Le prix des services publics: 6 mois et demi de travail !
Il est une classe de dirigeants qui n’aime guère communiquer sur sa source de revenus, son » chiffre d’affaires » et la part de ce chiffre qui revient à ses salariés, directs ou indirects. Ces administrateurs ne sont pas choisis par des actionnaires attentifs à rentabiliser leur épargne ou sanctionnés par des consommateurs soucieux du meilleur rapport qualité-prix, n’ont jamais mis en concurrence leurs compétences, sont assurés de toute impunité quels que soient leurs résultats, s’octroient des privilèges exorbitants du droit commun et ne connaîtront jamais le souci de lendemains économiques et sociaux difficiles. Assurés du soutien inconditionnel de ceux qu’ils rémunèrent ou subventionnent, ils collectent autoritairement le fruit du travail des autres car il est établi que ces autres en question, êtres nativement irresponsables , sont incapables d’affecter rationnellement leurs propres ressources à des biens et services nécessaires à leurs besoins actuels ou futurs. Une études récente montre que ces » patrons » de cette entreprise singulière qu’est l’Etat, captent 6 mois et demi du fruit du travail d’un salarié moyen. De janvier à juillet ce dernier travaille donc pour financer des services publics et sa sécurité sociale, et ne recouvre donc sa liberté de consommer et d’épargner qu’après la fête nationale – amusante cette coïncidence ! Et il nous est seriné tous les jours que nous vivrions dans une société individualiste et ultra libérale…
PS: Il va de soi qu’en dehors des services régaliens et de leur prix, que personne ne saurait contester , pour le reste des dépenses publiques, je ne porte aucun jugement de valeur : ni moral, ni politique … Libre à chacun de le faire. La visée de ce billet est de casser cette image d’une France qui retrécirait le périmètre de l’Etat et abandonnerait son » service public « …
L’ Aude passe des contrats avec l’avenir !…
L’Aude est un des départements les plus pauvres de France. Conséquemment, l’emploi public ( fonctions publiques de l’Etat et des collectivités, associations liées et fonction publique hospitalière ) y est très largement dominant ; et ce d’autant que les dites collectivités , ces dernières années, ont accordé de généreuses diminutions de temps de travail dérogatoires aux 35 heures légales, multipliant ainsi des recrutements inutiles et coûteux. La Cour des Comptes a pointé ces dérives, et c’est dans ce moment où les dites collectivités tentent de revenir à la norme commune que le préfet de l’Aude annonce sa fierté d’avoir signé 304 contrats d’avenir, dont 296 dans le secteur non-marchand (Etat, collectivités, associations…). On stabilise ou supprime des emplois d’un côté, et on en crée, de temporaires ( ! ), de l’autre… Il faudra qu’on m’explique la cohérence de cette politique, à moins de considérer qu’elle est à rechercher ailleurs : dans l’inversion de la courbe du chômage promise à la fin de cette année… Accordons tout de même le bénéfice du doute au préfet Le Franc ( çà ne s’invente pas un nom pareil pour un commissaire de la République ! ) et espérons être démenti par les 470 emplois d’avenir restant à » caser » ; qui le seront peut-être dans le monde de l’entreprise et des sociétés de service… Ce sera certainement beaucoup plus compliqué, mais il n’est pas interdit de rêver !
Le bonheur, la France et les français…
Nos amis québécois ont un sens de l’humour et un esprit d’inventivité linguistique qu’il n’est pas utile ici de rappeler. Ecouter Félix Leclerc suffit pour mesurer la distance qui nous sépare de ces francophones qui surent conserver notre langue commune tout en l’enrichissant de merveilleux idiomes afin d’éviter son envahissement par d’affreux anglicismes…
Le Languedoc- Roussillon ( comme la France ) schizophrène !
François Hollande a réaffirmé mardi 26 mars sa « volonté », son « objectif “ d’inverser la courbe du chômage, en hausse depuis vingt-deux mois, d’ici la fin de l’année 2013. Actons donc qu’il s’agit d’un vœu pieu, habitués que nous sommes à le voir agiter des promesses comme un bouddhiste des crécelles. On sait ce qu’il est advenu de son engagement en matière de déficit public. Se rend-il compte que plus personne ne l’écoute ? Pire, qu’on ne le prend plus au sérieux ? Qu’il paye ses mensonges de campagne ? Son pêché originel, son Fouquet’s ! Même ses amis s’exaspèrent : « Quand on est Président de la France, on n’est pas conseiller général d’un canton. » Des paroles terribles proférées par le député-maire socialiste du 14è arrondissement de Paris. En Languedoc-Roussillon, cela fait plus d’un demi-siècle, que l’on affirme aussi, mais avec d’autres mots, la même volonté : « Le chômage augmente, mais on ne baisse pas les bras ». On ne baisse pas les bras, mais Il vient d’augmenter ( le chômage ) de 18 % sur un an ! Et paradoxalement, on crée des emplois à Pôle emploi et dans les organismes en charge du traitement social du chômage (dans la formation, notamment). Une caractéristique classique de région sous développée ; une région qui ne cesse d’occuper le bas du tableau, juste devant la Corse, pour ce qui est de la richesse produite par habitant, et le haut, par le nombre de chômeurs rapporté à sa population active. Disons le tout net, sans les transferts financiers massifs en provenance d’Ile de France et de Rhône Alpes, nous serions tout simplement dans l’incapacité de satisfaire nos besoins les plus essentiels…Ceux de ménages largement tributaires de la solidarité nationale, dans une région déficitaire en logements sociaux et sous équipée pour l’accueil des personnes âgées…Et prétendre, comme le font certains, dans la classe politique régionale, inverser cette tendance est tout simplement mensonger. Je ne vois, en effet, aucune raison macro-économique ou politique qui me permettrait de nuancer ou d’infirmer cette remarque. Les « coups de menton » et les campagnes de communication, qui certes flattent l’égo de nos concitoyens et celui de nos « élites », ne peuvent masquer cette cruelle réalité. Il est temps de la regarder en face (Cf. G. Roques : Paradoxes en Languedoc Roussillon); de sortir d’une schizophrénie culturelle dont je n’hésite pas à dire qu’elle est le principal obstacle, encore aujourd’hui, au développement de cette région.