Jeudi dernier, j’ai été invité à la conférence de presse du candidat de la France Insoumise aux élections législatives de juin prochain, sur la circonscription de Narbonne. C’est la première fois qu’un homme politique, ou une femme, me prie de participer à ce genre d’exercice habituellement réservé aux seuls représentants locaux, et assermentés, de la presse écrite ou audiovisuelle.
La reconquête de l’hégémonie, à gauche de la gauche, vient de s’ouvrir… ça va cogner ! Cette dernière phrase concluait le billet, en lien, écrit le lendemain de la victoire de B. Hamon à la primaire de la « B.A.P ». L’objectif principal du Ps étant à présent d’affaiblir à tout prix Mélenchon en tentant de disloquer son alliance électorale avec le PCF. La manoeuvre a déjà commencé ; et le terrain est favorable à cette initiative tant les contradictions entre le leader de la « France Insoumise » (FI) et ses alliés communistes sont vives.
Dès demain, la dynamique de la campagne présidentielle va prendre un nouveau tour. Benoît Hamon devra d’abord rassembler ce qui ne peut pas l’être, ou de façon formelle. Les soutiens de Valls, et lui-même le premier, ne feront évidemment pas campagne pour Hamon. Le clivage politique et idéologique est trop profond. Les frondeurs, minoritaires à l’Assemblée, voulaient cette primaire pour abattre Hollande et Valls. C’est fait !
Reconnaissons au moins à J.C Cambadélis une grande lucidité. Il sait correctement analyser les rapports de puissance dans un champ politique : la qualité première de dirigeants du PS passés et formés, comme lui, à l’école « trotskiste » – tendance Lambert. Qu’encore aujourd’hui, le patron du PS considère, même après l’onde de choc provoquée par la publication d’un livre de confidences de François Hollande qui ressemble à une forme de suicide personnel – et donc collectif pour le PS et la Gauche – qu’il n’y a pas d’alternative à la candidature du président sortant, est, de mon point de vue, parfaitement fondée.
Mélenchon l’avait anticipé, Montebourg et tous les frondeurs du Ps ont choisi l’option des primaires plutôt qu’un rassemblement de rupture avec la personne et la stratégie de François Hollande. Mieux, et c’est parfaitement logique, vaincus ils se rassembleront derrière le vainqueur de cette primaire – c’est ce que vient d’annoncer l’ancien ministre de l’Industrie – même dans le cas où il s’agirait du Président sortant.