Aux cafés du commerce…

A Narbonne, comme partout en France, dès qu’il y a un problème quotidien, que ce soit celui des crottes de chiens, de la fiente des étourneaux, des sacs poubelles baladeurs, des « incivilités » des jeunes, des défaites du RCNM, des embouteillages aux heures de pointes, du prix du  » petit noir « , du poids des cartables, de l’info baclée, des années qui  » filent  » et du vent qui « pèle », nos concitoyens se tournent invariablement vers leurs maires ou l’État. Comme si seule la responsabilité collective pouvait être impliquée. Et la presse quotidienne, bonne affaire!, de leur servir au petit matin ces rations de je m’enfoutisme généralisé. La République compassionnelle et victimaire ainsi mise en marche, la traque et la chasse aux boucs-émissaires peut commencer. Pour le plus grand profit des « cafés du commerce »…

Pfist…Pfist..!

The sun sets on the coast at Gruissan, Narbonne, France
T.Pfister fut une des « plumes » les plus talentueuses du journal le « Monde » , que je lisais quasi quotidiennement avant les années 80. Il suivait alors les partis de gauche quand ces derniers voulaient « changer la vie ». J’y croyais! Depuis, on sait ce qu’il en est advenue de cette chaude et lumineuse chimère. Pfister, lui, pensait sans doute changer celle qui agitait l’hôtel Matignon quand Pierre Mauroy l’occupait. Devenu son conseiller, il s’est contenté d’en sortir avec un livre très documenté et toujours aussi instructif sur les moeurs de ses locataires. On ne se refaît pas! Aujourd’hui à la retraite, il vit à Narbonne et vient de se lancer dans le combat politique des prochaines municipales derrière un candidat au profil, disons « singulier ». Un candidat ouvertement soutenu par le Front National et qui s’appuie ostensiblement sur ses réseaux locaux. Par quels canaux intellectuels et politiques ce journaliste honoraire se retrouve-t-il dans cette péniche? Mystère! Serait-il avec l’âge devenu brun-rose? Toujours est-il qu’il fait preuve d’un allant à rendre nerveux le plus agité des gardes suisses. Son stylo crache et croque tout ce qui bouge dans d’ahurissants et invraisemblables articles. Une gerbe ( ! ) de papiers auxquels ne comprennent rien les autochtones et qui, pour des raisons que les passions expliquent, sont complaisamment et jubilatoirement relayés par le Midi Libre local. Une conjuration des stylos unis dans une commune détestation du maire sortant ( ce qui est leur droit, bien entendu! ). La version provinciale des années Mitterrand quand le même Tonton instrumentalisait l’illustre borgne…

La disgrâce des cheminots.

4248791146.jpgDans « La  disgrâce de Turgot » publié en 1961, E.Faure,fin politique, remarque:  » C’est sans doute Condorcet qui avait raison ( dans son débat avec son ami Turgot )… Comme il arrive souvent dans les grandes périodes de charnière, c’étaient l’impatience, l’exigence, la rigueur  qui formaient le véritable réalisme. C’est dans la toute première période qu’un ministre peut se permettre le plus d’audace. Les réformateurs ont intérêt à l’offensive, qui surprend l’adversaire, le place tôt devant le fait accompli;c’est le conservatisme qui gagne à la guerre de position. » Cette note se trouve dans le  » Condorcet  » des Badinter, à la page 103 ( Fayard ). Sarkozy, disciple d ‘un des plus brillants esprits de son temps?

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