Ce matin, 10 heures 30, je m’installe devant le comptoir de Gilles Belzon, sur un de ces inconfortables tabourets hauts, pour y boire mon dernier café serré de la matinée. À ma gauche, deux hommes aux visages marqués par d’incontestables excès de table commentent passionnément le tournoi de Roland Garros. Des bribes de leur conversation, je comprends que rien ne leur est étranger de l’histoire sportive des compétiteurs encore en course, jusqu’à leur âge et le nombre de coups droit ou de revers gagnant à leur actif. Un dénommé Simon est évoqué sans que je sache s’il s’agit d’un patronyme ou d’un prénom ; puis, brusquement, comme un pastis posé sur le zinc d’un bistrot par un serveur blasé, le rugby est convoqué dans cet échange encyclopédique par celui qui, depuis mon arrivée, noie son interlocuteur sous un flot d’informations à faire pâlir d’envie un journaliste professionnel (Je dis ça, façon de parler, ma culture tennistique étant d’une pauvreté indigne d’un homme moderne censément passer ses après midi devant sa télé à tourner sa tête au diapason de celles de spectateurs assistant à ce rituel mondain et sportif dans le temple gaulois de la petite balle jaune).
La plage des Coussoules à La Franqui (le blog de l’Aude Pays Cathare)
À lire certaines tribunes, articles ou déclarations, le littoral serait à nouveau livré aux appétits financiers des promoteurs immobiliers et menacé par de nouvelles vagues de « bétonnisation ». La cause ? l’article 9 du projet de loi Élan (Évolution du logement, aménagement et numérique), modifié par un amendement voté en Commission, qui permettrait l’urbanisation des « dents creuses ». Ce qui, sans explications précises, autorise en effet les interprétations les plus farfelues (les titres de nos quotidiens en rendant compte de façon alarmiste – afin de séduire leurs lecteurs qui, en général, d’ailleurs, se limitent à leurs seules lectures.) : « Loi Littoral : comment les «dents creuses» pourraient bétonner nos côtes », pour le Parisien ; « Loi littoral : cette réforme qui pourrait bétonner les bords de mer » selon Capital ; « Le gouvernement va-t-il ouvrir des brèches dans la loi littoral ? » pour la Croix etc. Qu’en est-il exactement ?
Pour bien comprendre les enjeux, commençons par rappeler ce que disent aujourd’hui la loi de 1986 et sa jurisprudence. D’abord qu’il est interdit de construire sur une bande de cent mètres à partir du rivage en dehors des zones déjà urbanisées, et que « L’extension de l’urbanisation doit se réaliser soit en continuité avec les agglomérations et villages existants, soit en hameaux nouveaux intégrés à l’environnement « . En conséquence, les constructions peuvent être autorisées dans les communes littorales en continuité avec les zones déjà urbanisées, caractérisées par une densité significative des constructions, mais qu’aucune construction ne peut en revanche être autorisée, même en continuité avec d’autres constructions, dans les zones d’urbanisation diffuse éloignées des agglomérations. »
Quelles sont à présent les conséquences des amendements du gouvernement et des députés votés hier soir :
que le « comblement des dents creuses » (des parcelles vides situées entre deux bâtiments construits dans un même hameau) ne pourra s’appliquer ni dans la bande des cent mètres du littoral ni dans les espaces proches du rivage,
qu’il sera réservé aux « logements et aux services publics »
et que seront exclus les projets « de nature à porter atteinte à l’environnement ou aux paysages ».
J’ajoute que les critères élaborés par le Conseil d’État, au fil de sa jurisprudence, pour définir un « hameau » : plusieurs bâtiments suffisamment proches les uns des autres pour être regardés comme groupés, sont, de plus, très contraignant. C’est ainsi que la plus haute juridiction administrative a exclu dans son appréciation de cette notion des constructions éparses distantes de 30m seulement…
On voit donc bien que cette modification législative est très loin d’ouvrir le littoral à la spéculation et à la promotion immobilière, comme j’ai pu le lire, encore ce matin, notamment sur les réseaux sociaux. En réalité, il s’agit de résoudre des cas très particuliers. Le coeur, l’essentiel de la loi de 1986 n’est pas touché, et le risque invoqué de son « détricotage » relève plus de la polémique politicienne que d’un jugement raisonné. De sorte que, sous réserve d’une étude plus appronfondie, ne connaissant pas de « dents creuses » sur le littoral par exemple, ces modifications législatives, ne devraient rien changer à l’état présent des aménagements permis…
Jeudi 19 heures, rendez-vous avec Benoit-Maéva Perez, le jeune et entreprenant animateur de Narbonne-Solidaire, sur le parking de l’ancienne salle des ventes où je le retrouve en compagnie de sa joyeuse (oui !) équipe de bénévoles servant le repas du soir à cette « société » de SDF et de clochards – j’en croise certains dans les rues de Narbonne, mais la plupart me sont inconnus – qui vit – façon de parler – en marge et dans l’indifférence plus ou moins avouée de la nôtre, quand elle n’est pas à ses yeux rendue invisible.
href= »https://contre-regard.com/wp-content/uploads/2018/05/e05703f_17435-2xax1i.g6lp7.jpg » target= »_blank » rel= »noopener »> President Sergio Mattarella at the Quirinal Palace in Rome, Italy, May 23, 2018. REUTERS/Remo Casilli. @lemonde.fr[/
Ce n’est pas dans mes habitudes de reproduire l’intégralité d’un article ou d’un texte publié sur Facebook, mais cette analyse de Renaud Girard, correspondant de guerre et chroniqueur international du Figaro, par sa clarté d’exposition et la pertinence de ses arguments, me semble devoir être connu du plus grand nombre de mes lecteurs. Qu’on la partage ou pas, elle est une source de réflexion utile en ces temps où les mots ne s’accordent plus avec le réel…
Pour la première fois depuis la guerre, l’Italie va connaître deux élections législatives la même année. Cela témoigne du dysfonctionnement de la démocratie italienne ; mais cela annonce aussi une grave crise en gestation pour l’Union européenne (UE).
Ne tournons pas autour du pot, serait-il antique ! Couvrir le « Clos de la Lombarde » pour mettre à l’abri, conserver et présenter au public le seul patrimoine antique visible de Narbonne, relève d’abord de la responsabilité de la Région et de sa présidente madame Delga. Et ce pour une raison simple : la décision prise par George Frêche, alors président de l’ex-Languedoc-Roussillon, de créer un musée régional de la Narbonne antique dans cette ville.