Samedi dernier, Didier Mouly faisait son théâtre. Dans son rôle habituel ! Celui de Tartuffe. Sur un parvis – de sa compétence – aux marches défoncées (1), sous un soleil de plomb et devant un public – petit – anesthésié, il a éreinté la gestion de la Scène Nationale – déficitaire – par Jacques Bascou – qui ne la gère pourtant point, même s’il elle est dans « ses compétences » et qu’il l’a finance ! Programmer une salle multimodale à 20 millions d’euros dont la gestion sera structurellement déficitaire, elle aussi, et demander au président de l’Agglo de lui refiler le Théâtre, pour le mieux gérer, c’était gonflé tout de même… Et il a osé ! Sa solution ?
Carole Delga, dans le feu du meeting de Benoît Hamon, à Montpellier, a prononcé ses paroles : « Ne comptez pas sur moi pour trahir le parti et casser la maison. Soyons fidèle au vote de la primaire et à l’expression du vote du peuple de gauche. » Manuel Valls, qu’elle soutenait pourtant lors des primaires, et à qui elle doit beaucoup, a dû apprécier à sa juste valeur cette petite trahison personnelle. Il est vrai que la majorité des socialistes de sa région est « hamoniste », et qu’à moins d’aller au casse-pipe elle pouvait difficilement faire l’impasse sur la dernière sortie de son ancien patron, – quand elle était secrétaire d’État dans son gouvernement.
J’ai souvent fait état ici des survivances institutionnelles et culturelles de l’Ancien Régime dans notre République, dont Paris s’est longtemps voulu la nouvelle Rome. Je n’y reviendrai donc pas dans le détail !
Que de haine dans cette campagne électorale ! J’avais prédit qu’elle serait d’une grande violence, mais j’étais loin d’imaginer un tel torrent quotidien d’attaques, de coups bas, de trahison, d’insultes ; de procès en tout genre : judiciaire, moral, en incompétence, diffamation ou mauvaises mœurs ; de concerts de casseroles, de féroces sifflets, de bousculades enragées ; de jets d’œufs, d’injures ; de rumeurs… par vagues sans cesse grossissantes sur les réseaux sociaux, chaînes d’informations, etc.