Conseil municipal hier ! À son ordre du jour, une délibération demandant aux élus municipaux le retrait des fonctions d’adjointe au maire de Marie-Noëlle Garbay. Celui de sa délégation l’est déjà et ne nécessite pas un vote du conseil municipal. Il n’a pas à être motivée, en effet, sous la seule réserve, toutefois, que sa décision ne soit pas inspirée par « des motifs étrangers à la bonne marche de l’administration communale ». Or il est de notoriété publique qu’elle l’est, inspirée, par des motifs strictement politiques.
Lors d’une récente émission de Radio Barques, sur Grand Sud Fm, Jacques Bascou, le président du Grand Narbonne, s’était livré, sans langue de bois, au lendemain de primaires gagnées par Benoît Hamon, à une critique – de ses dirigeants, de sa stratégie, de la concurrence suicidaire entre chapelles irréconciliables etc. – sans concessions, de son propre parti.
Je commence à en avoir assez de cette sorte d’intimidation qui consiste à me reprocher de prendre parti dimanche pour Emmanuel Macron, tout en me déniant le droit, après son élection, de critiquer sa personne ou la mise en oeuvre de son projet présidentiel – si tant est qu’il en ait les moyens politiques : une majorité absolue à l’Assemblée (loin, très loin d’être acquise…).
Au second tour des élections présidentielles, Emmanuel Macron sera opposé à Marine Le Pen, candidate du Front National. Cet affrontement inédit, né de la faillite des deux grands partis qui dominaient la vie politique en France depuis cinquante ans, crée le trouble et l’incertitude chez beaucoup, qui renvoient dos à dos les deux candidats, jugeant que c’est blanc bonnet et bonnet blanc, et prônent l’abstention, le vote blanc ou le vote nul. Pour Esprit, cette équivalence est fausse et irresponsable : nous appelons sans restriction à voter Emmanuel Macron et à rejeter Marine Le Pen.
Macron use souvent dans ses discours ou ses interventions sur divers plateaux médiatiques de l’expression « en même temps… ». Formule qui lui est souvent reprochée, sur le ton de la dérision ou de la critique. Elle serait pour ses détracteurs la marque d’une pensée hésitante, molle, qui ne reposerait sur aucun principe. Comme si rappeler qu’une réalité historico-économique, sociale, culturelle ou politique ne se résumait pas à une proposition simple, univoque, dans sa définition, son contenu, comme dans les moyens de sa transformation, était un défaut de méthode intellectuelle.