une dizaine d’années environ. Pendant que sa mère, à la table voisine, attendait qu’on la serve, j’observais discrètement ce petit homme. Je ne voyais que son visage – une « laine » couvrait son corps – , et par dessus tout ses grands yeux gris qui semblaient perdus dans l’immensité d’un ciel passablement tourmenté. Je ne pouvais non plus détacher ma pensée de cet être si jeune et « sans vie » ; d’un monde aussi où paysages et objets, corps et visages, livres et mots ne nous ne disent plus rien, nous laissent indifférents ; un monde vide de sens… Avant qu’ils ne partent – très vite –, j’ai tourné un long moment autour de ces idées… Et puis j’aurais aimé porter ma main dans les cheveux de ce petit garçon. Un geste sans doute inutile et puéril, comme pour me persuader qu’il ne peut en être ainsi, pour lui ; qu’il n’en sera jamais ainsi pour qui veut vivre en ce monde…

La capacité de nuisance de l’individu fait des progrès considérables.

   

La capacité de nuisance de l’individu fait des progrès considérables. Sur le banc voisin du mien, hier, sur la promenade des Barques, une dame, son téléphone portable collé à l’oreille et son caniche jappant à ses pieds, m’imposait son interminable et sénile conversation.

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