En 2010, sur les deux régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, le FN frôlait à peine les 11%. Il vient de tripler son score: 32 %! Les Socialistes, alliés et dissidents, dépassaient au 1er tour les 40 % en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon en 2010. En cinq ans, 16 points perdus: 24% ! Les écologistes et l’extrême gauche, toujours en 2010, dépassaient les 20 % au 1er tour, 10 %, en 2015. Deux fois moins! Quant à la droite amenée par Dominique Reynié, elle n’atteint même pas 20 %. Un point de moins qu’en 2010, où elle approchait les 21 %.
Le 26 novembre, analysant le sondage IPSOS concernant les régionales en LRMP,je faisais quatre observations, vérifiées, depuis, par le dernier sondage BVA, publié dimanche dernier. Notamment celles-ci:
Deuxième observation, la constante progression du candidat du FN, Louis Aliot, au premier et deuxième tour, depuis l’apparition des premiers sondages. Une progression dont on se demande si elle a atteint son point le plus haut cette semaine. Les prochains sondages, dans les jours qui suivront la journée d’hommage national du vendredi 27 novembre, ne manqueront pas de nous éclairer. En effet, les mesures prises par l’exécutif , « pêchées » dans les propositions de la droite et de l’extrême droite, l’appel du président au drapeau tricolore aux fenêtres pour demain, les propos de Manuel Valls demandant à l’U.E d’arrêter l’accueil des réfugiés, notamment, légitiment des « demandes sociales » portées, avant les attentats de Paris, par le FN et le parti de monsieur Sarkozy. La question est de savoir qui, de ces deux forces politiques en tirera les principaux bénéfices électoraux? Ce qui ne sera pas sans conséquence au deuxième tour, évidemment…
Troisième observation, Gérard Onesta, à la tête d’une coalition de partis critiques envers les mesures « sécuritaires » prises par l’exécutif et soutenues par le PS, ce qui pourrait lui faire gagner des voix supplémentaires, dans cette hypothèse de 11% des suffrages, serait alors en mesure de monnayer très chèrement son désistement au second tour en faveur de Carole Delga.
Selon une enquête Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions, l’ancienne secrétaire d’Etat Carole Delga devrait l’emporter face au Front national et à la droite. Au premier tour, le vice-président du Front national, Louis Aliot, sortirait en tête, avec 32% des intentions de vote. Carole Delga, elle, arriverait en deuxième position (23%), handicapée par la multiplication des listes à gauche. Le candidat de la droite et du centre, Dominique Reynié, recueillerait quant à lui 21% des voix. Soutenu par Europe Ecologie-Les Verts et le Front de gauche, Gérard Onesta obtiendrait 11% des suffrages. Des résultats qui confirment ceux de l’enquête réalisée du 10 au 13 novembre.
Les cinq grands candidats aux élections régionales de décembre ont été reçus, et certains plus applaudis que d’autres, par la FTRP L-R en clôture de son assemblée générale, le 20 octobre à Montpellier. Au cœur des échanges, évidemment, les moyens de relancer des chantiers alors que l’investissement public, dans des domaines où les entreprises de ce secteur dépendent de la « commande publique », baisse. Une opération de lobbying classique. Et, tout aussi classiquement, une valse de propositions irréalistes de la part de certains invités (1). Mais, ce qui frappe surtout, est la méconnaissance – restons courtois – des conséquences, dans la répartition des compétences et leur exercice, de la loi relative à la « nouvelle organisation territoriale de la république » (loi NOTRe).
Contrairement à ce qui se lit dans la presse régionale, les sondages se suivent et ne se ressemblent pas. Le dernier en date, réalisé par l’Ifop pour La Dépêche du Midi, Midi Libre, l’Indépendant, Centre Presse et la Nouvelle République des Pyrénées, le démontre. Il confirme en effet une dynamique qui, plus on se rapproche des échéances, les têtes de liste étant toutes quasiment désignées, favorable aux listes conduites par Louis Aliot, Dominique Reynié et Philippe Saurel. Comme je le précisais dans un précédent billet, dans un contexte politique national marqué par une forte dégradation de la cote de l’exécutif socialiste, avec un scénario devenu classique d’élections intermédiaires sanctions, la campagne électorale des régionales sera une campagne éclair sur des enjeux nationaux, marquée par un fort taux d’abstention.