Chronique de Narbonne: Le Murena (Musée Régional de la Narbonne Antique) aurait-il du plomb dans les nageoires ?
Le Musée Régional de la Narbonne Antique (Murena) est-il toujours à l’ordre du jour des grands travaux de la Ville et de la Région? C’est la question que l’on est en droit de se poser, en effet, quand on lit la lettre ouverte de Didier Mouly relative à ce projet adressée à Christian Bourquin, le président du Conseil Régional Languedoc-Roussillon.
Si la qualité de cette opération portée par la Région et voulue en son temps par Jacques Bascou, n’est pas contestée, les arguments financiers, notamment, exposés par l’actuel maire de Narbonne dans sa missive, créent indubitablement un sentiment de doute quant à son réel désir d’en voir son effective réalisation.
Sans entrer dans le détail des chiffres avancés – voir le fichier joint en (1) -, retenons seulement que refuser de participer – en partie seulement – au fonctionnement du Musée et conditionner des investissements nécessaires à l’économie générale du projet – comme la réalisation d’un giratoire à 6 millions d’euros relevant de sa compétence – à des financements régionaux, ne peuvent qu’indisposer – le mot est faible -, un Christian Bourquin déjà en froid sibérien avec ses amis socialistes du département de l’Aude. Une indisposition probablement voisine de « l’étranglement » idéologique à la lecture, en final de cette plaidoirie épistolaire, d’une « déclaration d’amour » politique dans laquelle le maire de Narbonne se dit « solidaire » du même Bourquin qui serait, à son dire, lui aussi victime d’une « cabale » des élus socialistes audois, en la circonstance favorables à la fusion du Languedoc-Roussillon avec Midi-Pyrénées. Ce qui ne manque pas de sel, après qu’en une autre occasion l’idée de « Narbonne capitale de la future grande région » avancée dans ce blog et défendue par Jacques Bascou ait été trouvée « intéressante ». On imagine d’ici la tête de Bourquin lisant cette lettre, ouverte qui plus est !
Bref, tout se passe comme si Didier Mouly, arc bouté sur sa grande salle polyvalente à plus de 15 millions d’euros – qui ne correspond à aucune demande socialement utile – n’avait aucune envie de voir aboutir le Musée de la Romanité – difficile en effet de financer sur un mandat deux projets aussi lourds. Et ce sans vouloir en assumer la responsabilité, en pariant sur un Bourquin psychologiquement prêt à se saisir de ses exigences financières pour y mettre fin ou le mettre dans les « réserves », si je puis dire, du futur Président de la future grande Région, pour sanctionner des « amis » audois qui lui préfèrent Philippe Saurel, le maire de Montpellier, favorable comme eux à la fusion avec Midi-Pyrénées.
Tout, dans cette situation, donne en réalité l’apparence d’une belle partie de poker-menteur; une partie dont le gain, malheureusement, pourrait être la perte d’un projet structurant et rayonnant pour Narbonne et la Narbonnaise.
On pourra sans doute me reprocher d’avoir encore une fois fait preuve d’une imagination par trop malveillante dans l’analyse de cette « affaire ». Ce que je suis prêt à admettre tout en considérant quand même, pour en limiter son qualificatif, de mon devoir de l’exposer ainsi afin qu’en soient éclairés tous les « non-dits ». Je précise aussi que dévoiler la partie cachée de ce « jeu » ne signifie pas pour autant que ces cartes-alibis soient effectivement jouées, et fais le pari, malgré tout, que le sens des responsabilités de nos élus l’emportera sur des considérations banalement politiciennes; et que ce beau projet verra finalement le jour à la date prévue, en 2016 …
Mots-clefs : Arts antiques, Bourquin, Mouly, MuRéNa, Salle multimodale
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