Madame Raquel Garrido s’indigne que le premier ministre lui interdise désormais de manger du pop-corn dans une salle de cinéma. Elle n’en comprend pas les raisons civiques : l’empêcher de polluer l’environnement sonore et olfactif de ses voisins ; et sanitaires : la protéger surtout d’une pathologie sociale préoccupante : le surpoids, source de dérèglements de toute nature – notamment psychosensoriels : boulimie, paranoïa, etc. Doit-on entendre, finalement, que pour cette avocate insoumise, ce petit régime éthique et sanitaire serait au-dessus de ses moyens. Qu’il serait déjà trop tard, pour elle en tout cas…
Ne « tournons pas autour du pot » : cette relance publique par 29 maires du « narbonnais » et le député Alain Perea, qui demandent à l’État de déroger à la loi Littoral pour autoriser la circulation et le stationnement des voitures sur les sites et les plages de la Vieille Nouvelle, du Rouet et des Montilles, est tout simplement ahurissante. Parce que juridiquement absurde d’abord : cela a été déjà dit et rappelé à plusieurs reprises par les différents acteurs publics concernés pour que je m’abstienne ici de faire état des positions et des arguments avancés par les uns et les autres.
Ouverture des terrasses à Paris. Photo Maïté Bianchi.
Hier après midi, le cours des Barques de Cité était noir de terrasses et de monde ; on se serait cru en pleine fête de la musique. Et c’était pathétique ! Dans le jardin de l’archevêché, où j’ai finalement trouvé refuge, ce n’était que silence et sérénité. À mes pieds deux pigeons se bécotaient tandis qu’autour de l’unique et splendide cèdre, un jardinier lentement ratissait…
La charmante Maïa, 10 ans, que je vois souvent à l’occasion de repas familiaux, a reçu, lors de son dernier contrôle de géographie, dans sa classe de CM2, un enseignement moral de sa jeune maîtresse où l’ignorance, la bêtise et la vanité lui ont été présentés sous les traits d’une incontestable et désolante autorité pédagogique.
Il y a des jours où le désir de ne plus rien vouloir entendre (ou lire, ou voir) de ce qui constitue pourtant l’inévitable trame de ma vie sociale et politique, s’impose à mon esprit. Plus précisément, je ne peux plus rien entendre (ou lire, ou voir) ou presque venant de personnes dont le métier est prétendumment d’en rendre compte dans les médias et sur les réseaux sociaux, ou d’autres dont les ambitions et les passions les portent, sur les mêmes supports, à vouloir incessamment en témoigner. Quand je réfléchis aux raisons de ce mouvement de conscience et de repli, outre la pauvreté et l’agressivité du débat public, si je puis dire, s’impose à moi l’idée fort simple, mais rarement exprimée, que notre condition humaine excède de tous côtés l’organisation de la cité, notre rapport aux autres : le ou la politique – L’estime de l’une et de l’autre tenant finalement à la place qu’ils accordent aux individus pris et considérés dans leur souveraine solitude ; à leur protection des meutes et des foules, seraient elles accordées à quelque vague idée du Juste et du Bien…
Picasso Pablo (dit), Ruiz Picasso Pablo (1881-1973). Paris, musée national Picasso – Paris. MP72. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]