Chronique de Narbonne et d’ailleurs dans le monde. Demander la lune, avec Pierre Sansot et Julie Ganzin

Ce matin, petite investigation sur ce rayon-là de ma bibliothèque:

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En tire ceci:

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L’ouvre au hasard, et lis ce texte de Pierre Sansot:

 

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Ces images de cet univers des jardins ouvriers sont de Julie Ganzin. Elles nous montrent que le plus triste et le plus prévisible ne sont pas toujours sûrs, qu’il existe en certains hommes ordinaires la capacité d’inventer autre chose, de réordonner à partir de peu ( ce sont , en effet, des « gens de peu » ). Et me revient l’image de Pierre Sansot, sur la plage des Chalets, l’été, à Gruissan, sur le coup des 18 heures. Il y faisait l’aller-retour. Sa queue de cheval battant le haut de son dos. Il portait  à la main gauche un sac en plastique d’un bleu indéfini. Ses chaussures, à l’intérieur, peut-être! Son caleçon de bain et son tricot n’étaient pas non plus de la première fraîcheur. Il marchait, indifférent aux regards…

Il tirait parti, lui aussi, de ce qu’il avait sous la main.

Chronique de Narbonne et d’ailleurs. Un festival Sportfolio 2015 d’exception…

Remarquable édition 2015 de Sportfolio, le festival des plus belles images de sport de la planète, du 4 au 21 juin à Narbonne. Les organisateurs, Bénédicte d’Audigier et Gilbert Benedicto, nous présentent quatorze expositions, à ne rater sous aucun prétexte. Remarquable, ce Sportfolio l’est tant du point de vue de la variété des thèmes, admirablement présentés, que de leur traitement, par des auteurs au talent confirmé.  Une réussite qui tient aussi à une judicieuse et fort intelligente répartition de ces expositions en des lieux emblématiques du centre ville de Narbonne: cours Mirabeau, parvis de la Médiathèque, Palais des Archevêques… Les parcourir, les méditer, c’est en surplomb entrer dans d’autres images, celles de son patrimoine architectural et historique, de ses lieux de vie, sociaux et privés. Parmi toutes ces images, l’exposition présentée en hommage à Michel Birot: « Du jeu et des hommes », dans la Cour de la Madeleine du Palais des Archevêques, m’a particulièrement séduit. Michel Birot dont il est dit, dans le petit texte de présentation – je signale au passage une petite faute de répétition – qu’il était un fou de photo et de rugby (ou bien l’inverse). Un amoureux de ce sport de gentlemen, à l’évidence, qu’il célèbre ici avec de splendides images noir et blanc. Toutes les valeurs, notamment de solidarité dans l’effort, la joie et la souffrance, de ce sport sont ici   magnifiquement  sublimées…

Le PS d’Épinay est mort!

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Laurent Bouvet a accordé un entretien fleuve à FigaroVox. Il revient sur l’histoire du Parti socialiste et montre sa lente évolution depuis le congrès d’Epinay en 1971 jusqu’au congrès de Poitiers aujourd’hui.

Extrait

La disparition du «parti d’Epinay» est enfin, et surtout, annoncée par la transformation profonde de l’électorat socialiste et son rétrécissement. Ce qui avait fait sa puissance conquérante, c’est-à-dire son adéquation avec des couches sociales dynamiques et sa capacité d’attirer des catégories sociales différentes, n’est plus qu’un lointain souvenir. Le meilleur indice de la fragilité de ce qui est désormais désigné comme un électorat «progressiste» – celui évoqué plus haut dans la fameuse note de Terra Nova et composé de blocs minoritaires identifiés en fonction de tel critère identitaire culturel ou de tel territoire – est la rapidité de sa dislocation face aux exigences de l’action gouvernementale. Cet «électorat» n’existe plus comme socle politique sur lequel bâtir un rapport de force avec la droite ou l’extrême-droite, pas plus que comme refuge en cas de difficulté face à la conjoncture économique. La procédure des primaires, lancée comme une bouée de sauvetage n’ayant finalement servi qu’à entériner, institutionnellement, le processus de dégradation de la sociologie profonde du parti.

