T.Pfister fut une des « plumes » les plus talentueuses du journal le « Monde » , que je lisais quasi quotidiennement avant les années 80. Il suivait alors les partis de gauche quand ces derniers voulaient « changer la vie ». J’y croyais! Depuis, on sait ce qu’il en est advenue de cette chaude et lumineuse chimère. Pfister, lui, pensait sans doute changer celle qui agitait l’hôtel Matignon quand Pierre Mauroy l’occupait. Devenu son conseiller, il s’est contenté d’en sortir avec un livre très documenté et toujours aussi instructif sur les moeurs de ses locataires. On ne se refaît pas! Aujourd’hui à la retraite, il vit à Narbonne et vient de se lancer dans le combat politique des prochaines municipales derrière un candidat au profil, disons « singulier ». Un candidat ouvertement soutenu par le Front National et qui s’appuie ostensiblement sur ses réseaux locaux. Par quels canaux intellectuels et politiques ce journaliste honoraire se retrouve-t-il dans cette péniche? Mystère! Serait-il avec l’âge devenu brun-rose? Toujours est-il qu’il fait preuve d’un allant à rendre nerveux le plus agité des gardes suisses. Son stylo crache et croque tout ce qui bouge dans d’ahurissants et invraisemblables articles. Une gerbe ( ! ) de papiers auxquels ne comprennent rien les autochtones et qui, pour des raisons que les passions expliquent, sont complaisamment et jubilatoirement relayés par le Midi Libre local. Une conjuration des stylos unis dans une commune détestation du maire sortant ( ce qui est leur droit, bien entendu! ). La version provinciale des années Mitterrand quand le même Tonton instrumentalisait l’illustre borgne…
Extraits d’une correspondance récente signée de G.Frêche, qui nous précise que le dossier figurant en pièce jointe est suivi, et probablement écrit, par une dénommée Maryse Faye:
Les aiguilles d’une montre tournent de gauche à droite. Dans ma petite ville, il en est de même pour les voitures, sur les boulevards à sens unique qui ceinturent son centre.
Dans « La disgrâce de Turgot » publié en 1961, E.Faure,fin politique, remarque: » C’est sans doute Condorcet qui avait raison ( dans son débat avec son ami Turgot )… Comme il arrive souvent dans les grandes périodes de charnière, c’étaient l’impatience, l’exigence, la rigueur qui formaient le véritable réalisme. C’est dans la toute première période qu’un ministre peut se permettre le plus d’audace. Les réformateurs ont intérêt à l’offensive, qui surprend l’adversaire, le place tôt devant le fait accompli;c’est le conservatisme qui gagne à la guerre de position. » Cette note se trouve dans le » Condorcet » des Badinter, à la page 103 ( Fayard ). Sarkozy, disciple d ‘un des plus brillants esprits de son temps?
Jean Pierre Lacan nous revient de Chine et signe dans le Midi Libre un reportage consacré, à quoi au fait, à cet immense pays en pleine mutation ou à l’ouverture d’une nouvelle » ambassade » du Languedoc-Roussillon ? Si j’ai bien compris, il était aussi du nombre de la délégation politico-économico-médiatique qui a fait cette » longue marche » pour aller planter le drapeau de la Septimanie conquérante au pays de Mao. Dans quelles conditions et avec quelles obligations? La réponse est dans le résultat. Une enfilade de clichés et de lieux communs sur un fond publicitaire de la Région. Un publi-reportage qui ne dit pas son nom.Dommage! quel beau sujet de réflexions pourtant que cette caravane d’élus, de fonctionnaires, de chefs d’entreprises et de journalistes cornaqués par un calife régional en terres chinoises. Une micro-société hors sol, que j’ai bien connue dans ce genre de situation ,et où se jouent et se nouent d’autres intérêts que ceux de l’économie du Languedoc-Roussillon. De cela, les lecteurs du Midi Libre n’en sauront rien.Un beau travail de désinformation, et sans doute inconscient chez ce monsieur Lacan. Un comble!