Il fait chaud ! Très chaud ! Et me l’entendre dire tous les matins et tous les soirs de tous les jours par les présentateurs météo des journaux télévisés, les éditorialistes des stations de radio, les ministres, les présidents et représentants des partis d’opposition — certains n’hésitant pas à rendre le gouvernement responsable de la canicule que nous subissons en ce moment — , les militants d’associations « vertes », me fatiguent. Oui, il fait chaud, très chaud ! Il faut boire, boire, nous est-il rabâché.
Une étude du cabinet d’analyse BL Évolution présente les mesures concrètes à mettre en œuvre en France pour qu’elle s’aligne sur une trajectoire de réchauffement de 1,5°C, et donc diminuer de 63% les émissions de CO2 entre 2017 et 2030.
Est -il permis de plaider contre le procès intenté à l’État français, par quatre ONG : Greenpeace, Oxfam, la Fondation Hulot et « Notre Affaire à Tous », au motif qu’il serait coupable d’inaction face au changement climatique . Comme si cette « Affaire du siècle » allait de soi, alors que le réchauffement climatique se constate au niveau planétaire et que la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre ne peut s’organiser que dans un cadre international. Il est d’ailleurs bon de rappeler ici, qu’à cette échelle, la France ne contribue à ces émissions de gaz à effet de serre que pour un petit 1% – une« performance » qu’elle doità son choix historique d’une production électrique à base d’énergie nucléaire et hydraulique. De sorte qu’en demander la sortie – du nucléaire –dans cette même pétition, comme s’il était possible d’assurer une production d’électricité et l’ensemble des transports routiers, maritimes et aériens uniquement avec les énergies renouvelables, est tout simplement absurde. Une absurdité que l’on peut mesurer par une expérience de pensée très simple : effacer la France de la carte du monde. La Chine représentant près de 30% des émissions totales de gaz à effet de serre, les États-Unis 15%, l’Inde 7%… le réchauffement continuerait sa progression sans elle. (Voir le graphique ci-dessous) L’État français, que l’on veut envoyer devant les tribunaux, ne peut donc pas à lui tout seul tout régler. Comme il ne peut imposer par la contrainte fiscale la modification de comportements sociaux et individuels sur son propre sol. La protestation des Gilets Jaunes contre la « taxe carbone », et les mouvements qui ont suivi son établissement, en est la parfaite démonstration. Qu’il faille s’inscrire dans une politique assurant la transition écologique et énergétique de notre modèle de développement, sans doute. Que ce dernier ne doive plus dépendre d’une consommation effrénée de biens, de services… et d’énergies fossiles, bien sûr. Mais, encore une fois, ce n’est pas en faisant des procès à l’État français que l’on diminuera le réchauffement climatique et réalisera la transition énergétique et écologique souhaitée. Le premier est affaire des États au niveau international, la seconde dépend d’abord de notre responsabilité individuelle.
*ONG dont les trois premières appartiennent au réseau subventionné par l’État : le Réseau Action Climat.