Pour le politologue Bruno Tertrais, nos interventions militaires ne sont pas la cause du terrorisme; et la situation au Mali, en Libye et en Syrie aurait été pire si nous n’étions pas intervenus.
Depuis le vendredi noir du 13 novembre, une petite musique se fait entendre : nous serions en partie responsables, car ce sont nos interventions militaires qui suscitent, au Moyen-Orient, réactions violentes et in fine actes de terrorisme. Est-ce vrai ?
La France a été frappée à de multiples reprises par le terrorisme moyen-oriental sans intervention dans les pays concernés : actes d’origine palestinienne dans les années 1970, iranienne dans les années 1980, algérienne dans les années 1990… Les djihadistes n’ont pas attendu le 11-Septembre : souvenons-nous du projet déjoué d’attentat contre le marché de Noël à Strasbourg en décembre 2000. Dans l’autre sens, l’équation est tout aussi erronée. A-t-on vu les Irakiens détester l’Europe après la guerre du Golfe ? Les Serbes nous poursuivre de leur vindicte après le Kosovo ? Les attentats se multiplier à cause de notre intervention en Libye ?
Le 26 novembre, analysant le sondage IPSOS concernant les régionales en LRMP,je faisais quatre observations, vérifiées, depuis, par le dernier sondage BVA, publié dimanche dernier. Notamment celles-ci:
Deuxième observation, la constante progression du candidat du FN, Louis Aliot, au premier et deuxième tour, depuis l’apparition des premiers sondages. Une progression dont on se demande si elle a atteint son point le plus haut cette semaine. Les prochains sondages, dans les jours qui suivront la journée d’hommage national du vendredi 27 novembre, ne manqueront pas de nous éclairer. En effet, les mesures prises par l’exécutif , « pêchées » dans les propositions de la droite et de l’extrême droite, l’appel du président au drapeau tricolore aux fenêtres pour demain, les propos de Manuel Valls demandant à l’U.E d’arrêter l’accueil des réfugiés, notamment, légitiment des « demandes sociales » portées, avant les attentats de Paris, par le FN et le parti de monsieur Sarkozy. La question est de savoir qui, de ces deux forces politiques en tirera les principaux bénéfices électoraux? Ce qui ne sera pas sans conséquence au deuxième tour, évidemment…
Troisième observation, Gérard Onesta, à la tête d’une coalition de partis critiques envers les mesures « sécuritaires » prises par l’exécutif et soutenues par le PS, ce qui pourrait lui faire gagner des voix supplémentaires, dans cette hypothèse de 11% des suffrages, serait alors en mesure de monnayer très chèrement son désistement au second tour en faveur de Carole Delga.
Une affiche annonçant la tenue de la COP21 à Paris. [EPA/IAN LANGSDON]
Ras le bol de la Cop21! Matin, midi et soir toujours les mêmes images, les mêmes têtes, les mêmes mots. Je n’en puis plus! Et n’écoute plus rien, ni personne. Ce grand Barnum médiatico-politique m’échauffe la bile , le sang et surtout les oreilles. Je n’ai pas, plus, l’esprit à ça! « Le sort de ma planète m’inquiète », pourtant; et essaye d’agir de manière « éco-responsable ». La preuve? Je fais mon tri sélectif, voyage le plus souvent en train, mange très peu de viande bovine, me déplace à pied pour faire mes courses, utilise du savon pour me raser et le moins possible de papier pour écrire…
Ce matin, j’avais décidé d’écrire un billet pour faire le commentaire critique de ces phrases de notre ministre de l’économie Emmanuel Macron, lors d’une intervention en conclusion de l’université du groupe social-démocrate « Les Gracques », huit jours après les attentats meurtriers en région parisienne, revendiqués par le groupe Etat islamique (EI):
Le terreau sur lequel les terroristes ont réussi à nourrir la violence, à détourner quelques individus, c’est celui de la défiance . Je ne suis pas en train de dire que tous ces éléments sont la cause première du djihadisme. C’est la folie des hommes, et l’esprit totalitaire et manipulateur de quelques-uns. Mais il y a un terreau, ce terreau est notre responsabilité
Un propos, cela dit en passant, rapidement détourné par les médias, qui n’ont retenu de cette intervention que la première phrase, pour les besoins de la « bonne cause » de la lutte contre l’islamophobie ambiante. Je m’apprêtais donc à montrer que ce genre d’analyse, si on peut dire, n’explique en rien les mêmes crimes commis par de jeunes djihadistes , au nom de la même idéologie, dans leurs propres pays ou ailleurs, comme en Tunisie, récemment, en Égypte, au Mali, etc… , quand je suis tombé sur cette tribune de Paul Berman, publié dans la Matinale du Monde (édition abonné), de ce jour. Aussi, comme nombre de ses remarques, pas forcément toutes, auraient pu figurer dans mon propre « papier », je préfère le reproduire ici, in-extenso, dans toute sa cohérence intellectuelle…
Hier, je n’étais pas devant mon téléviseur, ma tablette ou mon smartphone à regarder en direct la cérémonie d’hommage rendue par la Nation, dans la cour d’honneur des Invalides, aux 130 victimes des attentats du 13 novembre, à Paris. Je ne me suis pas attardé, non plus, sur les longues séquences de sa retransmission aux 20 heures des grandes chaînes de télévision. J’ai passé outre aussi sur les commentaires de la petite confrérie des grands éditorialistes parisiens de radio et de télévision. Et, pour aggraver mon cas, je n’ai pas suspendu un drapeau tricolore à ma fenêtre.