Dans son très intéressant article : « Fake news, post-vérité… ou l’extension du domaine de la propagande » [1], Patrick Chastenet, Professeur de science politique à l’Université de Bordeaux ,après avoir défini ce qu’il entendait par fake news , à savoir, au sens large, non seulement des fausses nouvelles mais des informations volontairement falsifiées et trompeuses, indépendamment de la nature du media utilisé, montre en quoi ils ont « partie liée avec la manipulation, ce qui les inclut – en tant que simple technique – dans un phénomène beaucoup plus vaste et par ailleurs millénaire : la propagande… utilisée par le tyran Pisistrate dès le VIe siècle av. J.-C… »
De son déjeuner avec un « jeune et brillant journaliste » spécialisé dans les enquêtes politiques, qui travaille pour un grand hebdomadaire, et du climat d’hypocrisie, de manipulation et de délitement de la vie politique et médiatique dont les plus cyniques propagateurs sont parfois les parangons de vertu, Maxime Tandonnet en tire la leçon suivante:
Un fait ou un évènement n’existe dans » l’opinion publique » qu’à la condition d’être rapporté et traité par ce qu’il est convenu d’appeler les » médias « . En général sur le mode catastrophique, graveleux ou conspirationniste. Et les quotidiens dits de référence n’échappent pas à ce phénomène. Certes, la forme, pour ne pas dire l’écriture, fait encore illusion mais, pour l’essentiel, ce ne sont que sélection de copies- collées d’agences de presse, commentaires d’extraits de discours et d’articles hors contexte ou propos de débits de boissons germanopratins. Le tout enrobé de la petite couche idéologique censée correspondre à son coeur de lectorat, pour faire passer sans trop de reflux la pilule à l’ abêtissement des esprits. Prenez donc n’importe quel journal ou hebdo de la semaine dernière! Qu’en retenir de vraiment utile? Rien ou presque… Ainsi va le monde de l’information. Comme dans ma cité, où, avant le changement de maire « le sens unique de circulation » provoquait des embouteillages quotidiens férocement commentés par le Midi Libre et qui, depuis, n’existent apparemment plus. Enfin, je veux dire : ne sont plus rapportés, ni commentés… Il est vrai que son ancien rédacteur en chef local, désormais voyage. À Tolède avec le nouveau maire de Narbonne, Et New York avec le président de la Région (voir son consternant papierdu 16 avril dernier et ce qu’en dit plus sérieusementMontpellier journal )…
C’est en pensant à Alain Rollat que me vient l’idée de ce billet consacré à ce qu’il faut bien appeler non pas de la désinformation mais de l’information mensongère. De la grosse et bien molle. De celle qui vous colle aux semelles et qui semble à présent devenir le fond de pensée du Nouvel Observateur ( voir ci-dessus leTéléphone rouge du N°2271du 15 au 21 mai) .
Picasso Pablo (dit), Ruiz Picasso Pablo (1881-1973). Paris, musée national Picasso – Paris. MP72. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]