Essayons de résumer ma pensée sur l’état actuel du rapport des forces, tel qu’il semble se dessiner en cette fin de semaine du mois de février. le dernier sondage publié par le Figaro – avec toutes les précautions d’usage : il n’est que la photographie, à un moment donné, des intentions de vote des français… – à l’appui.
« J’ai horreur que l’on mente sur moi« , clame Philippe Saurel. Démonstration par un sondage qu’il a lui même commandé et financé, et qui, finalement, le crédite d’intentions de vote dans une fourchette déjà établie par des sondages antérieurs, si l’on tient compte de l’habituelle marge d’erreur. Mais créditer, une liste écolo de dernière minute conduite par Christophe Cavar de 10% et celle de Dominique Reynié de seulement 14%, soit une chute de 14 points par rapport aux sondages précédents, est proprement stupéfiant. Pour ne pas dire plus! La seule chose dont on soit à peu près sûr étant une poussée attendue du FN. Alors disons le franchement, cela n’est pas très sérieux. Et il ne m’étonnerait pas que la commission des sondages soit saisie. J’ajoute que, dans le contexte politique du moment(voir mon billet de ce jour) sortir, aujourd’hui, ce genre de sondage réalisé dans des conditions très particulières, pour ne pas dire hors des normes professionnelles habituelles de la profession, me paraît, à tout le moins, inconvenant…
Contrairement à ce qui se lit dans la presse régionale, les sondages se suivent et ne se ressemblent pas. Le dernier en date, réalisé par l’Ifop pour La Dépêche du Midi, Midi Libre, l’Indépendant, Centre Presse et la Nouvelle République des Pyrénées, le démontre. Il confirme en effet une dynamique qui, plus on se rapproche des échéances, les têtes de liste étant toutes quasiment désignées, favorable aux listes conduites par Louis Aliot, Dominique Reynié et Philippe Saurel. Comme je le précisais dans un précédent billet, dans un contexte politique national marqué par une forte dégradation de la cote de l’exécutif socialiste, avec un scénario devenu classique d’élections intermédiaires sanctions, la campagne électorale des régionales sera une campagne éclair sur des enjeux nationaux, marquée par un fort taux d’abstention.
Rapide contre-analyse du sondage commandé par les Verts (1) de la future grande région LRMP. Comme je le notais dans mon billet sur le vrai-faux sondage caché (1), les intentions de vote pour le candidat mariniste restent stables: Louis Aliot était déjà à 27 % dans le sondage datant de fin juillet, et celles de Dominique Reynié aussi, qui obtenait 25 % des intentions de votes, malgré de sérieuses secousses internes à son camp. C’est donc à gauche, dans ce sondage, que l’on constate le plus d’évolution dans les intentions de vote. D’abord et contrairement à ce qui est avancé par nombre de commentateurs, ce ne sont pas Carole Delga et le seul PS qui font 22%, mais Carole Delga et le PS, plus Sylvia Pinel et le PRG. Ce qui, si on estime l’apport du PRG à au moins 2%, ramènerait le PS à 19, au mieux – voir mon billet -. Comparé avec les scores de Malvy et Frêche en 2010 au premier tour, on constate de sérieuses pertes.
Le 19 janvier dernier, au lendemain des attentats de Paris et au lendemain de la marche historique à laquelle le président avait convié une cinquantaine de chefs d’Etat, François Hollande enregistrait un bond de popularité historique, se hissant à 40% de bonnes opinions.
Un peu moins d’un mois plus tard, dans une enquête Odexa pour Le Parisien – Aujourd’hui-en-France, plus de deux tiers des Français, 65%, assurent avoir une mauvaise opinion de François Hollande – 67% le qualifient même de mauvais président. Et, plus surprenant, il fait regretter son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, pour 56% d’entre eux. 56%!
Ces 65% font les titres et le buzz, même si dans les commentaires de ce sondages, il est noté que: « De manière générale, il (François Hollande) parvient malgré tout à convaincre les Français que son positionnement politique est équilibré. 39% des Français le jugent politiquement «juste comme il faut, ni trop à gauche,ni trop à droite», 37% le trouvent «pas assez à gauche» et 23% «trop à gauche».
Autre sondage, dans le JDDde ce dimanche, 39% des sympathisants UMP souhaitent la candidature de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2017, contre 65% en septembre dernier. Une chute de 26 points en cinq mois que constate un sondage BVA-Orange-iTélé publié samedi.