Conte de Noël: Les fées …

 
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Huile sur toile, Sophie Anderson (1823 – 1903), collection privée. Londres.

  Ouverture:

Ce Noël-là, le froid s’était abattu. La Bretagne était un oursin mauve et blanc, hérissé de glace. La houle torturait l’océan. Le vent sifflait, coupé par l’aiguille des pins. Les rafales froissaient la lande, battaient au carreau. Le ciel ? En haillons. Des cavaleries de nuages chargeaient devant la lune. L’eau de l’abreuvoir avait gelé. C’était rare, chez nous. La ferme était bâtie au bord d’un talus surplombant la plage de Lostmac’h. Sur le côté du chemin, un menhir montait la garde depuis six mille ans. Le jour, la mer emplissait les fenêtres percées vers l’ouest. La nuit, il faisait bon écouter le ressac à l’abri des murs de granit. La satisfaction de contempler la tempête par la fenêtre, assis auprès d’un poêle, est le sentiment qui caractérise le mieux l’homme sédentaire, qui a renoncé à ses rêves. Au-dessus de la porte, l’aphorisme de Pétrarque gravé dans le linteau renseignait le visiteur sur notre idée du bonheur : Si quis tota die currens, pervenit ad vesperam, satis est.

Déchéance de la nationalité: le dernier tango de Christiane Taubira!

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De la déchéance de nationalité annoncée pourtant par le Président de la République, la gauche de la gauche n’en veut toujours pas. Le Monde, l’Obs et Libération non plus, qui titraient sur son abandon, ce mercredi, en Conseil des Ministres, confortés en cela par l’annonce faite par Christiane Taubira, lundi, dans un média étranger: « Je vous indique par exemple que le projet de révision constitutionnelle qui sera présenté en conseil des ministres mercredi ne retient pas cette disposition ». Et puis, patatras! non  seulement elle est maintenue, cette déchéance de nationalité, mais ce projet de révision constitutionnelle sera présenté et défendu devant les élus par la Garde des Sceaux, elle même! Si elle ne démissionne pas avant. Alors comment interpréter cette séquence? Un énorme couac, un de plus, ou une habile mise en scène du couple Hollande Valls pour imposer dans l’opinion l’image d’un exécutif au dessus des intérêts idéologiques et partisans? Et, par effet collatéral, pousser vers la sortie une Christiane Taubira de moins en moins utile politiquement? Ou les deux réunis! Cela dit, ce qui me semble devoir être noté, est l’affirmation, par cet acte, après que le Conseil d’État ait donné son avis, que cette déchéance de nationalité, contrairement à ce que certains avançaient jusqu’ici, est conforme aux principes et normes républicains. L’argument que cela créerait deux catégories de Français ne tenant pas. Il se trouve en effet que cette situation juridique existe depuis bien des années, sans que quiconque ne s’en soit depuis indigné.

Jusqu’à ce qu’Elisabeth Guigou supprime cette disposition, une ordonnance de 1945 a prévu, pendant un demi-siècle, la déchéance de nationalité pour crime, sans que l’on considère pour autant que la République était dévoyée. Et surtout,  l’article 23-7 du Code civil prévoit  depuis plus de vingt ans que le Français qui se comporte en fait comme le national d’un pays étranger peut, s’il a la nationalité de ce pays, être déclaré, par décret après avis conforme du Conseil d’Etat, avoir perdu la qualité de Français. Les articles 25 et 25-1 du Code civil prévoient également, sous conditions, la déchéance de nationalité pour celui qui a acquis la nationalité française, et le Conseil Constitutionnel a d’ores et déjà statué sur cette question, considérant qu’ils ne portaient pas atteinte à la Constitution (1) et (2).

Bref, de tout ce psychodrame, l’impression demeure, persistante, que nous venons d’assister à une nouvelle opération tactique sur un fonds de postures et de débats faussement passionnés. Ah! une dernière question.  Et si cette sortie de Madame Taubira, sûre de son impunité, n’était pas tout simplement préméditée. Sa visée étant de conforter, dans l’opinion, son image de grande conscience de gauche…


(1) Cf: La déchéance de crédibilité . Koztoujours 

(2) Lire aussi Laurent de Boissieu; (ici) rajouté le 24/12/2015

Conte de Noël: « Le père Noël », par Sylvain Tesson.

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Extrait de: Tesson, Sylvain. « S’abandonner à vivre. » Ceci encore pour vous inciter à vous faire ce cadeau, ou l’offrir…

À 18 heures, il gagna l’Hôtel d’Angleterre, près de la cathédrale. Il gelait, les rues étaient vides, les Lettons s’apprêtaient à la fête. Il avait réservé une chambre : s’il réussissait à convaincre Olga d’y passer la nuit, il aurait son cadeau de Noël. Devant la glace de l’armoire, il essaya son costume rouge avec bonnet à pompon et fausse barbe, acheté à la Bastille. Il avait des jouets pour les petits, du parfum pour la mère, du vin de bordeaux pour le père. Et, pour Olga, une édition de l’entre-deux-guerres de dessins de Mucha. En la feuilletant avant de l’emballer, il se dit que les cheveux d’Olga ressemblaient aux boucles spaghettis des filles du peintre tchèque. Le concierge lui expliqua comment gagner le port. À pied, il fallait une demi-heure. Il chercha longtemps l’immeuble, monta l’escalier de béton. Sur le palier, il se changea en Père Noël et sonna. Une dame en bigoudis ouvrit la porte. L’odeur de chou lui rappela le ferry-boat. L’appartement était plongé dans le noir. Le plafonnier de la cuisine éclairait une table de formica où un monsieur en pyjama lisait le journal. Deux enfants assez gras regardaient l’apparition, bouche ouverte  au-dessus de leur soupe. « Olga ? » dit la dame. Elle est à Tallinn cette semaine, elle revient pour Noël, le 7 janvier. » Il se souvint alors de la lettre du mois d’août où elle lui avait vaguement parlé d’origines russes et de calendrier orthodoxe.

 

Région LRMP. Madame Delga et Monsieur Onesta passent de la fusion technique à la fusion politique…

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Bien, voilà qui est fait! Madame Delga et monsieur Onesta sont tombés d’accord sur la répartition de pouvoirs et des postes. La première sera bien la candidate de la majorité pour la présidence de l’assemblée régionale dont l’élection est prévue le 4 janvier, le second, qui l’avait demandée, cette même présidence, présidera lui un «bureau de l’assemblée», qui n’existe pourtant pas dans le Code Général des Collectivités Locales. Un bureau de l’assemblée qui serait composé de 5 conseillers régionaux non-membres de l’exécutif. Gérard Onesta ne sera donc pas membre de la Commission exécutive et vice-président du Conseil Régional.

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