Chronique de Narbonne et d’ailleurs. Le « système » Nicollin mis à nu dans l’Express par Manuel Cudel …

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Formidable dossier dans l’Express de cette semaine, conçu et écrit de main de maître par Manuel Cudel, le rédacteur en chef de l’agence narbonnaise du Midi Libre. À sa lecture, rien de nous est plus étranger des relations de toute nature de « Loulou », le « roi des poubelles », avec ces mondes du sport, de la politique et des affaires aux frontières disons poreuses . Sarkoziste militant au vocabulaire puissant et dévastateur, Nicollin , la larme à l’oeil, ne se rend-il pas deux fois par an sur la tombe de l’ancien président socialiste de Région, George Frêche?  Il est vrai cependant que ces deux fortes personnalités entretenaient de réelles et sincères relations d’amitié. Et à bientôt 72 ans, le président du MHSC est bien connu pour avoir fait d’un ancien club de quartier de Montpellier un champion de France de football. Un investissement et un succès fondé sur un principe simplissime résumé par l’intéressé « Je sponsorise dans les villes où je travaille ». Sponsoring auquel il consacre un budget de 2 millions d’euros par an. Une arme d’une efficacité redoutable dans la conquête de nouveaux marchés qui l’amène à dire, le 3 novembre 2014: « On aurait les poubelles à Béziers, ça me déplairait pas de m’occuper à nouveau de l’ASBH». Ce que le maire, Robert Ménard, confirme à demi-mot. Manuel Cudel résume ainsi l’art de Loulou: « Dans ses relations avec le pouvoir, le patron du groupe Nicollin se montre, malgré sa corpulence, aussi habile qu’une danseuse étoile. » Homme de réseau, ce dossier nous éclaire aussi sur ses relations avec tout ce qui compte, à Montpellier notamment. S’il demeure, par exemple, le plus vieil apprenti maçon de France, il n’en est pas moins un des plus influents dans cette petite galaxie des quelques clubs gravitant aux frontières de l’économie et de la politique. De tout cela, comme du management de son entreprise, de la gestion de sa succession, de sa réussite et de ses échecs; de ses coups de coeur et de ses coups de gueule, rien n’est laissé dans l’ombre par Manuel Cudel et Sylvain Morvan. Le tout dans un style clair et imagé, qui ajoute un vrai plaisir de lecture à cette enquête approfondie, sans être pour autant à charge. Un dossier qui restera comme une référence pour tous ceux qui s’intéressent à la vie économique, politique et sportive de cette région… Du très bel ouvrage!

Chronique de Narbonne. Un salon mal placé et une mauvaise « occase »!

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Stupeur en lisant cet article du Midi Libre, ce matin, à la terrasse d’un café situé juste en face des Barques de Cité. Le salon de la voiture d’occasion – voir mon billet précédent -, qui a envahi durant trois jours le centre-ville de Narbonne, aurait été « plébiscité » par les narbonnais… C’est un des quatre permanents de la délégation régionale du Centre National des Professions de l’Automobile, un nommé Anduze, qui l’affirme. On ne devait pas être dans la même ville, ni le même quartier… Et le journaliste qui a reproduit ce compte-rendu d’activités d’un monsieur qui a la charge des relations avec les collectivités dans son organisation professionnelle, non plus. Car des voitures en rangs serrés, il y en avait, certes, beaucoup de part et d’autre de la Robine, mais des visiteurs ou de simples flâneurs – une de mes lectrices prétend en effet éprouver du plaisir à baguenauder entre capots et calandres, la tête dans les étoiles… sans rire! –  au compteur, si je puis dire, ils étaient visiblement ailleurs. De la tôle et des drapeaux de marques automobiles, oui, mais point de présence humaine, ou si peu. À l’exception des vendeurs: une vingtaine, et des animateurs des stands publicitaires de la presse locale, qui n’animaient rien… D’ailleurs, l’Anduze en question fait lui même état d’une centaine – arrondie! – de véhicules vendus en trois jours pour 10 concessionnaires. Faites le calcul: 3 par concessionnaire, en moyenne! Un bide. Et nous et tant d’autres privés de bancs, sauf à se retrouver derrière le « cul » d’une « occase ». Vivement demain, quelqu’unes stationnent encore côté Barques. Et qu’elles retournent vite dans leur garage… À leur place!