Contre-Regards

par Michel SANTO

Corneculs!

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Il y a peu de temps, on vantait, dans la très subtile presse narbonnaise, «  la prudence de sioux » de l’ex-président socialiste du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon. Cela devait être écrit dans une région où les intellectuels de service éprouvent une sorte d’étrange fascination pour les « grandes gueules », ce mélange de profonde vulgarité et de souverain mépris à l’égard de « l’autre », du différent, de l’étranger, du concurrent ou du voisin. Quel qu’en soit la « figure » : l’espagnol, le pied-noir, l’arabe, l’anglais … ou l’Etat, Bruxelles, les U.S.A… et pourquoi pas le tout réunit !

Questions pour un champion.

 

Nicolas Sarkozy s’est planté sur RMC, ce matin, quant au nombre de « sous-marins nucléaires d’attaque » français. « Quatre », a répondu le ministre UMP. « Non, c’est cinq », lui a rétorqué le journaliste. En réalité, selon le ministère de la défense, la France dispose de six sous-marins nucléaires « d’attaque » (SNA), outre ses quatre sous-marins nucléaires « lanceurs d’engins » (SNLE). Ségolène Royal, interrogée lors de la même émission, avait répondu « un », puis « deux ». Cette « bourde » avait été sévèrement raillée par des membres de l’UMP, dont Michèle Alliot-Marie, la ministre de la défense.

La France, pays de l’égalité (tu parles !), fais cher payer aux femmes leur « intrusion » dans la compétition aux plus hautes responsabilités politiques. Gageons en effet que l’erreur de Nicolas ne fera pas l’objet de commentaires sur son incompétence à exercer un mandat présidentiel. Un parfum de misogynie flotte encore dans cette campagne. Sur un fond d’acide procès mené par des journalistes à la recherche du moindre faux pas pour tourner en ridicule les candidats. Michel Rocard en avait déjà été victime avec le « prix du ticket de métro ».

La politique rabaissée à « Questions pour un champion »… Grotesque !

Mauresmo 15/ Ségo 0

imgresMauresmo s’y met  aussi.

A travail égal, à Roland Garros, elle n’a pas le même salaire que Monsieur Racket. Cette discrimination n’existe nulle part ailleurs, dit-elle. Et de stigmatiser «l’arriérisme» des responsables de cette atteinte intolérable au principe d’égalité.

Son arriérisme, il est vrai, n’est pas mal du tout, et, sur l’échelle des bêtises publiques, plus novateur et élégant que  la sombre et pesante «bravitude» de Ségo.

A quand et pour qui un « devantisme social « , qui rétablirait l’égalité des sexes sur les cours de tennis ? Arlette, Dominique…

De la fixité mobile.

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Jacques Bascou commente,dans son blog,deux de mes billets : « le tête à queue idéologique » et « joyeuses fêtes ». Billets dans lesquels je notais que Ségolène Royal, dans sa pré campagne pour l’investiture du parti socialiste, mettait l’accent sur des valeurs autrefois considérées à  «  gauche », j’en étais, comme intrinsèquement de «  droite » : l’ordre ( bourgeois !), la sécurité ( C.R.S=S.S!!! ) , la famille ( opprimante !), le travail ( aliénant !). Non point pour m’en plaindre, mais bien, à l’inverse, pour m’en réjouir ! Le temps où nous rabâchions ces vieilles lunes idéologiques est en effet bien fini. Ce qui n’est malheureusement pas l’avis, hélas, d’encore trop nombreuses voix autorisées au sein du P.S. 

Jacques ne partage pas ce constat et écrit ceci : « L’ordre de gauche, c’est le mouvement contre l’ordre établi… ».

Bien ! Bien ! L’ordre juste est donc un ordre de gauche qui serait un ordre en mouvement !!! De la fixité mobile en quelque sorte. En grammaire, on appelle cela un oxymore. Et en politique, où on raisonne plus finement, de la dialectique. De la dialectique dont le président Mao, si cher à notre grand timonier régional G. Frêche, disait qu’ elle pouvait casser des briques… !

S’en servirait-on à présent pour enfoncer aussi des portes ouvertes ? D.S.K, hier,  le pensait : « Ségolène Royal… dit qu’il faut d’abord rétablir l’ordre, qu’elle appelle juste, et elle a l’ordre pour projet…Or pour la gauche, l’ordre est nécessaire, bien sûr, mais ne peut être à soi seul un projet politique»  Remplacez gauche par droite, centre, verts, rouge pâle ou foncé, et cette dernière phrase vaudra évidemment pour tous les candidats à l’Elysée.

Au café du commerce, peu fréquenté il est vrai par des grammairiens, on dira, entre deux ballons, que c’est une grosse lapalissade…

Mais soyons un brin sérieux. Hier soir, sur TF1, Ségolène a fait une bonne prestation, dans le style voulu par ce genre d’ émission: écoute,promesses,compassion… Une assistance sociale garantissant à tous un plus de quelque chose: d’emplois, de salaires,de retraites,de logement,d’éducation,de recherche, de loisirs… sans jamais mettre en question l’ordre social présent. Un mouvement dans la stabilité, avec cependant une pointe d’ adaptation aux évolutions de la société qui doit faire grincer les dents des militants de la vieille gauche.Sur l’entreprise, par exemple, elle a osé défendre une thématique « blairiste ». Comme Nicolas. Celle du gagnant/gagnant ou du donnant/donnant. Compétitivité et distribution équitable des gains, d’un côté, souplesse et sécurisation des parcours professionnels, de l’autre.

Le choix serait-il donc entre un blairisme de gauche et un blairisme de droite ? Et le mouvement où est-il? A suivre…Ah ! au fait, reste-t-il encore des chapeaux à avaler dans le magasin des vieilles idées ?

Illustration:le petit Nicolas de Sempé

Une prudence de sioux.

 

Il paraît que Georges Frêche est prudent comme un sioux. C’est Patrick Nappez qui l’écrit dans l’édition du 16 février (Midi Libre Narbonne). Il le présente même comme un exemple à suivre pour la constitution d’une grande agglo sur la Narbonnaise après l’échec de l’initiative prise par Michel Py, le maire de Leucate.

Cette sagesse, cette vertu  cardinale serait donc l’apanage de notre pourfendeur de harkis et de blacks. Condamné par la justice et exclu du Parti Socialiste, ce Monsieur posséderait des qualités d’esprit qui lui permettrait de s’abstenir de tout ce qui pourrait être une source de dommage ! Sans rire ! Je ne sais si un journaliste a jamais pensé cela, mais il est dorénavant fortement suggéré, à Narbonne, que le savoir faire du grand sioux régional est des plus fréquentable. Il est vrai que ses nombreux et brutaux dérapages n’ont fait l’objet d’aucune mauvaise humeur en terre narbonnaise.

Par quels mystères? Inattention, manque de discernement,prudence…

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