Contre-Regards

par Michel SANTO

Il n’y pas de miroir pour l’esprit.

   

 

Mes pages: Celle ci de Bathazar Gracian, dans  » L’homme de Cour « . Toujours et encore…

 

LXXXIX. Connaître parfaitement son génie, son esprit, son cœur, et ses passions.

L’on ne saurait être maître de soi-même que l’on ne se connaisse à fond. Il y a des miroirs pour le visage, mais il n’y en a point pour l’esprit. Il y faut donc suppléer par une sérieuse réflexion sur soi-même. Quand l’image extérieure s’échappera, que l’intérieure la retienne et la corrige. Mesure tes forces et ton adresse avant que de rien entreprendre ; connais ton activité pour t’engager ; sonde ton fonds, et sache où peut aller ta capacité pour toutes choses.

L’indignation de B.H.L.

 

Bernard-Henri Lévy : «  J’en veux, ce matin, au juge américain qui, en le (DSK) livrant à la foule des chasseurs d’images qui attendaient devant le commissariat de Harlem, a fait semblant de penser qu’il était un justiciable comme un autre. » A fait semblant de penser ? Voilà qui est dit dans la bouche de cet éminent représentant de la gauche mondaine. Un contresens qui projette sur le juge américain la vérité masquée de tous les « BHL » du monde : « Il n’y a pas d’égalité devant la justice ». Où va-t-on en effet si les puissants sont mis au même niveau que les pauvres ?

 

Eléments d’un langage refoulé.

 

Dimanche : « Ce n’est pas le Dominique que je connais. C’est un complot. Il doit être présumé innocent ! »

Lundi : « C’est un séducteur, un dragueur. On lui a tendu un piège. Il doit être présumé innocent !

Mardi : « C’est un séducteur impénitent, un dragueur compulsif, souvent lourd et pressant, parfois à la limite du harcèlement, et très porté sur le sexe…C’est une conspiration. »

Dans cette unanimité politico-médiatique, la seule position équilibrée, dès lundi, est venue de Cécile Duflot : « la justice pour la jeune femme qui a porté plainte pour des faits qui, s’ils sont avérés, sont très graves. La justice pour Dominique Strauss Kahn qui bénéficie de la présomption d’innocence ».

Mercredi : Ou plutôt depuis hier soir seulement, un timide rééquilibrage s’opère en direction de la présumée victime.

Trop tard ! Le parti du Bien et de la Vertu est mis à nu par l’explosion en plein vol de son « candidat » naturel,la presse et les médias vilipendés pour leur complaisance,et la classe politique toute entière accusée de complicité.

Le New York Times,lui,face aux critiques françaises sur le traitement fait à DSK par la justice américaine,pose une seule question : « Si cette affaire s’était produite en France,que ce serait-il passé ? ». On imagine d’ici un commissaire du premier arrondissement de Paris dans ce genre de situation ! Et on étouffe de rire…

ll est des moments qui révèlent le refoulé de notre arrogance nationale. Celui d’un pays qui n’en peu plus de masquer sous une rhétorique républicaine et sociale des mœurs et des pratiques politiques d’ancien régime.   

 

 

L’offense aux Rois de Majorque.

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Une image, une seule pour symboliser l’arrogante vulgarité du  » politique « . Sa paranoïa! Il paraît même que cet emplâtre est éclairé la nuit par trois grands projecteurs.Un comble! Ainsi va l’histoire qui du Palais des Rois de Majorque en fait désormais celui d’un Roitelet de Conseil Général. On n’arrête pas le progès! celui de la bêtise et de la laideur.

 

On fête quoi exactement?

 

Le 10 mai 1981, une foule en liesse, place de la Bastille, croyait qu’enfin « la vie

allait changer ». La vie, que ça ! Une vie qui ne serait plus triste comme les yeux

de celui qui de bonheur parlait. Mais les poètes ont toujours raison et ce soir là

sur cette même place Louis Aragon s’étonnait : « On fête quoi exactement ? ».