Contre-Regards

par Michel SANTO

Chronique de la Région LRMP: « Les enfants perdus de Lunel », par Florence Aubenas.

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La mosquée de Lunel (Hérault), le 27 octobre 2015 afp.com/Pascal Guyot.

À Lunel, quinze jeunes gens sont partis en Syrie rejoindre l’EI en 2014. Huit y ont péri. Un drame qui hante le quotidien de cette bourgade de l’Hérault. Remarquable reportage de Florence Aubenas, comme toujours, paru dans la Matinale du Monde du 28 janvier 2015. En intégralité ici:

Tac a coupé sa barbe et ses cheveux, qui lui tombaient jusqu’au milieu du dos. Maintenant, il évite aussi de porter sa longue chemise de prière. Tac s’est dit que les gendarmes finiraient par venir le chercher, forcément, surtout depuis les tueries de Paris, en novembre. Même sa famille a pris l’habitude de le surnommer « Daech », ça les fait rire, sauf sa mère « qui est contre ». Quand il entrait habillé comme ça à Intermarché, dans la zone commerciale de Lunel (Hérault), les gens se retournaient sur lui, « claqués ». Tac finissait par y aller rien que pour ça, cette crainte dans leurs yeux. Ça lui manque déjà, rien à voir avec « la tête que fait le type à l’agence d’intérim » quand il le regarde entrer maintenant. Tac a 22 ans, il aime Daniel Balavoine. Sympathique et doué, disaient ses professeurs.

Et maintenant, que faire de madame Taubira?

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Démission exigée par François Hollande ou démission donnée par madame Christiane Taubira, peu importe, sa sortie était de toute façon programmée pour une raison politique de court terme évidente, son opposition au projet de loi de révision constitutionnelle, d’une part, et pour celle, plus stratégique, de son incompatibilité totale avec la stratégie présidentielle de recentrage vers le centre-droit, de l’actuel occupant de l’Élysée.

« Les jeunes des années 60 et 70, depuis qu’ils sont vieux, ont construit une société où la contestation est à la marge »… Ah bon?

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C’est Pierre Mathis qui signait l’Édito de l’Indépendant d’hier (25 janvier 2016). Son sujet? La contestation sociale et politique par des mouvements et courants hétéroclites, souvent marginaux:

Aujourd’hui la contestation n’est pas structurée par une pensée mais une sorte de guérilla spontanée naissant çà et là devenant abcès de fixation : barrage dans Le Tarn, une ligne de TGV dans les Alpes… Il serait trop facile de négliger ces formes de contestation parce qu’elles sont minoritaires hétéroclites dans leur composition, marginales dans leur mode de vie. Elles sont aussi le signe d’une société bloquée où la contradiction n’existe plus vraiment.

Les responsables de cette situation? Précisément, nous dit Pierre Mathis, ce sont:

Les jeunes très politisés des années 60 et 70, (qui) depuis qu’ils sont vieux, ont tellement renié leur engagement qu’ils ont construit une société où la contestation est à la marge. Et désespérée.

J’en suis, de ces jeunes des années 60 et 70. Et je ne vois pas de grandes différences entre hier et aujourd’hui sur ce que notre éditorialiste  présente comme une nouveauté dans le champ politique: la « contestation à la marge ». Sous des formes différentes, évidemment, elle existait déjà dans ces années là : « jacqueries », groupuscules prônant la lutte armée etc… Par contre, ce qui a bel et bien disparu ce sont les projet et utopies englobants, comme le communisme et ses variantes plus ou moins socialistes pour « offrir » le débouché universel d’une société sans contradiction à ces « contestations ». Dire que ma génération en serait la  responsable, comme elle le serait aussi de la chute du mur de Berlin, de l’effondrement politique et économique du « socialisme réel », ou « auto-gestionnaire » à la mode de Tito ou de la CFDT de l’époque, du non-renouvellement des élites, des pratiques, des programmes et des projets des grandes organisations politiques et syndicales… est à tout le moins osé, pour ne pas dire « gonflé ». L’aurait-elle voulu, « ma génération », qu’elle n’aurait rien pu faire contre cette tendance – lourde – de nos sociétés, où l’autonomie de l’individu et des « tribus » (Cf: Michel Maffesoli) semble primer sur la mobilisation autour de « lourdes » utopies sociales et politiques. Mais cela est plus difficile à comprendre. Et cibler la génération « 68 » de tous nos maux présents, passé et à venir est, comme dit la chanson,  si facile…

« La laïcité, c’est une exigence de la raison inscrite dans la loi. » Par Régis Debray.

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Entretien Régis Debray : « L’œcuménisme est partout en crise » Nicolas Truong. La version intégrale publiée dans « La Matinale » du Monde, édition du 26 janvier 2016. Du foulard au blasphème, des cantines scolaires au financement des cultes, l’écrivain explique que c’est par la pratique que la France fera vivre son pacte laïque.

Qui peut avoir envie de lire les derniers de Camba, Juppé et Sarko?

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Et ce n’est qu’un début! Après le Copé, le Sarko. Avant on a eu droit au Fillon, au Juppé et au Cambadélis. J’en oublie, sans doute. Demain ce sera au tour de mesdames Duflot et Taubira. Les matinales des radios et télés, la presse de manière générale, sans oublier les réseaux sociaux, ne parlent que du dernier « Nicolas » en circulation. Combien seront achetés? 

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