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« C’est un déséquilibré », « Je me suis régalé », et autres mots et phrases que je ne supporte plus…

 

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C’est un mot, ou une phrase, lu et entendu dans les médias, avant et après le massacre de Barcelone, qui me sort par les trous du nez : « déséquilibré ». Un terroriste islamiste ne serait ni l’un (terroriste) ni l’autre (islamiste), mais souffrirait d’un déséquilibre mental (de troubles psychiatriques !) Pas responsable donc ! Malade il devrait être soigné.

« Pour des esprits rationalistes et sécularisés, tout fou de dieu est un fou tout court », par Jean Birnbaum.

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Priver le carnage niçois de toute signification politique, au prétexte que son auteur, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, était instable psychiquement, nous place devant notre incapacité à envisager sérieusement la force spécifique de Daech, rappelle Jean Birnbaum, responsable du « Monde des livres ». Son texte, publié dans la Matinale du Monde du 20 juillet, sous le titre: «Pour des esprits rationalistes et sécularisés, tout fou de dieu est un fou tout court», en intégralité ci -dessous:

Chronique de Narbonne, et d’ailleurs. J’étais place de l’hôtel de ville, lundi, à midi…

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Lundi, peu avant midi, place de l’hôtel de ville. Un petit « groupe de personnalités locales et d’élus » se forme devant le grand portail du Palais des Archevêques. Des membres de la police nationale et municipale se dirigent, et se positionnent, de l’autre côté de la portion de Voie Domitienne ouverte au public. Je les rejoins, et me place face   à  l’entrée de l’hôtel de ville. Didier Mouly et Jacques Bascou en sortent. Côte à côte, théâtralement.

Chronique de la Région LRMP: « Les enfants perdus de Lunel », par Florence Aubenas.

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La mosquée de Lunel (Hérault), le 27 octobre 2015 afp.com/Pascal Guyot.

À Lunel, quinze jeunes gens sont partis en Syrie rejoindre l’EI en 2014. Huit y ont péri. Un drame qui hante le quotidien de cette bourgade de l’Hérault. Remarquable reportage de Florence Aubenas, comme toujours, paru dans la Matinale du Monde du 28 janvier 2015. En intégralité ici:

Tac a coupé sa barbe et ses cheveux, qui lui tombaient jusqu’au milieu du dos. Maintenant, il évite aussi de porter sa longue chemise de prière. Tac s’est dit que les gendarmes finiraient par venir le chercher, forcément, surtout depuis les tueries de Paris, en novembre. Même sa famille a pris l’habitude de le surnommer « Daech », ça les fait rire, sauf sa mère « qui est contre ». Quand il entrait habillé comme ça à Intermarché, dans la zone commerciale de Lunel (Hérault), les gens se retournaient sur lui, « claqués ». Tac finissait par y aller rien que pour ça, cette crainte dans leurs yeux. Ça lui manque déjà, rien à voir avec « la tête que fait le type à l’agence d’intérim » quand il le regarde entrer maintenant. Tac a 22 ans, il aime Daniel Balavoine. Sympathique et doué, disaient ses professeurs.

« Il n’y a pas de causes sociales au djihadisme » par Paul Berman.

Ce matin, j’avais décidé d’écrire un billet pour faire le commentaire critique de ces phrases de notre ministre de l’économie Emmanuel Macron, lors d’une intervention en conclusion de l’université du groupe social-démocrate « Les Gracques », huit jours après les attentats meurtriers en région parisienne, revendiqués par le groupe Etat islamique (EI):

Le terreau sur lequel les terroristes ont réussi à nourrir la violence, à détourner quelques individus, c’est celui de la défiance . Je ne suis pas en train de dire que tous ces éléments sont la cause première du djihadisme. C’est la folie des hommes, et l’esprit totalitaire et manipulateur de quelques-uns. Mais il y a un terreau, ce terreau est notre responsabilité

Un propos, cela dit en passant, rapidement détourné par les médias, qui n’ont retenu de cette intervention que la première phrase,  pour les besoins de la « bonne cause » de la lutte contre l’islamophobie ambiante. Je m’apprêtais donc à montrer que ce genre d’analyse, si on peut dire, n’explique en rien les mêmes crimes commis par de jeunes djihadistes , au nom de la même idéologie, dans leurs propres pays ou ailleurs, comme en Tunisie, récemment, en Égypte, au Mali, etc… , quand je suis tombé sur cette tribune de Paul Berman, publié dans la Matinale du Monde (édition abonné), de ce jour. Aussi, comme nombre de ses remarques, pas forcément toutes, auraient pu figurer dans mon propre « papier », je préfère le reproduire ici, in-extenso, dans toute sa cohérence intellectuelle…

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