Drôle de campagne pour les régionales. Le premier tour aura lieu le 6 décembre, dans moins de 2 mois, et les listes des « formations » en compétition ne sont pas encore « bouclées ». Quant aux projets… Sa durée sera donc très courte. Elle se résumera à un affrontement entre ceux qui soutiennent, critiques ou pas, la politique du gouvernement, ou la « gauche », en général et ceux qui la combattent. Dans la logique du quinquennat, compte tenu du contenu politique et économique, la prime est à l’opposition de droite et d’extrême droite. Pourtant les choses auraient pu se passer autrement si les objectifs initiaux de la réforme territoriale avaient été maintenus, notamment par la suppression du Département…
Plus que quelques semaines, et nous aurons à nous prononcer et choisir ceux et celles qui auront la charge de diriger et gérer la grande région LRMP. Pour l’heure, à part les têtes de listes régionales, Carole Delga et Dominique Reynié, qui font surtout des campagnes d’image, nous n’avons pas grand chose, pour ce qui est des projets des différentes parties, à nous « mettre sous la dent ». Et ceux, rares, qui nous sont présentés, se révèlent particulièrement inquiétants. Inquiétants, parce que mal évalués et coûteux. Prenons le seul exemple annoncé par madame Delga de la généralisation de LoRdi – un ordinateur gratuit pour chaque élève entrant en seconde mis en place par la seule région Languedoc-Roussillon (14,5 M€.) – , si elle était élue en décembre présidente de LRMP.
Monsieur Vidalies, secrétaire d’État aux Transports, à la Mer et à la Pêche a donc fait savoir à ses amis président des actuelles régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, Alain Rousset et Martin Malvy, que le gouvernement avait validé, conformément aux conclusions de la commission Duron samedi dernier, la réalisation des lignes TGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Montant de travaux estimés: 8,3 milliards d’euros. Une paille! Une annonce faite à quelques semaines des prochaines élections régionales, par un secrétaire d’État, anciennement député des Landes – un pur hasard, bien entendu! – dans la plénitude de ses fonctions, loin des vulgaires passions de la cuisine politicienne.
Damien Alary, président de la Région Languedoc-Roussillon
Dans « le blog des régionales 2015 » de Laurent Dubois ( FR3 Midi-Pyrénées), un entretien de ce dernier avec Damien Alary. Qu’en retenir? Sur la mise à la trappe du projet de loi défendu par Manuel Valls, et « exigé » par lui, en contrepartie de la perte de sa deuxième place, au profit de madame Pinel (conséquence d’un accord national PS/PRG) d’une « présidence déléguée »: rien! Rien, sinon que la polémique qui s’en est suivie était « inutile et blessante ». Blessante, sans doute, mais inutile, certainement pas. La preuve, l’idée, politiquement absurde, a rejoint les archives du grand bêtisier politique. Et c’est tant mieux. Quant à sa reculade à la quatrième place, si, hier, elle était encore hors de question ( « J’irai au bout du binôme que je forme avec Carole Delga. Je reste dans ce tandem. Je suis favorable à un accord avec le PRG. Mais il ne faut pas un accord à n’importe quel prix. Ce serait une faute politique grave et inacceptable pour le Languedoc-Roussillon.
Hier, je faisais observer, dans ce blog, qu’en « venant porter ses forces de dissuasion gouvernementales sur Montpellier et l’Hérault, le PS a bien évalué la menace, dans un département où, divisé et encore sous le choc de deux défaites face au maire de Montpellier – municipales et départementales – il sait jouer son avenir… ou sa perte. Le combat y est féroce! ». Et je n’avais pas encore tout lu et tout vu du plan de bataille mis au point par le QG de Carole Delga. Comme cette invitation faite aux étudiants de Montpellier de venir débattre avec Christiane Taubira, dans un lieu confidentiel, « au centre de Montpellier ». On remarquera les petits logos PS/PRG en bas à droite, et surtout l’absence de Sylvia Pinel, sa deuxième de liste pour ces élections régionales.