Morne dimanche!

La CGT a raison de refuser la banalisation du travail dominical dans le commerce. Je la trouve, la CGT, cependant bien trop timide et  pour tout dire bien peu révolutionnaire. Sur une question sociétale d’une telle importance, l’occasion lui était en effet donnée de se battre pour interdire le travail le dimanche dans tous les secteurs d’activités concernés par cette plaie capitaliste et mercantile, cette briseuse de vie et de  ménages, cette insulte faite au jour du Seigneur. Et un vrai projet progressiste aurait pu être enfin proposé aux français.Imaginez! une société sans audiovisuel le dimanche( plus de radios et de télés, un rêve! ) et sans transports ( plus de grèves dans les gares et aéroports ); les hôtels, les bars et les restaurants, les cinémas, les théâtres et les musées, fermées… EDF et GDF, aux abonnés absents… la distribution de l’eau, et du super, coupées…les hôpitaux, les maisons de retraites et de repos…en deuils, les champs pétrolifères, de courses et de betteraves désertés… ( continuez la liste ). Un pays mort! Une fois par semaine. Pour renaître. Le lundi.Dans une folle eucharistie sociale et politique à l’échelle de notre grande et belle nation…

Bras de fer Paris-Bruxelles suite…


Extrait du Monde.fr de ce jour:
« La Commission européenne a annoncé, lundi 8 décembre, son intention d’approuver dans la journée le plan français de recapitalisation des banques, mis sur pied pour faire face à la crise et qui a suscité des frictions récemment entre Paris et Bruxelles. « La Commission va adopter le plan français aujourd’hui », a déclaré à la presse la commissaire européenne à la concurrence, Neelie Kroes. La rémunération prévue dans le plan de recapitalisation français a été « augmentée dans son ensemble », a-t-elle précisé, et prévoit de plus grandes incitations au remboursement et des garanties supplémentaires en terme de financement de l’économie. » Eh bien voilà qui confirme mon analyse… ( dans régulateur hier et dérégulateur demain )

Mépris démocratique.

La presse régionale de ma région est d’une médiocrité éditoriale qui n’a d’égale que la crédulité de ses lecteurs et la tartufferie d’une petite bourgeoisie politico- économique locale unie par des liens de clientèles aussi puissants que le sont leur profond conservatisme social et politique. On se demande même pourquoi certains localiers prennent encore la peine de prendre la plume alors qu’il suffirait, pour assurer le service après vente de nos petits marquis républicains audois, de reproduire leurs communiqués de presse truffés d’axes aussi majeurs que de problématiques nécessairement déterminantes. Quand ce n’est pas, comme dans cet affigeant papier du Midi Libre, de la sempiternelle et inusable « mauvaise compensation des transferts de compétence de l’Etat  » pour justifier une  » inévitable  » augmentation d’impôts de 5 à 10%. Et ce, en un moment de crise où, cela mêmes qui, rognant sans états d’âmes  le pouvoir d’achat de leurs contribuables locaux, font procès au chef de l’Etat de ne pas faire de la relance de la consommation la priorité de son plan pour doper l’économie nationale.On croît rêver! A ce niveau de cynisme politique et de complaisance journalistique, l’annonce que : » d’ici 2011,( oui! en 2011!!! ) le cabinet KPMG livrera le résultat d’une étude sur le fonctionnement d’un conseil général qui compte 2 400 agents. » pour en améliorer l’efficacité, témoigne qu’en la matière le mur du son n’est jamais atteint et l’intelligence des citoyens toujours méprisée.

Régulateur hier et dérégulateur demain!


Il y a deux semaines, le président Sarkozy et sa ministre de l’économie ne prononçaient pas une phrase sans citer le mot valise  de  » régulation « , que tout le monde répète depuis, criant et bêlant, alors que la crise s’est déclenchée dans le marché américain des hypothèques, l’un des plus socialisés et des plus politisés au monde et que, depuis 1960 , les budgets des organismes réglementaires US dans le domaine de la règlementation financière ont été multipliés par douze, par exemple! Bref, le marché des biens et des services financiers a toujours été régulé et il convient aujourd’hui de le mieux réguler en le régulant autrement. Tout en gardant à l’esprit que ce n’est pas pour autant que l’on évitera d’autres crises… de régulation.
Et c’est dans ce contexte de demande de régulation un brin démago et très populo, que notre ministre de l’Economie et notre Président s’en prennent à la Commission Européenne qui, dans son rôle de régulateur macro-économique, elle, exige, à juste titre, de la France et de l’Allemagne qu’elles revoient leur plan d’aides au secteur bancaire.Une Commission qui, au demeurant , a déjà  approuvé vingt plans nationaux en veillant à ce que « les mesures nationales n’aggravent la crise en exportant les problèmes vers les autres États membres », et qu’on ne peut donc diaboliser en la suspectant d’orthodoxie ultralibérale. 
Rien là que de très normal donc, mais qui a du mal a passer à Bercy. Madame Lagarde prétendant même que «Mme Kroes ( la Commissaire en charge du dossier ) a accepté de revoir et d’améliorer les lignes directrices ( de sa politique ) pour tenir compte de l’urgence et de la nécessité de faire passer les impératifs du fonctionnement de l’économie devant les règles absolues de concurrence». Ce qui est un gros mensonge proféré dans l’habituelle langue de bois politicienne, Madame Kroes exigeant, bien au contraire, des engagements précis sur le montant des prêts qui seront accordés à l’économie réelle comme sur les incitations faites aux banques, afin qu’elles remboursent dès que possible l’aide de l’État, que ce soit par un gel des dividendes,  par une augmentation de sa rémunération , ou
tout autre mécanisme .
Qu’une partie de la gauche joigne sa voix à celle de la droite pour critiquer la gestion de cette situation par Bruxelles ne laisse pas d’étonner aussi. Il devrait tomber sous le sens, en effet, qu’en l’absence de régulation européenne par un droit de la concurrence tenant compte du contexte présent, ce serait assurément la loi de la jungle et le désarmement unilatéral des pouvoirs publics face aux puissances nationales et de  » l’argent « .
Mais aller donc demander à des politiciens professionnels d’adopter des politiques publiques rationnelles qui ne soient pas conformes à leurs propres intérêts ( des élections européennes dans quelques mois… ) Et qui, en l’espèce, sont irrationnelles du point de vue d’une majorité d’individus: les contribuables et les épargnants européens… 

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