Chronique de Narbonne. Port la Nautique: « le Pavillon et la courtoisie » de Vincent Pousson

     

Port La Nautique

   

Très bel article de Vincent Pousson , une référence, sur « le Pavillon » de la Nautique, dans son tout aussi remarquable blog. À lire dans son intégralité!

Extraits: Sur le lieu:

Une bonne nouvelle est venu gentiment réveiller ce lieu un rien décati. La concession de l’unique bistrot du port a été confiée à David Moreno, figure de la gastronomie languedocienne, amoureux transi, romantique, de ce bout de Narbonnaise. Et, en avril dernier, pour fêter le printemps, Le Pavillon (c’est le nom de l’établissement) a réouvert ses portes. Succès immédiat. Il faut dire que l’oiseau n’est pas tombé de la dernière pluie, il sait ce que c’est qu’un beau bouclard, et là, il en a fait un très beau. Oh, pas dans le style tapageur, provincial à outrance, « déco », qu’on repère si souvent dans les environs. Du modeste, du sentimental, chargé de souvenirs patinés, chinés, comme de vieilles tables de formica. En fait, quand on entre au Pavillon, on a l’impression que le lieu a été conservé intact, comme lors du dernier passage de Lino Ventura et Michel Constantin. On s’y sent bien.

Chronique de Narbonne l’été. Le café de la Paix, à Gruissan.

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C’est un café, un vrai : il en a l’air et la patine. Le temps ne semble pas avoir de prise sur ses murs. Il résiste aux paillettes et paillotes à la mode, leurs sonos abrutissantes et leurs tarifs ahurissants. Son intérieur est celui d’un bateau, sobre. Comme ceux qui naviguent loin. Sa terrasse, à angle droit, s’étend sur les trottoirs de la place du maréchal Joffre, qui ouvre sur la rue de la République, en face, et sur la Grande Rue, côté droit, qui mène d’un trait, à l’église du village. C’est dans son prolongement : rue Espert, à une dizaine de mètres environ, que l’on trouve son concurrent : le Joffre. Tout un programme. Un condensé symbolique de la grande histoire… Ce café de la Paix est une de mes querencias. Un de ces lieux sûrs où je me « sens » immédiatement bien. Serein, disponible, attentif et ouvert aux « mille bruits » de la vie. La querencia, pour celui qui l’ignore, est ce lieu dans l’arène où le « toro » est en confiance et sécurité ; celui, invisible, qu’il s’invente comme un refuge et dans les limites duquel le torero ne peut  l’affronter qu’au risque d’un coup de corne fatal. Pierre Veilletet a écrit un très joli livre, profond et sensible, sur les siennes.

À Uzès, sans vouloir mésuser.

Un petit moment de respiration!
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« Je ne me saurais empêcher pourtant de vous dire un mot des beautés de cette province. On m’en avait dit beaucoup de bien à Paris ; mais sans mentir on ne m’en avait encore rien dit au prix de ce qui en est, et pour le nombre et pour leur excellence. Il n’y a pas une villageoise, pas une savetière qui ne disputât de beauté avec les Fouilloux et les Menneville. Si le pays de soi avait un peu plus de délicatesse, et que les rochers y fussent un peu moins fréquents, on le prendrait pour un vrai pays de Cythère. Toutes les femmes y sont éclatantes, et s’y ajustent d’une façon qui leur est la plus naturelle du monde ; et pour ce qui est de leur personne,Color verus, corpus solidum et succi plenum (1).Mais comme c’est la première chose dont on m’a dit de me donner garde, je ne veux pas en parler davantage : aussi bien ce serait profaner une maison de bénéficier comme celle où je suis, que d’y faire de longs discours sur cette matière. Domus mea domus orationis (2). C’est pourquoi vous devez vous attendre que je ne vous en parlerai plus du tout. On m’a dit : « Soyez aveugle. » Si je ne le puis être tout à fait, il faut du moins que je sois muet ; car, voyez-vous ? Il faut être régulier avec les réguliers, comme j’ai été loup avec vous et avec les autres loups vos compères. Adiousas. »

(1) « Un teint naturel, un corps ferme et plein de sève. »

(2) « Ma maison est une maison de prière. »

Jean Racine, Lettres d’Uzès, 1661.1662, le parefeuille (pages 16-17).

Source : Métronomiques | Un blog de Dominique Hasselmann

 

 

(Marc-Antoine Charpentier, Leçons de Ténèbres, Office du mercredi saint.)

Chronique de Narbonne l’été. De la « Jument Verte » et de Jean Cassanéa de Mondonville…

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C’est une  petite rue du quartier de Cité, étroite et sombre. Ses façades  suintent la fatigue et le désespoir. Le jour rien n’y attire personne. Absolument rien! C’est au seuil de la nuit seulement qu’elle s’anime. L’été, les tables sortent. Alors elle s’emplit de paroles, de rires et de joie; et on oublie ses murs gris et sans âme. Ce miracle là, on le doit, à la Jument verte où Graziella et ses enfants, son fils en cuisine, sa fille au service, tous les soirs, officient. L’âme de Marc, malheureusement trop tôt partie y est cependant toujours présente. Marc avait en effet ce don de rassembler.

Le poulailler du bar éphémère, et autres contes de Boboland Paris…

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« Chiné » dans la blogosphère, ceci:

Je m’en voudrais de taxer la modernité triomphante de radotage, mais il faut bien admettre qu’il est des mots et des concepts auxquels il devient de plus en plus difficile d’échapper. Essayez de visiter la moindre exposition artistique sans qu’il soit question « d’explorer un univers de rupture » à travers « une approche inédite » qui nous invite à « repenser notre rapport au temps et à l’espace ». Essayez d’assister au moindre festival théâtral sans que ce soit « jubilatoire », « revisité » ou « décalé ». Essayez de participer au moindre événement sans que ce soit une manière « ludique, festive et éphémère » de « vivre autrement ». Essayez de lire la moindre affiche ou le moindre prospectus municipal sans être interpelé sur votre degré d’écologitude.

La suite ici: Le poulailler du bar éphémère, et autres contes de Boboland Paris | Le Blog de Nathalie MP. llustration de couverture : Les berges de la Seine aménagées pour Paris Plages (du 20 juillet au 16 août 2015, jusqu’au 23 août pour le Bassin de la Villette) – Photo AFP.