Excellent dossier réalisé par Manuel Cudel et Jean-Luc Ferré dans le dernier numéro de l’Express, daté du 30 novembre. On ne présente plus ici Manuel Cudel, qui fut le patron de la rédaction narbonnaise du Midi Libre et à qui on doit, après avoir succédé à Jacques Molénat dans l’Express, de précédents dossiers sur des personnalités régionales de premier plan. Je pense notamment à celui, épatant, qu’il avait consacré « aux secrets de l’empire Nicollin. Cette semaine, c’est la jeune présidente de la Région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée qui fait l’objet de tous ses soins. Avec une question en titre : « Carole Delga est-elle à la hauteur ».
Nous y voici! Au terme de ce simulacre de référendum auquel ont participé 200 000 personnes sur les 5, 7 millions d’habitants que compte la région, madame Delga va proposer au gouvernement que la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées soit dénommée définitivement «Occitanie» – 90 000 personnes ayant marqué leur préférence pour ce patronyme. Je dis bien personnes et non électeurs: les lycéens, les apprentis, notamment pouvaient participer à cette consultation.
Bien, voilà qui est fait! Madame Delga et monsieur Onesta sont tombés d’accord sur la répartition de pouvoirs et des postes. La première sera bien la candidate de la majorité pour la présidence de l’assemblée régionale dont l’élection est prévue le 4 janvier, le second, qui l’avait demandée, cette même présidence, présidera lui un «bureau de l’assemblée», qui n’existe pourtant pas dans le Code Général des Collectivités Locales. Un bureau de l’assemblée qui serait composé de 5 conseillers régionaux non-membres de l’exécutif. Gérard Onesta ne sera donc pas membre de la Commission exécutive et vice-président du Conseil Régional.
Le 26 novembre, analysant le sondage IPSOS concernant les régionales en LRMP,je faisais quatre observations, vérifiées, depuis, par le dernier sondage BVA, publié dimanche dernier. Notamment celles-ci:
Deuxième observation, la constante progression du candidat du FN, Louis Aliot, au premier et deuxième tour, depuis l’apparition des premiers sondages. Une progression dont on se demande si elle a atteint son point le plus haut cette semaine. Les prochains sondages, dans les jours qui suivront la journée d’hommage national du vendredi 27 novembre, ne manqueront pas de nous éclairer. En effet, les mesures prises par l’exécutif , « pêchées » dans les propositions de la droite et de l’extrême droite, l’appel du président au drapeau tricolore aux fenêtres pour demain, les propos de Manuel Valls demandant à l’U.E d’arrêter l’accueil des réfugiés, notamment, légitiment des « demandes sociales » portées, avant les attentats de Paris, par le FN et le parti de monsieur Sarkozy. La question est de savoir qui, de ces deux forces politiques en tirera les principaux bénéfices électoraux? Ce qui ne sera pas sans conséquence au deuxième tour, évidemment…
Troisième observation, Gérard Onesta, à la tête d’une coalition de partis critiques envers les mesures « sécuritaires » prises par l’exécutif et soutenues par le PS, ce qui pourrait lui faire gagner des voix supplémentaires, dans cette hypothèse de 11% des suffrages, serait alors en mesure de monnayer très chèrement son désistement au second tour en faveur de Carole Delga.
Selon une enquête Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions, l’ancienne secrétaire d’Etat Carole Delga devrait l’emporter face au Front national et à la droite. Au premier tour, le vice-président du Front national, Louis Aliot, sortirait en tête, avec 32% des intentions de vote. Carole Delga, elle, arriverait en deuxième position (23%), handicapée par la multiplication des listes à gauche. Le candidat de la droite et du centre, Dominique Reynié, recueillerait quant à lui 21% des voix. Soutenu par Europe Ecologie-Les Verts et le Front de gauche, Gérard Onesta obtiendrait 11% des suffrages. Des résultats qui confirment ceux de l’enquête réalisée du 10 au 13 novembre.