Les cinq grands candidats aux élections régionales de décembre ont été reçus, et certains plus applaudis que d’autres, par la FTRP L-R en clôture de son assemblée générale, le 20 octobre à Montpellier. Au cœur des échanges, évidemment, les moyens de relancer des chantiers alors que l’investissement public, dans des domaines où les entreprises de ce secteur dépendent de la « commande publique », baisse. Une opération de lobbying classique. Et, tout aussi classiquement, une valse de propositions irréalistes de la part de certains invités (1). Mais, ce qui frappe surtout, est la méconnaissance – restons courtois – des conséquences, dans la répartition des compétences et leur exercice, de la loi relative à la « nouvelle organisation territoriale de la république » (loi NOTRe).
Le politique est aussi un marché. Avec ses producteurs ( les partis: machine à sélectionner des élus) et ses consommateurs ( que sont les électeurs…) Sur ce marché, on y échange des « promesses » d’interventions publiques (subventions, taxes, normes juridiques, morales ou symboliques) contre des votes pour conquérir ou conserver le pouvoir. Un pouvoir constitué, sur un territoire donné, de moyens légaux et « coercitifs » pour prélever des ressources et engager des dépenses, souvent très loin des promesses « vendues » avant sa conquête… C’est avec ce regard froid, que certains trouveront cynique, qu’il convient d’analyser ( un bien grand mot ) les programmes et promesses, voire les récits, qui commencent à s’exposer dans les tribunes médiatiques régionales.
La TNS-Sofres a réalisé, du 2 au 7 septembre 2015, un sondage fort intéressant pour le compte de l’Institut de la Gouvernance territoriale et de la Décentralisation. Une des principales leçons que l’on peut en tirer, est que si les Français semblent attachés à leur territoire – de par leurs critiques et craintes à l’égard de la réforme territoriale – et alors que les élections régionales ont lieu dans quelques mois, seuls 60% des Français savent qu’elles auront lieu en décembre et moins de la moitié déclare s’y intéresser (45% dont 12% s’y intéresser beaucoup).
Drôle de campagne pour les régionales. Le premier tour aura lieu le 6 décembre, dans moins de 2 mois, et les listes des « formations » en compétition ne sont pas encore « bouclées ». Quant aux projets… Sa durée sera donc très courte. Elle se résumera à un affrontement entre ceux qui soutiennent, critiques ou pas, la politique du gouvernement, ou la « gauche », en général et ceux qui la combattent. Dans la logique du quinquennat, compte tenu du contenu politique et économique, la prime est à l’opposition de droite et d’extrême droite. Pourtant les choses auraient pu se passer autrement si les objectifs initiaux de la réforme territoriale avaient été maintenus, notamment par la suppression du Département…
Hier, je faisais observer, dans ce blog, qu’en « venant porter ses forces de dissuasion gouvernementales sur Montpellier et l’Hérault, le PS a bien évalué la menace, dans un département où, divisé et encore sous le choc de deux défaites face au maire de Montpellier – municipales et départementales – il sait jouer son avenir… ou sa perte. Le combat y est féroce! ». Et je n’avais pas encore tout lu et tout vu du plan de bataille mis au point par le QG de Carole Delga. Comme cette invitation faite aux étudiants de Montpellier de venir débattre avec Christiane Taubira, dans un lieu confidentiel, « au centre de Montpellier ». On remarquera les petits logos PS/PRG en bas à droite, et surtout l’absence de Sylvia Pinel, sa deuxième de liste pour ces élections régionales.
Picasso Pablo (dit), Ruiz Picasso Pablo (1881-1973). Paris, musée national Picasso – Paris. MP72. Partager :ImprimerE-mailTweetThreadsJ’aime ça :J’aime chargement… […]