Les joueurs argentins ont certes vaincu les Français sur le terrain, mais ils ont perdu leur honneur dans l’après-match. Jamais dans l’histoire de la coupe du monde, il nous aura été donné d’assister à un tel déballage d’obscénités. Qu’il s’agisse de leur gardien de but brandissant la coupe du monde comme un pénis en érection ou des autres joueurs rassemblés autour d’une minute de silence en l’honneur du mort MBappé, cette équipe restera dans l’histoire de ce sport comme l’expression même d’une « morale » de l’indécence, de l’irrespect et du mépris. Et que leur entraîneur et les différentes autorités sportives argentines se soient abstenus de tout commentaire sur ces agissements en dit long sur leur état d’esprit collectif. Quant à Messi, s’il est, paraît-il, un « Dieu » chaussé de crampons, il aura failli à sa mission en ne restant pas à hauteur « d’homme ». Samedi, la noblesse, l’élégance et la tenue était incontestablement du côté de l’équipe de France. Ce match-là, les Argentins et Messi l’ont perdu. Une défaite morale qui devrait être enseignée dans tous les centres de formation.
Après les vagues d’indignation soulevées par les révélations sur les conditions de vie des personnes âgées dépendante dans des établissements de « luxe » d’un groupe privé, contenues dans un livre sorti ces derniers jours, le calme est très vite revenu sur nos « ondes » et nos « consciences » éditoriales et politiques se sont enfin tues.
L’odeur d’urine qui fut tant commentée dans les studios de radio et sur les plateaux de télévision est désormais « couverte » par les bruits de bottes aux frontières de l’Ukraine, la montée sur Paris des anti-pass et antitout, les dernières frasques, sottises, énormités et bassesse des candidats à l’élection présidentielle… Selon l’impitoyable loi de l’économie de l’information – une info chasse l’autre –, nos pères et mères âgées ont été passés à la trappe du temps d’antenne.
Il ne pouvait en être autrement tant ce sujet est un des plus « refoulés » et douloureux pour nos générations encore actives ou en bonne santé. Le plus « refoulé » et douloureux parce que le sort de nos parents très âgés vivant dans ces établissements taraude ce qui nous reste encore de « morale » ; le plus « refoulé », douloureux et insupportable, car il figure aussi le cauchemar de nos propres fins de vie.
Tant pis, si je me fais mal comprendre, mais que tant de voix se soient ainsi élevées bruyamment – pour retomber aussi vite – m’a, je l’avoue, profondément troublé, irrité même. Et les « pleurs » de circonstance à l’évocation « d’odeurs d’urine », notamment, me sont apparus empreints d’une grande hypocrisie.
Chacun devrait pourtant savoir que sitôt la porte franchie d’un de ces établissements pour personnes âgées, une odeur composée d’effluves d’ammoniaque, de produits d’entretien et de corps usés et soignés prend le nez et la gorge du visiteur pour ne plus jamais le quitter. Elle imprègne les murs et révèle ce que nous refusons inconsciemment de voir : notre vieillissement et nos peurs…
Qu’on m’entende bien ! L’existence de toutes sortes de « maltraitance » dans ces résidences publiques ou privées ne fait aucun doute. Mais faire semblant de les découvrir aujourd’hui est trop facile. Elles ne datent pas d’hier, en effet. De sorte que la seule vérité qui compte et que nous nous devons à nous-mêmes s’énonce tout simplement ainsi : « sommes-nous prêts à payer le prix social et financier pour que nos pères et mères âgés aient une fin de vie la plus digne possible ? »
Le sera-t-elle un jour ? J’en doute !
Cela fait déjà un mois et demi que ma sœur, ou moi, ne pouvons voir notre mère qu’une fois par semaine, sur rendez-vous, une demi-heure seulement… Je n’en ai pas oublié pour autant l’odeur de cet établissement public. C’est aussi celle de la vie, malgré tout…
Nous étions sur le même trottoir, large et désert. Il était 18 heures environ. Je marchais d’un bon pas, l’esprit en balade ; elle roulait d’un bon train, ses cheveux au vent. Nous avancions l’un vers l’autre quand j’avisai soudain les mouvements suspects de sa bicyclette.
Les lundis matin sont tristes et paresseux. Plus que les dimanches ! Du moins en apparence. On traverse des places vides, ou presque, et déambule dans des rues désertes. Parfois des groupes de personnes « âgées » – des touristes – les animent ; plus rarement de jeunes enfants – des scolaires – se tenant par la main.
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Hier matin, boulevard Gambetta. M… Avec lui, c’est comme ouvrir une radio. Toujours la même musique : ce qui casse, ce qui brûle, ce qui rate. Le reste, ce qui fonctionne, ce qui tient encore debout, […]
Il était assis là, droit comme il pouvait encore l’être. Une doudoune, un souffle un peu court, les gestes comptés. Sur ses genoux, un petit chien. Léger. Silencieux. Les yeux tournés vers la porte, […]
Je croyais que la culture était un bien commun. Une respiration. Je découvre qu’elle est surtout un territoire. À défendre. À verrouiller. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime […]