Malgré les énormes quantités d’articles et d’ouvrages publiés sur ce sujet, je ne sais toujours pas si nous vivons dans une société individualiste ou une société massifiée. Si nous vivions dans la première, le confinement qui nous est imposé par les autorités sanitaires et politiques, ne devrait pas nous faire souffrir au delà, si je puis dire, de ce que nos capacités psychiques naturelles et notre état moral sont capables de supporter.
15h 15 ! Sur la ville, d’épais nuages bas poussés par un fort vent de mer, filent vers l’intérieur des terres. Par moments, des trouées de lumière donnent à voir un peu de ciel bleu. Le soleil s’y glisse et colore des façades aux volets tristes. Tout semble las et respire l’ennuie.
Dans son journal, Jules Renard note ceci : « Il y a des gens qui, toute leur vie, se contentent de dire : « Évidemment ! Parfaitement ! C’est horrible, admirable, extravagant, bien curieux. » Par eux-mêmes ils n’ont aucune valeur, mais ils sont d’un grand secours à autrui : ils lui servent de verbes auxiliaires. » Aujourd’hui, il ajouterait à sa liste ceux qui n’ayant rien dire devant toutes choses élevées, se fendent, inspirés, d’un laconique et profond : « C’est intéressant, super, super intéressant, génial, débile, cool, super cool, chouette … ». Il serait étonné, affligé, comme nous, par leur nombre et leur suffisance.
Tragique. L’histoire est tragique, nous l’avions oubliée. La grande, comme la petite. Ou plutôt, nous ne voulions pas l’admettre. La vie n’est pas sans épreuves, souffrances, douleurs. Personne, pas une société, n’y échappe. Prendre la vie à la légère, certes ! Sourire, aimer, relativiser ses blessures, mais sans jamais nier sa dimension tragique. L’épreuve collective que nous vivons, les drames personnels subit par de nombreuses familles, l’engagement de ceux qui sont sur les divers « fronts », tous les jours nous le rappellent. Aucun « opium »ne devrait nous le faire oublier…
Pudeur. Cacher ses sentiments et ses larmes. S’épargner les fausses pitiés. Fuir les indignations pleurnichardes de Tartuffes déguisés en Saint-Just. Ces êtres aux mains molles et aux lèvres humides qui dénoncent avec arrogance l’immoralité… des autres. Pas de confidences racoleuses, d’exhibitions geignardes. Rideau !
Humour. Regarder le monde le sourire aux lèvres, avec l’ironie amusée de ceux qui ne sont dupes de personne –ni d’eux-même, surtout. D’aucune posture, d’aucune idéologie… , aussi.
Distinction. C’est-à-dire choisir ses modèles et ses amis. Choisir ce qui nourrit l’esprit, éliminer ce qui l’agresse – et l’engraisse.
Lenteur. Tout va trop vite : infos, émotions, images, idées. Tout glisse !C’est à pied que l’on prend la mesure réelle du monde, c’est à pas lent qu’une pensée s’élabore, s’épanouit.
Hier soir, j’ai regardé, devant ma télé, Delon et Signoret dans la Veuve Couderc. L’histoire se déroule dans un hameau rural d’une France des années 30 que traverse un canal. Jean, un vagabond, trouve refuge dans la ferme de la veuve Couderc, dite « Tati ». Un pont-levis écluse, unit, et sépare à la fois, cette maison des autres et rares habitations de ce lieu perdu au milieu des forêts et des champs.
Le sapin est bleu, le givre est froid. Mais au sommet, dans les ailes d’un papillon, brille une étoile rouge. Elle est l’étincelle de la bienveillance. C’est elle qui réchauffe l’image et […]
Samedi. Ou peut-être jeudi. Je terminais mon tour de ville. À hauteur du café « Le Duplex », je pensais à Pierre. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]
Hier midi, au début des Barques. Là où la ville se raconte qu’elle est un décor. Ils étaient trois. Un couple de cols verts et leur petit. Neuf et maladroit. […]
Ce matin, aux Halles. Chez Laurent Chamayou. À l’heure où l’on se retrouve. Des amis qui aiment l’Espagne. Qui aiment Jerez, le flamenco et ses bodegas. Séville, son élégance et sa féria. Sanlúcar […]
Lu dans l’Indépendant du jour : « l’Occitanie résiliente entend proposer un nouveau modèle de développement pour assurer la souveraineté économique, énergétique, sanitaire et alimentaire […]